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Page créée avec « {{Tournepage |titre=Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868 |titrepageprécédente=Arnica (Cazin 1868) |nomcourtpréc... »
{{Tournepage
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
|titrepageprécédente=Arnica (Cazin 1868)
|nomcourtprécédent=Arnica
|titrepagesuivante=Arroche (Cazin 1868)
|nomcourtsuivant=Arroche
}}
[104]
ASCLÉPIADE BLANCHE. Asclepias vincetoxicum. L.
Asclepias albo flore. BADH.T.—Hirundinaris,, seu vi7ice toxicum. OFF.MDRR.
• Asclépiade blanche, — dompte-venin.
ASCLÉPIADACÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE DIGYNIE. L.
L'asclépiade blanche ou dompte-venin (PL VI) est très-commune dans
toute l'Europe. On la rencontre dans les bois, les terrains incultes, sur les
coteaux secs et pierreux. Rangée parmi les plantes suspectes, l'asclépiade
est négligée par les bestiaux, à l'exception des chèvres, qui broutent l'extré-
mité de ses tiges. Les chevaux ne la mangent qu'à défaut d'autre nourriture et
seulement lorsque, atteinte par la gelée, elle a perdu la plus grande partie
de son âcreté.
Description. — Kacine (espèce de souche tuberculeuse) longue de 5 centimètres
environ, subcylindrique, rampant à une légère profondeur sous le sol, grisâtre exté-
rieurement, rugueuse, d'où partent un grand nombre de radicules blancbes, longues
et grêles.— Tiges de àO à 60 centimètres de hauteur, droites, rondes, faibles, flexibles,
simples. — Feuilles opposées, décussées, cordiformes, aiguës, entières, ovales, pointues,
un peu en cceur à leur base, un peu coriaces, vertes et lisses, pubescentes en leurs
bords et sur leurs nervures. — Fleurs blanches, petites, disposées en petits bouquets
sur des pédoncules axillaires (mai-août). — Calice petit, persistant, à cinq divisions
pointues. — Corolle monopétale, à cinq lobes un peu épais, glabres, ovales, ouverts en
étoile. — Cinq étamines alternes, réunies par leurs filaments en un tube pentagone,
insérées à la base de la corolle et munies chacune d'un appendice en forme de cornet
recouvrant l'anthère correspondante ; cinq corpuscules noirs, luisants, cornés, marqués
d'un sillon longitudinal, situés un peu plus haut que les anthères, et alternes avec
elles ; pollen en masse ; deux ovaires supérieurs, libres, oblongs, surmontés l'un ei
l'autre d'un style court que terminé un stigmate commun, charnu, cylindroïque, cou-
ronné par les anthères, au moyen des écailles dont chacune d'elles est munie à son
sommet. — [Fruit : deux follicules géminés, oblongs, ventrus, longuement acuminés,
striés, glabres, renfermant de nombreuses graines, ovales, aplaties, marginées, rou-
geàtres, avec aigrette soyeuse et nacrée.]
Parties usitées. — La racine et les feuilles.
[Culture. — Cette plante n'est cultivée que dans les jardins de botanique, elle
veut une terre douce, franche, un peu fraîche ; se propage par semis faits immédiate-
ment après la maturité des graines, ou par éclat de pieds, de drageons ou de rejetons
plantés en mars.]
Récolte.— La racine d'asclépiade peut être récoltée depuis l'automne jusqu'au
printemps. La dessiccation fait perdre à cette racine une grande partie de ses qualités.
Propriétés physiques et chimiques.— La racine récente exhale une
odeur nauséabonde, analogue à celle de la valériane sauvage. Cette odeur s'affaiblit cl
se dissipe même par la dessiccation. La saveur, d'abord douceâtre, ne tarde pas à de-
venir acre et amère.
Cette racine contient une matière vomitive différente de l'éméline (asclépiadine),
une sorte de résine, du muqueux, de la fécule, une huile grasse et consistante, presque
cireuse, une huile volatile, de l'acide pectique, du ligneux, des malates de potasse et de
chaux, et plusieurs sels minéraux (FEKEULLE).
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'INTÉRIEUR.— Décoction (racine), 15 à 30 gr.
par kilogramme d'eau.
Poudre (racine), 2 à 4 gr. en bols, pilules,
ëlectuaire, ou dans du vin (comme vomitif).
Poudre (feuilles), l gr. 50 centigr. à 2 gr.
(comme vomitif).
Extrait (1 sur 6 d'eau), 1 à 4 gr. en potions, bols, électuaire, etc.
Teinture (1 sur 5 d'alcool), 2 à 6 gr. en potions.
A L'EXTÉRIEUR. — Feuilles en cataplasmes, décoction aqueuse ou vineuse.
[105]
Les effets de cette plante sur nos organes varient suivant les doses aux-
quelles ort l'administre. A grande dose elle est vomitive et purgative, elle
peut même devenir toxique (c'est probablement une de ces hypothèses er-
ronées si communes dans l'ancienne médecine qui a valu à l'asclépiade le
nom de vince toxicum); à petite dose elle agit principalement sur les voies
urinaires et sur le système cutané. On Pa conseillée dans les affections
scrofuleuses, dartreuses et syphilitiques ; dans l'hydropisie, les engorge-
ments hépatiques, l'ictère, etc. Ses feuilles sont employées par les paysans
comme résolutives dans les engorgements lymphatiques et glanduleux, les
abcès froids, etc.
Coste.et Wilmet rapportent que les habitants du pays de Liège prennent
communément, à titre de vomitif doux, 30 à 40 grains (1 gr. 50 centigr.
à2gr.) de feuilles d'asclépiade blanche infusées dans un verre d'eau. Aussi
les auteurs que nous venons de citer conseillent-ils de substituer cette plante
à 1 ipécacuanha. Wauters indique aussi comme succédané de ce dernier la
racine de vince toxicum.
« Quelques auteurs, dit Gilibert, condamnent l'usage de cette racine.
Cependant la décoction, que nous avons souvent ordonnée à haute dose, n'a
Jamais causé le moindre accident; nous Pavons trouvée utile dans les dartres,
les anasarques, les écrouelles, la chlorose, et la suppression des règles ; elle
augmente sensiblement le cours des urines ; extérieurement elle déterge les
ulcères et arrête les progrès du vice scrofuleux. »
(Matthiole recommande les graines du dompte-venin contre Pépilepsie et
lés hydropisies.)
J'ai employé deux fois la racine de dompte-venin comme vomitive, elle
m'a paru produire un effet analogue à celui de Pipécacuanha. Cependant je
lui préfère, comme succédané de ce dernier, la racine d'asaret, dont l'action
est à la fois plus active et plus constante. A petite dose, en décoction, la ra-
cine de dompte-venin m'a été utile par son action à la fois diurétique et dia-
"phorélique, dans trois cas d'anâsarque survenus à la suite de la scarlatine.
[Le dompte^venin noir (V. Nigrum, MQENCH; CinaucFium nigrum, R. B.) se
distingue du précédent par ses tiges un peu volubiles au sommet, sa corolle
pourpre noirâtre, dont les lobes sont pubescents à l'intérieur.]
[[Catégorie:Cazin 1868]]
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
|titrepageprécédente=Arnica (Cazin 1868)
|nomcourtprécédent=Arnica
|titrepagesuivante=Arroche (Cazin 1868)
|nomcourtsuivant=Arroche
}}
[104]
ASCLÉPIADE BLANCHE. Asclepias vincetoxicum. L.
Asclepias albo flore. BADH.T.—Hirundinaris,, seu vi7ice toxicum. OFF.MDRR.
• Asclépiade blanche, — dompte-venin.
ASCLÉPIADACÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE DIGYNIE. L.
L'asclépiade blanche ou dompte-venin (PL VI) est très-commune dans
toute l'Europe. On la rencontre dans les bois, les terrains incultes, sur les
coteaux secs et pierreux. Rangée parmi les plantes suspectes, l'asclépiade
est négligée par les bestiaux, à l'exception des chèvres, qui broutent l'extré-
mité de ses tiges. Les chevaux ne la mangent qu'à défaut d'autre nourriture et
seulement lorsque, atteinte par la gelée, elle a perdu la plus grande partie
de son âcreté.
Description. — Kacine (espèce de souche tuberculeuse) longue de 5 centimètres
environ, subcylindrique, rampant à une légère profondeur sous le sol, grisâtre exté-
rieurement, rugueuse, d'où partent un grand nombre de radicules blancbes, longues
et grêles.— Tiges de àO à 60 centimètres de hauteur, droites, rondes, faibles, flexibles,
simples. — Feuilles opposées, décussées, cordiformes, aiguës, entières, ovales, pointues,
un peu en cceur à leur base, un peu coriaces, vertes et lisses, pubescentes en leurs
bords et sur leurs nervures. — Fleurs blanches, petites, disposées en petits bouquets
sur des pédoncules axillaires (mai-août). — Calice petit, persistant, à cinq divisions
pointues. — Corolle monopétale, à cinq lobes un peu épais, glabres, ovales, ouverts en
étoile. — Cinq étamines alternes, réunies par leurs filaments en un tube pentagone,
insérées à la base de la corolle et munies chacune d'un appendice en forme de cornet
recouvrant l'anthère correspondante ; cinq corpuscules noirs, luisants, cornés, marqués
d'un sillon longitudinal, situés un peu plus haut que les anthères, et alternes avec
elles ; pollen en masse ; deux ovaires supérieurs, libres, oblongs, surmontés l'un ei
l'autre d'un style court que terminé un stigmate commun, charnu, cylindroïque, cou-
ronné par les anthères, au moyen des écailles dont chacune d'elles est munie à son
sommet. — [Fruit : deux follicules géminés, oblongs, ventrus, longuement acuminés,
striés, glabres, renfermant de nombreuses graines, ovales, aplaties, marginées, rou-
geàtres, avec aigrette soyeuse et nacrée.]
Parties usitées. — La racine et les feuilles.
[Culture. — Cette plante n'est cultivée que dans les jardins de botanique, elle
veut une terre douce, franche, un peu fraîche ; se propage par semis faits immédiate-
ment après la maturité des graines, ou par éclat de pieds, de drageons ou de rejetons
plantés en mars.]
Récolte.— La racine d'asclépiade peut être récoltée depuis l'automne jusqu'au
printemps. La dessiccation fait perdre à cette racine une grande partie de ses qualités.
Propriétés physiques et chimiques.— La racine récente exhale une
odeur nauséabonde, analogue à celle de la valériane sauvage. Cette odeur s'affaiblit cl
se dissipe même par la dessiccation. La saveur, d'abord douceâtre, ne tarde pas à de-
venir acre et amère.
Cette racine contient une matière vomitive différente de l'éméline (asclépiadine),
une sorte de résine, du muqueux, de la fécule, une huile grasse et consistante, presque
cireuse, une huile volatile, de l'acide pectique, du ligneux, des malates de potasse et de
chaux, et plusieurs sels minéraux (FEKEULLE).
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'INTÉRIEUR.— Décoction (racine), 15 à 30 gr.
par kilogramme d'eau.
Poudre (racine), 2 à 4 gr. en bols, pilules,
ëlectuaire, ou dans du vin (comme vomitif).
Poudre (feuilles), l gr. 50 centigr. à 2 gr.
(comme vomitif).
Extrait (1 sur 6 d'eau), 1 à 4 gr. en potions, bols, électuaire, etc.
Teinture (1 sur 5 d'alcool), 2 à 6 gr. en potions.
A L'EXTÉRIEUR. — Feuilles en cataplasmes, décoction aqueuse ou vineuse.
[105]
Les effets de cette plante sur nos organes varient suivant les doses aux-
quelles ort l'administre. A grande dose elle est vomitive et purgative, elle
peut même devenir toxique (c'est probablement une de ces hypothèses er-
ronées si communes dans l'ancienne médecine qui a valu à l'asclépiade le
nom de vince toxicum); à petite dose elle agit principalement sur les voies
urinaires et sur le système cutané. On Pa conseillée dans les affections
scrofuleuses, dartreuses et syphilitiques ; dans l'hydropisie, les engorge-
ments hépatiques, l'ictère, etc. Ses feuilles sont employées par les paysans
comme résolutives dans les engorgements lymphatiques et glanduleux, les
abcès froids, etc.
Coste.et Wilmet rapportent que les habitants du pays de Liège prennent
communément, à titre de vomitif doux, 30 à 40 grains (1 gr. 50 centigr.
à2gr.) de feuilles d'asclépiade blanche infusées dans un verre d'eau. Aussi
les auteurs que nous venons de citer conseillent-ils de substituer cette plante
à 1 ipécacuanha. Wauters indique aussi comme succédané de ce dernier la
racine de vince toxicum.
« Quelques auteurs, dit Gilibert, condamnent l'usage de cette racine.
Cependant la décoction, que nous avons souvent ordonnée à haute dose, n'a
Jamais causé le moindre accident; nous Pavons trouvée utile dans les dartres,
les anasarques, les écrouelles, la chlorose, et la suppression des règles ; elle
augmente sensiblement le cours des urines ; extérieurement elle déterge les
ulcères et arrête les progrès du vice scrofuleux. »
(Matthiole recommande les graines du dompte-venin contre Pépilepsie et
lés hydropisies.)
J'ai employé deux fois la racine de dompte-venin comme vomitive, elle
m'a paru produire un effet analogue à celui de Pipécacuanha. Cependant je
lui préfère, comme succédané de ce dernier, la racine d'asaret, dont l'action
est à la fois plus active et plus constante. A petite dose, en décoction, la ra-
cine de dompte-venin m'a été utile par son action à la fois diurétique et dia-
"phorélique, dans trois cas d'anâsarque survenus à la suite de la scarlatine.
[Le dompte^venin noir (V. Nigrum, MQENCH; CinaucFium nigrum, R. B.) se
distingue du précédent par ses tiges un peu volubiles au sommet, sa corolle
pourpre noirâtre, dont les lobes sont pubescents à l'intérieur.]
[[Catégorie:Cazin 1868]]