__TOC__
[XXX272]
== Chardon bénit ==
Nom accepté : ''[[Cnicus benedictus]]''
CHARDON-BÉNIT. Centaurea benedicta. L.
<center>CHARDON-BÉNIT. Centaurea benedicta. L. ''Cnicus sijlveslris sylvestris hirsutior, seu carduus benedklusbenedictus''. GC. B. T. — Cnictts''Cnicus benedictus''. GOERTNGærtn. — ''Carduus benediclusbenedictus''. MATTHMatth. — Atvactylis''Atractylis hirsutior''. FucusFuchs. — ''Carduus sanctus''.
Centaurée bénite, — cnicus bénit, — centaurée sudorifique.
SYNANTHÉRÉES. — CYNARÉES, tribu des Carduacces. Fam. nat. — SYNGÉNÉSIE
POLYGAMIE FRUSTRANTESYNANTHÉRÉES. — CYNARÉES, tribu des Carduacées. Fam. nat. — Syngénésie Polygamie frustranée. L.</center>
Celte Cette plante (PIPl. XIII), spontanée dans le midi de la France, se cultivedans les jardins. On prétend qu'elle fut apportée des Indes en présent à l'em-pereur empereur Frédéric III, comme un préservatif excellent contre la migraine.Lesmédecins de cet empereur l'employèrent avec tant de succès qu'elle eien
acquit le nom de Bénite, qu'elle porte encore aujourd'hui. On cultiva le
chardônchardon-bénit; mais on s'aperçut bientôt qu'il croissait spontanément daisdans
plusieurs parties de l'Europe.
'''Description'''. — Racine blanche, rameuse, fibrée. — Tige herbacée, rameuse,cannelée, lanugineuse, rougealrerougeâtre, de 30 à 40 centimètres de hauteur.—Feuillesal-ternes— Feuilles alternes, profondément dentées, avec une petite épine à chaque dentelure, poilues;les
supérieures plus petites et serrées, formant une sorte d'involucre extérieur. — Fleurs
grandes, en capitule terminal et solitaire, renfermant vingt à vingt-cinq fleurons jaunes,
à involucre conique, composé d'écaillés écailles terminées par une épine pennalifide pennatifide (juin elhlet toutl'été); fleurons à cinq divisions, entourés de beaucoup de poils et posés snr sur un récep-tacle réceptacle plan garni de poils soyeux. — Fruits longs, cannelés, à aigrettes sessiles,glabres.
Il ne faut pas confondre cette plante avec celle que l'on connaît sous le nom de dur-don''chardon-bénit des Parisiens {'' (''Carthamus lanatus'', hL.), et qui croît aux environs de Paris, iletnotamment à Bondy. On n'y trouve poinl point celle dont il est ici question. Le carthame lai-neux laineux se dislingue distingue par ses feuilles sèches et découpées en pinnules presque linéairesàlslinéaires à labase de la tige; ces feuilles sont ovales, simplement sinuées et déniées déntées vers la partie si-périeuresupérieure. On le donne ordinairement dans les officines pour le vrai cliardoiichardon-bénit; ses
propriétés sont analogues.
'''Parties usitées'''. — Les feuilles, les fleurs et quelquefois les fruits.
['''Culture'''. — Le chardon-bénit n'est cultivé que dans les jardins botaniques; on le
propage par graines en terres légères.]
'''Récolte'''. — Elle.se récolle récolte en juin, avant l'entier épanouissement des fleurs. Alorsla plante contient un suc rougeâtre et actif. On rassemble les feuilles el et les soniniilésommitésfleuries; on en fait des paquets minces que l'on fait promplemenl promptement sécher au soleil ouiou à
l'étuve.
'''Propriétés physiques et chimiques'''. — Douée d'une amertume lifctrèsprononcée, mais non persistante, cette plante contient, d'après Morin (1)<ref>''Journal de chimie médicale'', du malaleacIII, p.de105.</ref>, du malate acide de chaux, une matière grasse verte formée d'huile fixe et de chlorophylle, de l'huile &latilevolatile, un principe amer particulier, une subslance substance résineuse, du nitrate dépotassede potasse,*dusucre liquide, de la gomme et de l'albumine, plusieurs sels minéraux et quelques os)*oxydes,des traces de soufre. Une matière particulière y a été découverte en 1837 par*velleNativelle, qui l'a nommée enicin ''cnicin'' ou enicine''cnicine''. Ce principe, s'obtient avec facilité. Il se préseiKprésentesous forme de belles aiguilles blanches; il est d'une excessive amertume; fort peu ^lubie solubie dans l'eau et les acides dilués, il se dissout très-bien dans l'eau alcalinisée, en pé-dant perdant sa saveur amère.
Les feuilles du chardon-bénit peuvent fort bien remplacer le houblon dans la conte-lion confection de la bière.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
A L'INTÉRIEDR<center>PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES. —Infusion ou décoction, 15 à</center>
{|align="center"| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left; border-right: solid 1px black;" | A L'INTÉRIEDR. — Infusion ou décoction, 15 à 60 gr. par kilogramme d'eau.<br \>Suc exprimé, 30 à 100 gr.<br \>Infusion vineuse, 30 à 50 gr. par kilogramme de vin (15 à 160 gr.).<br \>Eau distillée, 60 à 120 gr. en potion.<br \>
Teinture, 2 à 5 gr. en potion.
| style="padding:0.5em; width:300px; text-align:left;" |
Fruits en émulsion, 2 à 4 gr.<br \>
Extrait, 2 à 4 gr., en pilules, bols, ou délayé dans du vin, de la bière, etc.<br \>v
A L'EXTÉRIEUR. — Infusion ou décoction des feuilles, en fomentations, lotions, etc.<br \>
Poudre, en topique.
|}
Fruits en emulsion, 2 à 4 gr. , , Extrait, 2 à l\ gr., en pilules, bols, ou mdans du vin, de la bière, etc.' A L'EXTÉRIEUR. — Infusion ou décoctionfc feuilles, en fomentations, lotions, etc.Poudre, en topique.____________________
(1) Journal de chimie médicale, III, p. 105.downloadModeText.vue.download 302 sur 1308<references/>
CHARDON-BÉNIT. [273]
be Le chardon-bénit est considéré comme tonique, fébrifuge, sudorifique,diurétique, vermifuge ; à forte dose, il est émétique. II Il convient dans ladébilité dès des voies digestives, l'anorexie, la dyspepsie, dans l'atonie géné-rale générale, les fièvres intermittentes, les fièvres éruptives avec atonie, etc.
Cette plante, à peine connue en médecine avant Césalpin, vantée depuis
avec exagération, est maintenant presque entièrement oubliée. Cependant,
ses propriétés réelles la placent dans la matière médicale indigène à côté
de la petite centaurée, de la gentiane et de la chausse-trape.îïoffmann Hoffmann lacompare et la préfère à l'absinthe, la recommande dans une foule de mala-dies maladies de nature en apparence dissemblable, mais qui pourtant se rapportentà-un .état essentiellement hyposthénique. C'est en remontant à chaque épo-que époque de la science, en tenant compte du langage qui s'y rapporte, et en l'in-terprétant interprétant sans prévention, que nous devons juger nos prédécesseurs. Noustrouvons alors que s'il y a entre eux et nous désaccord par les mots, il y apresque toujours accord par les choses.
■ Pontedera recommande le chardon-bénit clans dans les coliques produites parla trop grande distension du côlon par des vents, dans les fièvres intermit-tentesintermittentes, surtout celles qui ne quittent jamais entièrement le malade. Ruland,au rapport d'ËttmullerEttmuller, après avoir fait vomir le malade, lui administraitpendant quelques jours une décoction de cette plante, avec la petite cen-tauréecentaurée, pour exciter la sueur.
Jean Bauhin, Lange, et surtout George-Christophe Pétri Petri Van Hartenfels (1)<ref>''Asylum languentium, seu carduus sanctus, vulgò benedictus, medicina patrum-familias,polycresta, verumque pauperum thesaurus'', etc. Iéna, 1669.</ref>,et George-Christophe Otto (2) <ref>''De Carduo benedicto, diss. inaug.'' Argent., 1738.</ref> ont prodigué à cette plante de fastueux éloges.ils là Ils la considéraient comme tempérante, alexipharmaque, anticancérëuseanticancéreuse,
antipestilentielle, etc. Simon Pauli signale le chardon-bénit comme le
meilleur remède à employer contre les lièvres malignes de toute espèce, et
va jusqu'à dire qu'elle peut préserver de la peste, des fièvres pétéchiales,
delà de la rougeole, de la variole. De telles assertions sont maintenant réduites àla seule idée que cette plante est douée d'énergie et qu'elle mérite l'atten-tion attention des praticiens. Aussi, Lewis, Linné et Gilibert ont-ils constaté ses bonseffets dans la.débilité d'estomac, la dyspepsie et l'anorexie atoniques, lesfièvres.intermittentes, l'ictère. Dans cette dernière maladie, il faut biens'assurer de l'état du foie et des conduits biliaires; car il est bien évident
que lorsque la jaunisse dépend d'un état phlegmasique ou d'un spasme du
canal cholédoque, l'action du chardon-bénit, comme celle de tous les toni-questoniques, ne, peut que nuire; les antiphlogistiques, les calmants et les diuréti-ques diurétiques délayants sont alors plus rationnellement indiqués.,
te Le chardon-bénit exerce, suivant Hufeland, une action curative dans léle
catarrhe bronchique chronique fixe. Il recommande dans ce cas la formule
suivante, ; Extrait de chardon-bénit, 4 gr. ; extrait de douce-amère, 13 déci-grammesdécigrammes ; eau'de fenouil, 30 gr. ; eau de laurier-cerise, 4 gr. Dose, 60 gout-tes,gouttes, quatre; fois par jour.
Les fruits du chardon-bénit passent pour avoir les mômes mêmes propriétés que
la plante. On les administrait autrefois contre les obstructions du foie et les
flatupsitésflatuosités. On les donnait aussi en emulsion émulsion avec de l'eau de coquelicotcontre la pleurésie. Schroeder Schrœder considérait comme un remède admirablecontre les, maladies putrides l'extrait de chardon-bénit préparé avec du: vinaigré vinaigre distillé. Ce remède, suivant Etmuller, excite une abondante trans-pirationtranspiration, à la dose de 30 centigr. à 1 gr. 30 centigr. L'eau distillée servaitautrefois de véhicule aux potions excitantes et sudoriflquessudorifiques. Elle est à tort- abandonnée de nos jours.
(Lobacli (3) Loback<ref>''Gazette médicale'', 1859.</ref> pense que l'emploi des fruits de cette plante (15 gr. pour une
Ji) Asijlum langueritium, seu carduus sanctus, vulgd benedictus, medicina patrum-familias,WTOte, wrem^e pauperum thésaurus, etc. Mua, 1609., 1? Carduo benediclo, diss. inaug. Argent., 1738.I») duwUe médicale, 1859.____________________
18downloadModeText.vue.download 303 sur 1308<references/>
[274 CHAUDON-MAIUE.]
décoction de 250 gr., ou .teinture de 8 à 20 goutlesgouttes) régularise la circulationabdominale et agit d'une façon favorable dans les métrorrhagies et les trou-blés troubles de la menstruation. Le premier effet du traitement est quelquefois unesurexcitation assez vive; aussi est-il bon de le diriger avec prudence el aet en commençant par de petites doses. Dans les cas où on avait constaté unehr-pertrophie une hypertrophie hépatique par la percussion, il y a eu évidemment résolution i>|et amendement dans les phénomènes d'inappétence, de douleurs, d'irrégula-rité irrégularité dans les selles et de troubles menstruels qui se rattachaient à cette allé-rationaltération.)
La décoction des feuilles de cette plante est détersive, tonique, el peuiet peutêtre employée avec avantage sur les ulcères atoniques, sur les ulcères gan-greneux gangreneux et même cancéreux. On peut aussi employer la poudre dans lesmêmes cas.. La décoction ou l'eau distillée a été très-recommandée parS. Pauli sur les ulcères chancreux, qu'il saupoudrait ensuite avec la poudredes feuilles. Arnaud de Villeneuve a vu guérir par ce moyen un homme elonldont
la chair de la jambe était rongée jusqu'à l'os par un vieil ulcère.
Le ''cnicin'', à la dose de 20 à 30 centigr., produit des nausées et des vomis-sementsvomissements. Il a été peu employé jusqu'à présent; Bouchardat le place au-des-sus dessus de la salicine dans le traitement des fièvres intermittentes.
[[Catégorie:Cazin 1868]]