Sida glomerata (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Sida glomerata Cav.
Noms vernaculaires
- Créole : wadé wadé [wadéwadé] [1]
- Wayãpi : kalaɨ poã.
- Palikur : wadiwad.
- Portugais : erva-relόgio, malva-relógio.
Écologie, morphologie
Les Sida sont des sous-arbrisseaux pantropicaux croissant en végétation rudérale, sur les pelouses et près des habitations.
Collections de référence
Jacquemin 2571, 2640, 2691 ; Prévost 3675.
Emplois
Les Sida trouvent de nombreux usages dans la pharmacopée créole. La décoction des feuilles ou parfois de la plante entière est prise en bain contre les blesses ; bue, elle sert aussi à soigner la dysenterie. L’infusion des feuilles est par ailleurs considérée comme diurétique.
Les feuilles pilées et pressées dans un tamis pour en exprimer le jus auquel on ajoute quelques gouttes de vinaigre, sont un remède anti-inflammatoire de l’appareil digestif. Quand on l’administre aux enfants, on remplace le vinaigre par un peu de lait. Ce remède a été adopté par les Palikur.
Enfin, les feuilles macérées dans l’eau donnent une solution mucilagineuse appréciée comme assouplissant des cheveux et comme shampooing antipelliculaire. Les Wayãpi utilisent comme fébrifuge la plante entière préparée en décoction. Les Palikur privilégient les feuilles, préparées en cataplasme mouillé, en cas de céphalée. Le suc des feuilles écrasées, bu, massé sur le ventre ou dilué dans l’eau et appliqué en bain de siège de la matrice, facilite l’accouchement en augmentant les contractions et en favorisant l’ouverture du col.
Étymologie
- Créole : attesté seulement dans le créole de Guyane, le mot wadé wadé est peut-être un emprunt au palikur wadiwad.
- Wayãpi : de kalaɨ, « fièvre » et poã, « remède », « remède contre la fièvre ». Ce nom est par ailleurs appliqué à plusieurs autres plantes médicinales de même usage, sans pour autant qu’il y ait confusion.
Chimie et pharmacologie
Des chercheurs indiens ont isolé de diverses espèces de Sida des bases du type β-phénétylamine, des quinazolines et des tryptamines carboxylés. L’association des amines et de la varilinone donne à ces plantes des propriétés bronchodilatatoires, en particulier dans les cas d’oppression. Les feuilles sont hypotensives (PAKRASI et al., 1981). Cf. aussi les autres espèces citées.
Avec les laboratoire Roger-Bellon, nous n’avons pas trouvé de toxicité pour l’extrait hydro-alcoolique et pour l’infusé de feuilles. Par contre, on note un effet légèrement analgésique à 200 mg/kg et spasmogène pour des concentrations allant de 105 à 103 pour l’extrait hydro-alcoolique et un effet spasmogène à 104 pour l’infusé (FORGACS et al., 1983). On notera que la jeune pousse peut être toxique pour les animaux de paturâge. Les DLO (v. o.) de la décoction de feuille de Sida rhombifolia et de Sida acuta, administrée sur souris, par la voie orale, sont supérieures à 25 g/kg de poids exprimés en grammes de plante sèche (ROBINEAU et al., 1999).
Tests chimiques en fin d’ouvrage.
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- ↑ Chaque population de Guyane confond sous un même nom les divers Sida, cependant que leur emploi est fonction de l’abondance relative des espèces selon les endroits.