Searsia lancea (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
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Searsia lancea (L.f.) F.A.Barkley


Protologue: Lundell, Fl. Texas 3: 104 (1943).
Famille: Anacardiaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 30

Synonymes

Rhus lancea L.f. (1781).

Noms vernaculaires

Karee, African sumac, willow rhus (En).

Origine et répartition géographique

Searsia lancea est indigène de Zambie, de Namibie, du Botswana, du Zimbabwe, d’Afrique du Sud et du Lesotho. Il est planté en haies et comme arbre d’ornement, par ex. en Afrique du Sud, mais aussi dans les régions désertiques des Etats-Unis et du Mexique, où il est localement naturalisé.

Usages

Les fûts sont appréciés comme piquets de clôture, et on utilise le bois pour réaliser des manches d’outils et des pièces de véhicules. Les branches sont employées pour les arcs et pour l’armature des cases. Les jeunes rameaux servent de temps à autre en vannerie. Les fruits sont comestibles ; broyés dans de l’eau, ils donnent une bière après fermentation, et permettent aussi de produire du lait caillé. Searsia lancea est couramment planté en haie, comme arbre d’ornement dans les jardins et les parcs, comme arbre d’alignement, en haies vives et en brise-vent. On utilise les racines, les feuilles et l’écorce de la tige pour soigner les maladies cutanées. L’infusion de racine soulage les douleurs abdominales et thoraciques ainsi que la diarrhée, et on mâche les racines contre les maux d’estomac. La décoction ou l’infusion de feuille soigne la rougeole et les pustules, tandis que l’on inhale la vapeur de feuille pour guérir la toux. L’écorce et le bois ont été utilisés jadis pour le tannage et l’écorce donne une teinture brune. Les feuilles sont broutées par le bétail, notamment pendant la saison sèche.

Propriétés

Le bois, brun rougeâtre et à grain fin, est dur, résistant et durable. Il est lourd, avec une densité de 890–970 kg/m³ à 10% d’humidité. Les taux de retrait sont modérés ; de l’état vert à anhydre ils sont d’environ 3,1% dans le sens radial et de 7,2% dans le sens tangentiel. Il se travaille bien et prend un joli poli. Il dégage une odeur douceâtre et épicée.

Les extraits d’écorce ont montré une activité antibactérienne in vitro contre une large gamme de bactéries gram-positives et gram-négatives. Les feuilles produisent 0,2% d’huile essentielle, dont l’α-pinène, le benzène et le δ-3-carène sont les principaux composants. L’huile a révélé une remarquable action anti-oxydante ainsi que des activités antibactériennes et antifongiques dose-dépendantes. Ces activités peuvent être associées à la forte concentration d’α-pinène contenue dans l’huile (87%). Lorsque le bétail broute de grandes quantités de feuilles de Searsia lancea, le goût du lait en est altéré.

Description

Arbuste ou petit arbre atteignant 9(–12) m de haut, glabre, sempervirent, dioïque ; fût souvent tortueux et courbe ; surface de l’écorce gris foncé à brun foncé, rugueuse, souvent irrégulièrement fissurée ; ramilles brun rougeâtre, anguleuses ou légèrement sillonnées, retombantes. Feuilles disposées en spirale, 3-foliolées ; stipules absentes ; pétiole de 2–7 cm de long, mince mais légèrement ailé à proximité de l’apex, sillonné au-dessus ; folioles sessiles, étroitement lancéolées, souvent légèrement falciformes, de 7–24,5 cm × 0,5–3 cm, cunéiformes à la base, aiguës à l’apex, à bords entiers, finement coriaces, pennatinervées à nombreuses nervures latérales. Inflorescence : panicule axillaire ou terminale, fortement ramifiée, atteignant 9 cm de long, lâche. Fleurs unisexuées, régulières, généralement 5-mères, jaune verdâtre ; pédicelle de 2–3 mm de long ; segments du calice d’environ 0,5 mm de long, obtus ; pétales libres, oblongs, d’environ 1,5 mm de long ; étamines généralement 5, libres ; disque en coupe ; ovaire supère, globuleux, 1-loculaire, styles 3, épais, recourbés ; fleurs mâles dépourvues d’ovaire ou à ovaire très rudimentaire, fleurs femelles à étamines rudimentaires. Fruit : drupe déprimée-globuleuse de 4–6,5 mm de diamètre, souvent légèrement asymétrique, jaune terne à grisâtre ou brune, à pulpe charnue.

Autres données botaniques

Searsia lancea a une croissance relativement rapide, les jeunes arbres pouvant gagner jusqu’à 80 cm/an en hauteur. Il fleurit d’avril à septembre (voire janvier), les fruits mûrissant de septembre à février. Les fleurs dégagent une odeur douce et sont visitées par des insectes comme les abeilles qui en assurent la pollinisation. Ce sont surtout les oiseaux comme les pintades sauvages, les francolins et les bulbuls qui mangent les fruits et qui disséminent probablement les graines.

Le genre Searsia comprend quelque 110 espèces présentes dans le sud de l’Europe, en Asie et en Afrique. C’est, de loin, l’Afrique du Sud qui en compte le plus. Encore récemment, la plupart des auteurs ne séparaient pas Searsia de Rhus, bien que la distinction ait été proposée dès le début des années 1940. Or, de récentes études phylogénétiques qui s’appuient sur l’ADN et sur les espaceurs intergéniques ont bien confirmé la distinction entre Searsia et Rhus sensu stricto, qui se limite à l’hémisphère Nord.

Plusieurs autres Searsia spp. produisent du bois qui est employé pour les mêmes usages que celui de Searsia lancea.

Searsia glutinosa

Le bois de Searsia glutinosa (Hochst. ex A.Rich.) Moffett (synonymes : Rhus abyssinica Oliv., Rhus glutinosa Hochst. ex A.Rich.), arbuste ou petit arbre atteignant 10 m de haut et originaire du Soudan, d’Erythrée et d’Ethiopie, sert à la fabrication d’ustensiles agricoles et de manches d’outils, de même que de bois de feu. Les feuilles servent en médecine traditionnelle à soigner la grippe, les racines en médecine vétérinaire à traiter les douleurs de mamelle. On s’en servait jadis pour le tannage.

Searsia gueinzii

Le bois rougeâtre, dur et résistant de Searsia gueinzii (Sond.) F.A.Barkley (synonyme : Rhus gueinzii Sond.), arbuste ou petit arbre atteignant 8 m de haut qui est présent au Zimbabwe, au sud du Mozambique et à l’est de l’Afrique du Sud, sert à confectionner des cloisons pour la construction de maisons. Les branches, quant à elles, soignent les affections oculaires ; on en fait une lotion, ou bien on fait brûler des rameaux et la fumée est appliquée sur les yeux. L’infusion de racine est administrée contre la schistosomose et la décoction de feuilles en cas d’anaplasmose.

Searsia lucida

Les tiges de Searsia lucida (L.) F.A.Barkley (synonyme : Rhus lucida L.), arbuste ou petit arbre atteignant 7 m de haut, originaire du Zimbabwe et d’Afrique du Sud, sont appréciées comme piquets de clôture. L’écorce a servi jadis au tannage et, broyée, est appliquée sur les infections provoquées par la teigne.

Searsia pendulina

Les tiges de Searsia pendulina (Jacq.) Moffett (synonymes : Rhus pendulina Jacq., Rhus viminalis auct. non Aiton nec Vahl), arbre de petite taille atteignant 10 m de haut et présent en Namibie et en Afrique du Sud, servent de piquets de clôture et pour la construction de cases, tandis que les rameaux sont utilisés pour tresser des nasses à poisson. L’écorce donne un colorant brun rougeâtre. Les fruits, comestibles, sont employés dans la fabrication de la bière. Searsia pendulina est planté comme arbre d’ornement.

Searsia retinorrhoea

Le bois de Searsia retinorrhoea (Steud. ex Oliv.) Moffett (synonyme : Rhus retinorrhoea Steud. ex Oliv.), arbuste ou petit arbre atteignant 6 m de haut originaire du Soudan, d’Erythrée, d’Ethiopie, de Somalie et d’Arabie, sert à la confection d’ustensiles agricoles et de cannes, et comme bois de feu. Les feuilles servent localement à fabriquer des matelas. Plusieurs flavonoïdes ont été isolés des feuilles, dont certains ont montré de faibles activités antibactériennes et antipaludiques in vitro.

Ecologie

Searsia lancea se rencontre en savane herbeuse et en forêt claire, souvent en bord de rivières et sur les termitières. Il a la réputation d’indiquer la présence de nappes phréatiques. Il semblerait avoir une préférence pour les sols riches en chaux. Une fois enraciné, l’arbre est xérophile et tolère le gel.

Gestion

Searsia lancea se multiplie facilement par graine, bouture, souchet et marcottage aérien. Les graines mûres doivent être semées dans des casiers de semis, puis peuvent être repiquées dans des récipients lorsque les jeunes plants comptent 2 feuilles. Les boutures issues de jeunes pousses réussissent souvent à prendre racine.

Les fûts étant souvent tortueux, il est difficile d’obtenir de belles pièces de bois bien rectilignes et d’une bonne longueur. En outre, il n’est pas rare, semble-t-il, que le fût des arbres âgés soit creux. Une maladie qui déformerait les feuilles situées aux extrémités des jeunes branches a été signalée sur les hautes terres du centre de la Namibie. En Afrique du Sud, on a identifié le champignon Muribasidiospora indica qui serait associé aux taches foliaires, une grave maladie qui touche plusieurs Anacardiaceae.

Les fruits, auxquels on retire la peau épaisse avant de les manger en les frottant entre les paumes de la main, peuvent également être mis à macérer dans du lait.

Ressources génétiques

Searsia lancea, répandu et localement commun, n’est pas menacé d’érosion génétique.

Perspectives

Les fûts de Searsia lancea et d’autres Searsia spp. sont non seulement de trop petite taille mais aussi trop mal formés pour fournir un bois d’œuvre dont la qualité et la quantité correspondent aux exigences du marché international ; cependant au niveau local, c’est un bois qui continuera à être apprécié pour la réalisation de clôtures et d’ustensiles par exemple. C’est un arbre dont la valeur ornementale est considérable, dont le système racinaire n’est pas agressif et qui fournit de l’ombre toute l’année grâce à sa cime sempervirente et étalée. Il convient de se pencher sur les propriétés pharmacologiques de l’huile contenue dans ses feuilles.

Références principales

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  • Palmer, E. & Pitman, N., 1972–1974. Trees of southern Africa, covering all known indigenous species in the Republic of South Africa, South-West Africa, Botswana, Lesotho and Swaziland. 3 volumes. Balkema, Cape Town, South Africa. 2235 pp.
  • Stern, M., 2002. Searsia lancea. [Internet] South African National Biodiversity Institute, Kirstenbosch, South Africa. http://www.plantzafrica.com/ plantqrs/searsialancea.htm. November 2008.
  • van Wyk, B.E. & Gericke, N., 2000. People’s plants: a guide to useful plants of southern Africa. Briza Publications, Pretoria, South Africa. 351 pp.

Autres références

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  • Coates Palgrave, K., 1983. Trees of southern Africa. 2nd Edition. Struik Publishers, Cape Town, South Africa. 959 pp.
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  • Fernandes, R. & Fernandes, A., 1966. Anacardiaceae. In: Exell, A.W., Fernandes, A. & Wild, H. (Editors). Flora Zambesiaca. Volume 2, part 2. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. pp. 550–615.
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  • Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
  • Obi, C.L., Potgieter, N., Bessong, P.O., Masebe, T., Mathebula, H. & Molobela, P., 2003. In vitro antibacterial activity of Venda medicinal plants. South African Journal of Botany 69(2): 199–203.
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Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Lemmens, R.H.M.J., 2009. Searsia lancea (L.f.) F.A.Barkley. In: Lemmens, R.H.M.J., Louppe, D. & Oteng-Amoako, A.A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 18 décembre 2024.


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