Réséda (Cazin 1868)

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Renouée
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Rhapontic


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Noms acceptés : Reseda odorata et Reseda luteola


RÉSÉDA. Reseda odorata et luteola. L.

Réséda odorant, — herbe d'amour, — mignonnette.

RÉSÉDACÉES. Fam. nat. — DODÉCANDRIE TRIGYNIE. L.


[Le réséda odorant, originaire de l'Afrique, est aujourd'hui cultivé partout comme plante d'ornement. C'est une plante vivace (annuelle chez nous).

Description. — Feuilles alternes, sessiles, oblongues, trilobées. — Fleurs d'un vert blanchâtre, très-odorantes, en grappes terminales. — Calice à six sépales inégaux, courts, les inférieurs sont munis à leur face interne d'une écaille glanduleuse. — Vingt étamines insérées sur un disque hypogyne, charnu, oblique, presque unilatéral. — Filets arqués. — Anthères rougeâtres. — Ovaire uniloculaire, pluriovulé. — Trois stigmates courts et presque sessiles. — Huit capsules polyspermes.

Le rédéa gaude (R. luteola, L.) ou gaude, herbe à jaunir, est une plante bisannuelle plus grande que la précédente ; elle est inodore et ses fleurs sont disposées en grandes


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grappes terminales. Nous citerons encore les résédas jaune (R. lutea, L.), blanc (R. alba), fausse raiponce (R. phyteuma, L.).

Parties usitées. — Les inflorescences.

Récolte. — Les fleurs de réséda doivent être récoltées au moment de la floraison. Plus tard, elles perdent leur parfum.

Culture. — Le réséda odorant se propage de graines semées en place. La graine est cultivée en grand comme plante tinctoriale et oléagineuse.

(Propriétés physiques et chimiques.— Le réséda n'est recherché que pour son parfum ; celui-ci est impossible à séparer par distillation, mais on y parvient au moyen de l'enfleurage, qui consiste à exprimer à la presse des couches superposées de réséda et de flanelle imprégnée de bonne huile douce. Ce produit obtenu, agité avec de l'alcool, donne le parfum du réséda. La gaude n'est employée qu'en teinture ; son principe colorant a été isolé par Chevreul et appelé lutéoléine ; il est jaune d'or et uni à un autre corps cristallisable, incolore, la lutéoline.)

Malgré l'âcreté de leurs racines et l'amertume de certaines de leurs parties, ces plantes ne sont pas ordinairement usitées en médecine. Quelques praticiens se louent de l'emploi de son infusion dans les fièvres typhoïdes, où elle constitue une tisane agréable, légèrement aromatique. Le réséda passait autrefois pour diaphorétique, alexetère ; on y avait recours contre la morsure des animaux venimeux. On a avancé qu'il était puissamment vermifuge et faisait la base d'un remède contre le taenia, celui de Darbon.)