Quivisianthe papinae (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


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Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg


Quivisianthe papinae Baill.


Protologue: Grandid., Hist. phys. Madagascar 34(4), Atlas 2, fasc. 34: t. 251 (1893).
Famille: Meliaceae

Origine et répartition géographique

Quivisianthe papinae est endémique de l’ouest et du sud de Madagascar.

Usages

Le bois est utilisé pour la construction lourde, comme les poteaux d’habitations et de ponts, et pour la menuiserie lourde, la parqueterie, l’ébénisterie ainsi que pour les menuiseries intérieures et extérieures.

Propriétés

Le bois de cœur est brun pâle, avec une teinte pourpre lorsqu’il est fraîchement coupé, et nettement distinct de l’aubier rosé et épais d’environ 5 cm. Le fil est droit ou parfois contrefil, le grain est grossier. Le bois est lourd avec une densité d’environ 925 kg/m³ à 12% d’humidité. Le retrait au séchage est élevé, de l’état vert à l’état anhydre il est de 5,5% dans le sens radial et de 9,5% dans le sens tangentiel. Une fois sec, le bois n’est pas très stable en service. A 12% d’humidité, le module de rupture est de 180 N/mm², le module d’élasticité de 21 200 N/mm² et la compression axiale de 76 N/mm². Bien que très dur, le bois n’est pas difficile à travailler avec des lames de scie stellitées et des outils tranchants au carbure de tungstène. Les fentes sont fréquentes lors du clouage et du vissage, et il est recommandé de faire des avant-trous. Le bois est durable, résistant aux champignons, et peut être utilisé en contact avec le sol ou l’eau.

Un dérivé de la coumarine a été isolé du bois ; l’écorce contient plusieurs composés hétérocycliques oxygénés qui n’ont toujours pas été identifiés. Les graines sont riches en limonoïdes du type mexicanolide et contiennent 2 triterpénoïdes. Sa composition chimique confirme la position isolée de Quivisianthe papinae au sein des Meliaceae.

Description

  • Arbre caducifolié, dioïque, de taille petite à moyenne atteignant 20(–30) m de haut ; fût jusqu’à 50 cm de diamètre.
  • Feuilles alternes, composées paripennées à 5–8 paires de folioles ; stipules absentes ; folioles opposées, elliptiques, base cunéiforme, apex obtus à arrondi, entières, pennatinervées.
  • Inflorescence : panicule axillaire courte, courtement poilue.
  • Fleurs unisexuées, fleurs mâles et femelles d’apparence très similaire, régulières, 5-mères, petites ; calice en coupe, lobé au milieu ; pétales libres ; étamines entièrement soudées en un tube poilu, anthères insérées le long du bord ; ovaire supère, pyramidal, poilu, généralement 3-loculaire, style terminé par un stigmate vaguement 3-lobé ; fleurs mâles à ovaire rudimentaire, fleurs femelles à anthères indéhiscentes.
  • Fruit : grande capsule pyramidale à presque globuleuse, déhiscente avec généralement 3 valves ligneuses, contenant jusqu’à 6 graines.
  • Graines aplaties, pourvues d’une grande aile à l’apex.

Autres données botaniques

Tant la floraison que la fructification sont irrégulières. Dans l’ouest de Madagascar, les fruits mûrs sont surtout disponibles en novembre.

Le genre Quivisianthe est monotypique. Lors de la reconstruction de sa phylogenèse qui s’est appuyée sur les séquences ADN des plastides, il a été regroupé dans la sous-famille des Melioideae à côté d’Ekebergia. Une seconde espèce de Quivisianthe non dénommée, portant le nom vernaculaire de “saniramboanjo”, a été signalée dans l’est de Madagascar, mais il n’est pas encore certain qu’elle appartienne vraiment à ce genre.

Le bois d’Astrotrichilia, genre endémique de Madagascar possédant près de 12 espèces, est souvent connu sous les mêmes noms vernaculaires que ceux de Quivisianthe papinae, par ex. “hompy”. Le bois est plus léger, moyennement dur et n’est pas durable, mais il est perméable aux produits de préservation. Il est localement utilisé en menuiserie. Cependant, Astrotrichilia se différencie nettement de Quivisianthe par ses poils étoilés et son fruit drupacé.

Ecologie

Quivisianthe papinae se rencontre en forêt décidue sèche, souvent en bordure de cours d’eau. Il préfère les sols profonds et ne pousse pas bien dans les endroits rocailleux.

Gestion

Quivisianthe papinae se trouve habituellement en groupes disséminés dans la forêt. Les semis tolèrent une certaine ombre. Toutefois, afin qu’ils puissent se développer convenablement et avoir une bonne croissance, il faut un certain éclaircissage ou une ouverture dans la canopée. Les fruits doivent être récoltés sur l’arbre et les graines semées immédiatement après avoir été ramassées si l’on désire qu’elles germent bien.

Ressources génétiques

On a constaté que Quivisianthe papinae était localement commun à Madagascar, notamment dans les forêts proches de Morondava. Néanmoins, il reste très peu de végétation naturelle dans cette région, et il n’est pas impossible que Quivisianthe papinae soit déjà victime d’une érosion génétique de grande ampleur. Dans le sud de Madagascar, il est aussi localement commun, mais le pâturage du bétail et l’accélération des cadences d’exploitation représentent de sérieuses menaces.

Perspectives

Quivisianthe papinae est une importante source de bois d’œuvre pour la construction locale de l’ouest et du sud de Madagascar. Il est indispensable de dresser un inventaire des peuplements de Quivisianthe papinae qui subsistent avant que de pouvoir établir le bien-fondé de l’exploitation de cette espèce à l’avenir. De fait, on ne sait absolument rien des effets produits par les conditions écologiques sur les taux de croissance et très peu de choses de la régénération naturelle. Selon une étude préliminaire, Quivisianthe papinae pourrait convenir aux plantations d’enrichissement.

Références principales

  • Guéneau, P., Bedel, J. & Thiel, J., 1970–1975. Bois et essences malgaches. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 150 pp.
  • Randrianasolo, L.A., 1997. Etude sylvicole de Quivisianthe papinae (Capuron) dans la reserve spéciale de Beza Mahafaly et ses environs immédiats. Mémoire de fin d’étude pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur en Agronomie, Université d’Antananarivo, Madagascar. 79 pp.
  • Schatz, G.E., 2001. Generic tree flora of Madagascar. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 477 pp.

Autres références

  • Coombes, P.H., Mulholland, D.A. & Randrianarivelojosia, M., 2005. Mexicanolide limonoids from the Madagascan Meliaceae Quivisianthe papinae. Phytochemistry 66(10): 1100–1107. Phytochemistry 66(10): 1100–1107.
  • Muellner, A.N., Samuel, R., Johnson, S.A., Cheek, M., Pennington, T.D. & Chase, M.W., 2003. Molecular phylogenetics of Meliaceae (Sapindales) based on nuclear and plastid DNA sequences. American Journal of Botany 90(3): 471–480.
  • Mulholland, D.A., Parel, B. & Coombes, P.H., 2000. The chemistry of the Meliaceae and Ptaeroxylaceae of Southern and Eastern Africa and Madagascar. Current Organic Chemistry 4(10): 1011–1054.
  • Mulholland, D.A. & Taylor, D.A.H., 1988. Limonoid extractives from the genera Capuronianthus, Neobeguea and Quivisianthe. Phytochemistry 27(6): 1741–1743.
  • Randrianasolo, J., Rakotovao, P., Deleporte, P., Rarivoson, C., Sorg, J.-P. & Rohner, U., 1996. Local tree species in the tree nursery. In: Ganzhorn, J.U. & Sorg, J.P. (Editors). Ecology and economy of a tropical dry forest in Madagascar. Primate Report 46–1. German Primate Center, Göttingen, Germany. pp. 117–132.

Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Lemmens, R.H.M.J., 2008. Quivisianthe papinae Baill. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 17 décembre 2024.


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