Quinoa (Candolle, 1882)
Nom accepté : Chenopodium quinoa Willd.
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Quinoa. — Chenopodium Quinoa, Willdenow.
Le Quinoa était une des bases de la nourriture des indigènes de la Nouvelle-Grenade, du Pérou et du Chili, dans les parties élevées et tempérées, à l'époque de la conquête. La culture en a continué dans ces pays, par habitude et à cause de l'abondance du produit.
On a distingué de tout temps le Quinoa à feuillage coloré et le Quinoa à feuillage vert et graines blanches 2. Celui-ci a été considéré par Moquin 3 comme une variété d'une espèce, mal connue, qu'on croit asiatique ; mais j'estime avoir bien démontré que les deux Quinoa d'Amérique sont des races, probablement fort anciennes, d'une même espèce 4. On peut soupçonner que la moins colorée, qui est en même temps la plus farineuse, est une dérivation de l'autre.
Le Quinoa blanc donne une graine très recherchée à Lima, d'après les informations contenues dans le Botanical magazine, où l'on peut en voir une bonne figure (pl. 3641). Les feuilles sont un légume analogue à l'épinard 5. Aucun botaniste n'a mentionné le Quinoa dans un état spontané ou quasi spontané. L'ouvrage le plus récent et le plus complet sur un des pays dans lesquels on cultive l'espèce, la flore du Chili par Cl. Gay, n'en parle que comme d'une plante cultivée. Le Père Feuillée et Humboldt se sont exprimés de la même manière, en ce qui concerne le Pérou et la Nouvelle-Grenade. C'est peut-être à cause du peu d'apparence de la plante et de son aspect de mauvaise herbe des jardins que les collecteurs ont négligé d'en rapporter des échantillons sauvages.
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2. Molina, Hist. nat. du Chili, p. 101.
3. Moquin, dans Prodromus, 13, sect. 1, p. 67.
4. A. de Candolle, Géogr. bot. raisonnée, p. 952.
5. Bon jardinier, 1880, p. 562.