Pyrole (Cazin 1868)
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Nom accepté : Pyrola rotundifolia
Pyrola rotundifolia major. C. Bauh., Tourn. — Pyrola nostras vulgaris. Park.
PYROLACÉES. Fam. nat. — OCTANDRIE MONOGYNIE. L.
Cette plante vivace (Pl. XXXIII) habite les lieux spongieux, élevés, de nos bois couverts. Elle est commune dans les forêts du Boulonnais, de l'Artois et de la Picardie. On la trouve dans les environs de Paris (Versailles, Armainvilliers). Son nom lui vient de la ressemblance de ses feuilles avec celles du poirier (pyrus).
Description. — Racine blanche, déliée, traçante, fibreuse. - Tige simple, anguleuse, haute de 30 à 40 centimètres. — Feuilles d'un vert sombre, lisses, arrondies, coriaces, longuement pétiolées. — Fleurs blanches ou rosées, disposées en grappes dressées, à pédicelles recourbés (mai-juin-juillet). — Calice à cinq divisions lancéolées. — Corolle à cinq pétales connivents, obovales. — Dix étamines incluses, pensées à filets arqués. — Un style à stigmate élargi. — Fruit : capsule divisée en cinq loges remplies de semences excessivement fines.
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[Culture. - Les pyroles ne sont cultivées que dans les jardins botaniques. On les multiplie par éclats de pieds ou par graines. Elles préfèrent la terre de bruyère et les lieux couverts. On les trouve dans les régions tempérées de l'Europe. Elles habitent surtout les montagnes et les forêts.]
La pyrole, dont la saveur est amère et acerbe, est regardée comme astringente et vulnéraire. On l'a employée contre les hémorrhagies passives, et notamment contre la ménorrhagie et l'hémoptysie, dans la leucorrhée atonique, les diarrhées chroniques sans irritation vive. On peut la donner en décoction ou en infusion (30 à 60 gr. par kilogr. d'eau), en poudre (2 à 4 gr.), en extrait aqueux ou alcoolique (1 à 3 gr.). Elle entre dans le mélange connu sous le nom de vulnéraire suisse.
Dans le gouvernement de Kalouga, en Russie, les personnes affectées de gravelle font usage d'un thé de racine de pyrola rotundifolia[1].
[La pyrole à ombelle (pyrola umbellata, L., chimaphila umbellata), très-commune en Europe, mais que l'on trouve surtout dans l'Amérique septentrionale, où elle porte les noms de winter-green et de pippsisewa, qui signifie bordure d'hiver et herbe à pisser, donne des feuilles qui sont employées comte astringentes, corroborantes et surtout diurétiques ; elles ont été très-employées contre l'hydropisie.]
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- ↑ Annales médicales de la Flandre occidentale, 1855 et Journal de la Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles, 1855.