Pinus radiata (PROTA)

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port de l'arbre (Plants of Hawaii)
plantation (University of Hawaii)
écorce et branche feuillée (University of Hawaii)
branches feuillées (Plants of Hawaii)
cônes mâles (Plants of Hawaii)
cône femelle (University of Hawaii)
cônes femelles (Plants of Hawaii)
semis (Plants of Hawaii)

Pinus radiata D.Don


Protologue: Trans. Linn. Soc. London 17: 442 (1836).
Famille: Pinaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 24

Noms vernaculaires

  • Pin de Monterey (Fr).
  • Radiata pine, Monterey pine, insignis pine (En).
  • Pinheiro insigne (Po).

Origine et répartition géographique

Pinus radiata est présent à l’état naturel en Californie (Etats-Unis) et sur les îles mexicaines de Guadalupe et Cedros. Il est couramment planté dans d’autres régions, en particulier dans l’hémisphère Sud, et il s’est naturalisé dans divers pays. En Afrique il a été planté au Ghana, au Nigeria, au Soudan, en Ethiopie, au Kenya, en Tanzanie, au Malawi, au Zimbabwe, en Afrique du Sud et à Madagascar.

Usages

Le bois (noms commerciaux : pin radiata, pin de Californie) est utilisé pour la construction, la menuiserie, les meubles, les placages, le contreplaqué, les caisses d’emballage, les poteaux, les montants, les panneaux de coffrage, les panneaux de particules et les panneaux de fibres. Il convient également aux revêtements de sol, aux boiseries intérieures, aux jouets, au tournage, aux allumettes, aux traverses de chemin de fer, aux panneaux durs et à la laine de bois. Il sert de bois de feu et s’emploie couramment pour la fabrication de papier. L’oléorésine est recueillie de l’arbre par gemmage et distillée pour obtenir de la térébenthine et de la colophane. La térébenthine est utilisée dans la production d’huile de pin, de résines terpènes, d’arômes et de parfums. La colophane est employée dans la production de papier, d’encres, d’émulsifiants, de résines synthétiques, de savon et de colle. Pinus radiata a été planté pour la conservation du sol, en brise-vent et comme arbre ornemental.

Production et commerce international

Pinus radiata est le pin le plus couramment planté au monde : il occupe près de 4 millions d’ha, dont 90% dans l’hémisphère Sud. Les principaux pays où il est cultivé sont le Chili et la Nouvelle-Zélande (environ 1,5 millions d’ha chacun), suivis par l’Australie (plus de 700 000 ha), l’Espagne (environ 220 000 ha) et l’Afrique du Sud (environ 55 000 ha). En Afrique de l’Est, il a été beaucoup planté jusqu’à ce qu’il soit attaqué par la brûlure à bandes rouges (Mycosphaerella pini) dans les années 1960, entraînant l’abandon de pinèdes à grande échelle dans de nombreuses régions d’Afrique au profit d’espèces plus résistantes comme Pinus patula Schltdl. & Cham. et Cupressus lusitanica Mill.

Propriétés

Le bois de cœur, brun rosé, se démarque distinctement de l’aubier, blanc crème et exceptionnellement large, qui constitue le plus gros du bois d’œuvre commercial. Le fil est souvent spiralé près de la moelle, ailleurs généralement droit, le grain est moyennement fin et régulier. Les cernes atteignent jusqu’à 3 cm de large. De nombreux canaux résinifères sont présents. Les nœuds sont courants.

La densité du bois est de (330–)380–610 kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche bien à l’air. Le bois destiné à la menuiserie a besoin d’un séchage au four pendant 2–3 jours pour éliminer les tensions qui suivent le séchage à l’air. Le retrait du bois vert à anhydre est d’environ 3% radialement et de 5% tangentiellement.

C’est un bois relativement tendre. A 12% d’humidité, le module de rupture est de 58–99 N/mm², le module d’élasticité de 7900–15 400 N/mm², la compression axiale de 31–50 N/mm², le cisaillement de 10–13 N/mm², le fendage radial de 16 N/mm et tangentiel de 13 N/mm, la dureté Janka de flanc de 2270–5590 et la dureté Janka en bout de 3510 N.

Il se scie facilement, mais des fentes peuvent se produire dans les grumes épaisses. Il se travaille bien, aussi bien à la main qu’avec des machines-outils, et un rabotage soigneux donne une bonne surface. Le bois prend bien les clous, mais lorsqu’il est âgé et plus dense il peut se fendre. Les propriétés de rétention des vis sont bonnes. Le bois se colle, se peint et se vernit bien. Il ne convient pas au cintrage à la vapeur.

Essentiellement constitué d’aubier, c’est un bois non durable. Il est sensible aux attaques de champignons et de termites, et il arrive de temps à autre qu’il soit endommagé par des Anobium, des scolytes et des capricornes. L’aubier n’est pas sensible aux Lyctus. Il est perméable à l’imprégnation avec des produits de conservation, le bois de cœur est moyennement résistant à résistant.

Le bois peut être transformé en pâte à l’aide de procédés mécaniques, chimiques et semi-chimiques. Les cellules des fibres du bois d’arbres âgés de 20 ans cultivés au Kenya faisaient 2,8–3,1 mm de long, avec un diamètre de 34–37 μm et une épaisseur de paroi des cellules de 4,4–4,5 μm. La composition chimique du bois anhydre était la suivante : holocellulose 61–64%, α-cellulose 41–43% et lignine 25–26%. La solubilité dans l’eau froide était de 2,3–3,2%, dans l’eau chaude de 2,4–3,5%, dans l’alcool-benzène de 0,8–1,2%, et de 12,0–12,9% dans une solution de NaOH à 1%. Le procédé de fabrication de pâte au sulfate (kraft) a donné 43–49% de pâte blanchie, avec un indice kappa de 20–45. Les cellules des fibres du bois d’arbres âgés de 25 ans au Soudan faisaient en moyenne 2,7 mm de long, avec un diamètre de 39 μm et une épaisseur de paroi des cellules de 4,2 μm. La composition chimique du bois anhydre était la suivante : holocellulose 71%, α-cellulose 45% et lignine 22%. La solubilité dans l’eau chaude était de 4,0%, dans l’alcool-benzène de 1,9%, et de 15,0% dans une solution de NaOH à 1%. La transformation en pâte avec le procédé soude-anthraquinone a donné 48–52% de pâte, avec un indice kappa de 27–48 et de bonnes caractéristiques de résistance.

La valeur énergétique du bois est de 20 470 kJ/kg. L’oléorésine provenant d’arbres kenyans contenait 69% de colophane et 25% de térébenthine.

Description

  • Grand arbre sempervirent, monoïque, atteignant 55(–60) m de haut ; fût plus ou moins droit, atteignant 150(–250) cm de diamètre ; écorce externe brun foncé, profondément cannelée avec l’âge ; cime dense ; rameaux incurvés vers le haut.
  • Feuilles en bouquets de (2–)3, en aiguille, de (3–)8–18(–20) cm de long, souples, à pointe acérée, habituellement d’un vert foncé intense mais parfois vert jaunâtre ou vert bleuté.
  • Cônes mâles en groupes denses.
  • Cônes femelles mûrs par groupes de 3–6, ovoïdes-coniques, de 5–21 cm × 2,5–12 cm, obliques à la base, brun pâle luisant, persistant sur les branches pendant de nombreux ans, avec des écailles à apex émoussé, à environ 200 graines.

Autres données botaniques

La croissance peut être exceptionnellement rapide. Après une phase initiale de 2–5 ans, les plants croissent à un rythme atteignant 2 m/an. A Madagascar, des arbres âgés de 36 ans faisaient jusqu’à 37 m de haut et avaient un diamètre de fût atteignant 58 cm. La production de pollen débute lorsque les arbres ont 5–6 ans, et la floraison femelle commence environ au même âge. La pollinisation est effectuée par le vent. Les cônes femelles mettent 2 ans à mûrir. Les cônes mûrs peuvent rester fermés sur les arbres pendant 40 ans.

Pinus est un vaste genre comprenant plus de 110 espèces, presque toutes limitées à l’hémisphère Nord. De nombreuses espèces de Pinus sont cultivées en dehors de leur aire de répartition naturelle, dans les régions tropicales, subtropicales et tempérées. Sous les tropiques, 2 espèces sont plus importantes que toutes les autres : Pinus caribaea Morelet dans les régions tropicales de basses terres, et Pinus patula Schltdl. & Cham. dans les régions tropicales et subtropicales de hautes terres froides.

Ecologie

Pinus radiata est cultivé à 1500–3000 m d’altitude, dans des régions ayant une température annuelle moyenne de 8–18°C, une température maximale moyenne du mois le plus chaud de 13–30°C, une température minimale moyenne du mois le plus froid de –3–12°C, une pluviométrie annuelle moyenne de 650–1600 mm, et une saison sèche atteignant 6 mois. Il a besoin de sols plus fertiles que les autres pins et pousse mieux sur les sols neutres à acides, profonds et bien drainés. La tolérance au gel varie selon les provenances. Les arbres âgés tolèrent les incendies au sol, mais les feux à la cime peuvent les tuer.

Pinus radiata est exigeant en lumière mais tolère mieux l’ombrage que la plupart des autres pins ; il peut même former un sous-étage vigoureux. Il peut devenir envahissant.

Gestion

La multiplication se fait par graines. Le poids de 1000 graines est de 18–30 g. Pour ouvrir les cônes, on les fait sécher à l’air ou au four. Des températures jusqu’à 55°C sont tolérées. Les graines se conservent plusieurs années à l’abri de la chaleur, de l’humidité et dans des récipients hermétiques. La germination est rapide et homogène, et aucun traitement préalable n’est nécessaire. Des mycorhizes sont nécessaires pour la croissance des semis et il est recommandé de procéder à une inoculation avec des spores ou d’ajouter du sol provenant d’arbres établis à proximité. Les semis sont prêts à être repiqués lorsqu’ils ont 4–8(–24) mois. L’espacement couramment pratiqué est de 1,5–3 m × 1,5–3 m. La multiplication végétative par bouturage de pousses ou par greffage se pratique aussi. L’utilisation de la culture de tissus et de l’embryogenèse est techniquement faisable.

Pendant l’établissement, 2–3 désherbages par an sont recommandés. Les herbicides et les engrais sont souvent appliqués dans les pinèdes commerciales. Les arbres sont habituellement élagués et éclaircis. Les systèmes de culture intensive, courants en Nouvelle-Zélande, consistent en éclaircies massives (pour ne garder que 200–250 arbres/ha), en élagages importants (à 5 m de haut) et en rotations de 25 ans ou moins ; en Australie par contre, la pratique répandue consiste en de légères éclaircies et de faibles élagages, et des rotations atteignant 50 ans. Le nombre de nœuds du bois peut être réduit en plantant les arbres de façon dense et en les élaguant.

Pinus radiata est atteint par la brûlure à bandes rouges (Mycosphaerella pini), qui fait mourir les aiguilles et par la suite l’arbre entier. Cette maladie a conduit à délaisser Pinus radiata comme espèce de plantation dans de nombreuses régions d’Afrique au profit d’autres essences telles que Pinus patula. Des progrès dans la résistance à la maladie ont été accomplis grâce à la sélection. Pinus radiata est l’un des pins les plus sujets au chancre dû au champignon Fusarium circinatum, une des plus importantes maladies du pin au monde, qui menace les pinèdes d’Afrique du Sud. Les symptômes sont des chancres imprégnés de résine sur le tronc et les branches, le dépérissement des pousses et la mort des cônes femelles immatures et matures. Dans les pépinières, il provoque la fonte des semis, le dépérissement des pousses et des extrémités et la mort des semis. Une autre maladie importante est le chancre provoqué par Sphaeropsis sapinea (synonyme : Diplodia pinea), qui peut entraîner le dépérissement des pousses et la mort de l’arbre. Sphaeropsis sapinea est surtout commun en Afrique. Pinus radiata est également sensible à la pourriture des racines due à Armillaria, commune en Ethiopie. En Afrique du Sud, la nocuelle Imbrasia cytherea peut être gênante, et le puceron lanigère du pin (Pineus pini) est préoccupant.

Un accroissement annuel en volume jusqu’à 40 m³ /ha est possible. Les grumes laissées sur le sol après l’abattage se décolorent si elles ne sont pas traitées.

Pour recueillir l’oléorésine, les arbres d’un diamètre supérieur à 23 cm sont gemmés, opération qui consiste à les entailler et à fixer un godet pour recueillir l’exsudat. Au Kenya, une usine de production de colophane a été construite.

Ressources génétiques

L’abondante variabilité génétique a permis aux programmes d’amélioration génétique de donner d’excellents résultats. Des essais de provenances et de l’amélioration génétique sont réalisés en Afrique du Sud et dans d’autres importants pays producteurs. Au départ, les travaux portaient surtout sur le taux de croissance, la forme de l’arbre et la résistance aux maladies, mais les propriétés du bois concentrent désormais l’attention. On recourt à la biologie moléculaire et des protocoles ont été mis au point pour réaliser la transformation génétique de tissus embryogènes à l’aide de méthodes biolistiques et au moyen d’Agrobacterium, et des plants modifiés stables ont été régénérés.

Perspectives

Sa croissance très rapide, sa facilité d’implantation, sa vaste adaptation écologique et la large gamme d’utilisations de son bois font de ce résineux une essence de choix partout où il se cultive de façon satisfaisante. En Afrique tropicale, cependant, sa sensibilité aux maladies est un problème majeur qui a empêché la généralisation de sa réussite.

Références principales

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Autres références

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Auteur(s)

  • M. Brink, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Brink, M., 2008. Pinus radiata D.Don. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 21 décembre 2024.


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