Phyllanthus amarus (PROTA)

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Phyllanthus amarus Schumach. & Thonn.


Protologue: Schumach., Beskr. Guin. pl. : 421 (1827).
Famille: Euphorbiaceae (APG: Phyllanthaceae)
Nombre de chromosomes: 2n = 26, 52

Synonymes

  • Phyllanthus niruri auct. non L.

Noms vernaculaires

  • Herbe au chagrin, petit tamarin blanc (Fr).
  • Black catnip, carry me seed, child pick-a-back, gale of wind, Gulf leaf flower, hurricane weed, shatterstone, stone breaker (En).

Origine et répartition géographique

Originaire d’Amérique tropicale, Phyllanthus amarus s’est répandu comme adventice dans toutes les régions tropicales et subtropicales. En Afrique tropicale, il est présent dans la plupart des pays. Il est également présent sur toutes les îles de l’océan Indien.

Usages

Phyllanthus amarus est couramment utilisé comme plante médicinale. L’infusion est considérée comme un bon tonique, diurétique et antipyrétique. La décoction des parties aériennes ou seulement des feuilles se prend pour traiter la gonorrhée, la diarrhée, la dysenterie, les maux d’estomac, les douleurs aux flancs, les hémorroïdes, l’aménorrhée et la stérilité féminine. L’aménorrhée et les polypes se traitent avec un suppositoire de pâte de feuilles placé dans le vagin. Le jus de feuilles, avec ou sans huile de palme, s’instille en gouttes dans les oreilles pour traiter l’otite et s’applique sur les abcès, les plaies ou les blessures.

En Côte d’Ivoire, la décoction de plante se prend pour faciliter l’accouchement, pour traiter les œdèmes et les douleurs d’origine fébrile ou causées par le mal de gorge. Au Mali, la décoction de feuilles se boit pour traiter la jaunisse. Au Bénin, la décoction de rameaux feuillés se boit pour traiter les palpitations. La décoction de racine, éventuellement en mélange avec d’autres plantes, se prend pour traiter les coliques et le prolapsus rectal. La décoction de rameaux feuillés, mélangés à d’autres plantes, se boit pour traiter la toux. Le zona se soigne avec des applications de feuilles mélangées avec des noix pilées de Cola acuminata (P.Beauv.) Schott & Endl. et de l’eau. La candidose se traite avec la décoction de parties aériennes ou des applications locales de jus de plante. Au Congo et en R.D. du Congo, ce jus se boit pour traiter le diabète et la tachycardie. Les fruits mûrs se consomment comme vermifuge. Au Kenya, on boit une macération froide de feuilles pour traiter les maux d’estomac. La décoction de plante se boit pour provoquer les vomissements. En Ouganda, les parties aériennes broyées s’appliquent sur les morsures de serpent ; on y ajoute de l’eau, qui s’avale aussi pour traiter les empoisonnements dus aux morsures de serpent. Sur les îles de l’océan Indien, la décoction de feuille ou de plante se prend pour traiter la diarrhée et les douleurs abdominales et s’emploie en usage externe pour traiter les problèmes de peau. L’infusion de tige et de feuilles s’emploie en collyre pour traiter les infections oculaires.

Dans toutes les régions tropicales d’Amérique et d’Asie, les usages médicinaux sont les mêmes que ceux mentionnés pour l’Afrique tropicale. Phyllanthus amarus, ainsi que plusieurs autres espèces très ressemblantes, est en outre couramment utilisé en médecine traditionnelle dans le traitement des affections de la sphère hépatique.

Phyllanthus amarus aurait des propriétés de fixation du sable. En Afrique de l’Ouest, il est utilisé lors de cérémonies médico-magiques.

Production et commerce international

Suite aux récents résultats obtenus par les chercheurs, la demande en Phyllanthus amarus sur le marché international a augmenté. D’après une étude menée en Inde, en 2004–2005, la demande en matériel végétal frais de Phyllanthus, dont Phyllanthus amarus, s’élevait à près de 3000 t. La croissance annuelle est estimée à environ 10%, ce qui promet un bel avenir à cette espèce.

En Asie du Sud-Est, Phyllanthus amarus est parfois cultivé à petite échelle et vendu sur les marchés locaux.

Propriétés

On a isolé de Phyllanthus amarus les composés chimiques suivants : des lignanes (par ex. phyllanthine, hypophyllanthine, phyltétraline, nirtétraline, niranthine), des ellagitanins (phyllanthusiine D, acide amariinique, élaeocarpusine, acide répandusinique A et acide géraniinique B), des flavonoïdes (quercétine-3-O-glucosides), des tanins (géraniine, amariine, gallocatéchine, corilagine et 1,6-digalloylglucopyranoside), des alcaloïdes du type quinolizidine (phyllanthine (= méthoxy-sécurinine), sécurinine, norsécurinine, isobubbialine, épibubbialine), des composés phénoliques (acide gallique, acide ellagique, docosanoate de dotriacontanyle, triacontanol, acide oléanolique et acide ursolique) et un dérivé de chromane (4,4,8-triméthoxy chromane). La phyllanthine (qui est un alcaloïde, avec un e final en anglais) ne doit pas être confondue avec la phyllanthine (qui est un lignane, et s’écrit “phyllanthin” en anglais). Les analyses montrent que ce sont les feuilles qui contiennent la quantité de phyllanthine (le lignane) la plus élevée (0,7%) par rapport à la plante entière : phyllanthine (0,4%), hypophyllanthine (1,2%), acide gallique (0,4%) et acide ellagique (0,2%).

Les recherches montrent que les extraits de Phyllanthus amarus inhibent de façon significative l’ADN polymérase du virus de l’hépatite B et d’autres virus à ADN de l’hépatite, comme par exemple le virus de l’hépatite de la marmotte, et ils ont par ailleurs une activité contre la transcriptase inverse des rétrovirus. Mais tant dans les expérimentations animales que les études cliniques, l’activité des extraits prête à controverse : en effet, il est fait état aussi bien de réussites que d’échecs. Avec un cal induit à partir de Phyllanthus amarus, l’activité contre l’ADN polymérase virale et la transcriptase inverse était moins importante qu’avec les extraits provenant de plantes cultivées en plein champ. Lors d’un essai clinique, un extrait végétal a eu un effet remarquable sur l’hépatite B virale chronique dans le rétablissement de la fonction hépatique et l’inhibition de la réplication du virus de l’hépatite B.

La phyllanthine (“phyllanthin”) et l’hypophyllanthine ont une activité protectrice sur les hépatocytes du rat contre la cytotoxicité induite par CCl4 et la galactosamine, et on a émis l’hypothèse que la phyllanthine serait à l’origine des effets antigénotoxiques constatés avec les extraits. Toutefois, selon d’autres études, la phyllanthine serait toxique pour le système nerveux et le foie. Un extrait brut en administration orale à des rats a mis en évidence des effets régénératifs contre des lésions des cellules du foie provoquées par l’alcool. L’extrait à l’éthanol administré par voie orale à des souris a eu un puissant effet protecteur contre des lésions hépatiques induites à l’aflatoxine B-1. Un extrait aqueux brut de racines cultivées in vitro a entraîné une réduction du virus de la diarrhée virale bovine avec effet dose-dépendant, sans effets cytotoxiques. Lors d’un autre essai, on a constaté que des extraits de chevelu racinaire ou de racines adventives cultivés in vitro inactivaient à près de 85% l’antigène de surface du virus de l’hépatite B. Avec un dérivé de chromane, le 4,4,8-triméthoxy chromane, isolé de la fraction au dichlorométhane, la cytotoxicité in vitro constatée était très faible.

Les extraits aqueux de Phyllanthus amarus font ressortir une puissante activité anticarcinogène contre le développement de différents types de tumeurs. L’administration de l’extrait après le développement de la tumeur a prolongé la survie de rats et de souris de presque un an. Une étude a montré qu’un extrait alcoolisé avait réduit de manière significative les enzymes du cytochrome P450, aussi bien in vitro qu’in vivo en administration orale à des souris. Dans un extrait à l’hexane, la fraction riche en lignanes et plusieurs lignanes (nirtétraline, niranthine et phyllanthine) ont manifesté des effets cytotoxiques sur deux lignées de cellules leucémiques humaines, ainsi que des propriétés d’inversion de la résistance à plusieurs médicaments, essentiellement grâce à leur capacité à entrer en synergie avec l’action des chimiothérapies classiques. L’extrait à l’éthanol a eu des effets préventifs significatifs contre l’hyperplasie prostatique bénigne chez les rats.

Des extraits aqueux et à base d’alcool ont fortement inhibé la multiplication du VIH-1 dans des lignées de cellules humaines. La fraction enrichie au gallotanin a renforcé encore ces effets, et ce sont des gallotanins purifiés, la géraniine et la corilagine, qui ont été les plus actifs. Une inhibition de la transcriptase inverse et de la protéase du VIH-1 avec effet lié à la concentration a pu être démontrée in vitro. Une puissante activité anti-VIH dans le sang de bénévoles ayant ingéré de la matière végétale a également été mise en évidence. Un extrait au méthanol à 50%, un extrait à l’eau, ainsi que la corilagine et l’acide carboxylique de brévifoline isolés ont démontré une puissante action inhibitrice de la β-glucuronidase. Mais la phyllanthine et l’hypophyllanthine sont restées sans effet.

Du matériel végétal frais et un extrait au méthanol ont eu une forte activité antioxydante lors de diverses analyses d’antioxydants. Une corrélation entre l’activité antioxydante et la teneur phénolique totale a été observée. On a constaté que les propriétés antioxydantes étaient nettement amoindries par le séchage de la plante. En revanche, même avec du matériel végétal sec, les extraits à l’eau bouillante ont manifesté un potentiel antioxydant bien plus significatif, en raison de la plus grande solubilité des composés, la dégradation des constituants cellulaires ainsi que l’hydrolyse des tanins. Un extrait de plante entière en administration orale à des souris a eu une activité radioprotectrice significative qui s’est traduite par une diminution des lésions aux cellules intestinales, des niveaux de peroxydation des lipides, du pourcentage des aberrations chromosomiques, et une élévation des enzymes antioxydantes dans l’intestin, le sang et le foie.

Lors d’essais normalisés sur des rats, des extraits méthanoliques et des extraits aqueux ont inhibé toutes les phases de l’inflammation. Un extrait hydroalcoolique, en administration intrapéritonéale à des rats a manifesté un effet antinociceptif marqué. L’extrait était moins puissant avec l’administration par voie orale. L’extrait à l’hexane, la fraction riche en lignanes et plusieurs lignanes (phyltétraline, nirtétraline et niranthine, mais pas l’hypophyllanthine ou la phyllanthine) ont inhibé l’œdème de la patte de rat induit au carraghénane et l’influx de neutrophiles. Par ailleurs, la niranthine s’est avérée anti-inflammatoire et anti-allodynique. L’extrait à l’éthanol et l’extrait à l’hexane ont mis en évidence un important potentiel anti-inflammatoire in vitro et in vivo chez la souris.

Des extraits aqueux et méthanolique des parties aériennes ont eu une activité antidiabétique chez des souris, des rats et des lapins. Toutefois, l’extrait aqueux à raison d’une semaine de traitement n’a pas été capable d’abaisser le glucose sanguin de diabétiques non traités et non insulinodépendants. Les études ont montré que l’acide oléanolique, l’acide ursolique et le lupéol isolés à partir de cette fraction inhibaient l’α-amylase.

On a observé qu’un extrait aqueux brut en administration orale à des souris mâles était responsable à des degrés divers d’une baisse de leur fertilité. Un extrait à l’alcool de plante entière a eu des effets contraceptifs significatifs sur des souris femelles à la dose de 100 mg/kg de poids vif, suite à une administration par voie orale de 30 jours.

Le pouvoir antidiarrhéique et gastro-intestinal protecteur d’un extrait aqueux de feuilles de Phyllanthus amarus a été étudié sur des souris. Un extrait aqueux a retardé l’apparition de diarrhée induite à l’huile de ricin chez ces dernières. Lors d’un autre essai sur des rats, un extrait de plante entière a réduit la motilité du tube digestif et retardé la vidange gastrique, mais provoqué le relâchement du fundus et de l’iléon de rat isolés.

Des extraits méthanoliques de feuilles, de racines et de fruits ont démontré une activité significative antibactérienne in vitro avec effet concentration-dépendant contre un ensemble de bactéries gram-positives et gram-négatives ; ce sont les extraits de feuilles qui ont eu l’activité la plus forte. Une fraction au chloroforme des parties aériennes a eu des effets inhibiteurs significatifs contre le champignon dermatophyte Microsporum gypseum et contre la levure Candida albicans.

La norsécurinine isolée des parties aériennes fait ressortir une activité significative contre la germination des spores des champignons Alternaria brassicae, Alternaria solani, Curvularia pennisetti, Erysiphe pisi et Helminthosporium frumentacei qui attaquent les cultures sous serre.

Des extraits au chloroforme et à l’éthanol des parties aériennes et des racines ont démontré une importante activité larvicide contre les larves d’Anopheles stephensi. Un extrait à l’éthanol de racine a eu une activité significative contre Tribolium castaneum, ravageur des greniers.

Des analyses ont mis en évidence dans les feuilles fraîches de spécimens de Phyllanthus amarus d’origine nigériane la présence de niveaux élevés de Mn (465 ppm), Cu (21,8 ppm), Zn (75,1 ppm), et NO3 (7200 ppm). On a également trouvé, en diverses proportions, du Fe, du Mg, du K, du Ca et du Na. Le niveau de plusieurs composés toxiques est suffisamment élevé pour représenter une menace pour les animaux qui les consomment et l’usage des feuilles à des fins médicinales doit également se faire sous surveillance.

Falsifications et succédanés

En Inde, il existe un remède phytothérapeutique commercialisé sous le nom de “Bhumyamlaki” : il peut s’agir soit de Phyllanthus amarus pur soit de Phyllanthus maderaspatensis L. pur, soit d’un mélange avec Phyllanthus fraternus G.L.Webster. Il est commercialisé comme médicament particulièrement destiné aux affections hépatiques.

Description

  • Plante herbacée, monoïque, annuelle, érigée, glabre, atteignant 60 cm de haut, rougeâtre ; ramilles aplaties, souvent légèrement ailées et légèrement poilues.
  • Feuilles alternes, distiques et massées le long des ramilles latérales, simples et entières, sessiles ; stipules ovales-lancéolées à lancéolées ; limbe oblong à elliptique-oblong, de 7–12(–20) mm × 3–6(–9) mm, base obtuse à arrondie et légèrement inégale, apex arrondi, souvent pointu.
  • Fleurs 1–2 à l’aisselle des feuilles, unisexuées, vert pâle, souvent lavées de rouge ; fleurs mâles à la base des rameaux, autres aisselles foliaires à 1 fleur femelle et 1 fleur mâle ; pédicelle d’environ 1 mm de long ; lobes du périanthe 5(–6), de 0,5–1 mm de long ; fleurs mâles à disque 5-lobé, étamines 3, filets soudés, anthères libres ; fleurs femelles à disque en coupe, 5-lobé, ovaire supère, ovoïde, verruqueux, 3-loculaire, styles 3, libres, superficiellement bifides à l’apex.
  • Fruit : capsule obtusément 3-lobée d’environ 2–2,5 mm de diamètre, lisse, pendante, à 6 graines.
  • Graines d’environ 1 mm de long, à crêtes transversales.

Autres données botaniques

Phyllanthus est un genre important comprenant environ 750 espèces dans les régions tropicales et subtropicales, avec environ 150 espèces en Afrique tropicale continentale et une soixantaine à Madagascar et les autres îles de l’océan Indien. Une classification subgénérique est en préparation.

Jusqu’à il y a une vingtaine d’années, les taxinomistes groupaient un certain nombre d’espèces, dont Phyllanthus amarus, sous Phyllanthus niruri L. Quand on trouve le nom Phyllanthus niruri dans la littérature ancienne pour des spécimens africains ou asiatiques, il s’agit généralement de Phyllanthus amarus, mais parfois aussi de Phyllanthus debilis Klein ex Willd., Phyllanthus fraternus G.L.Webster, Phyllanthus maderaspatensis L. ou Phyllanthus rotundifolius Klein ex Willd. La présence de spécimens du véritable Phyllanthus niruri n’a en fait jamais été confirmée en dehors des Amériques.

Croissance et développement

Le mode de ramification de Phyllanthus amarus est “phyllanthoïde”, c’est-à-dire que les feuilles disposées en spirale des axes principaux sont fortement réduites à des “cataphylles” sous-tendant un petit rameau caducifolié à feuilles distiques, ce petit rameau ressemblant alors à une feuille composée.

Ecologie

Phyllanthus amarus est présent dans les endroits dégagés, les terrains vagues, les broussailles herbacées et la forêt sèche décidue, généralement sur sols sableux humides, depuis le niveau de la mer jusqu’à 1000 m d’altitude. Des sources indiquent que c’est une adventice gênante dans les cultures de légumes secs, de soja, d’arachide, de céréales, de canne à sucre, de manioc, de taro, de sésame, de tournesol et de coton.

Multiplication et plantation

Les graines ont besoin de lumière pour germer. La germination est souvent inférieure à 50% ; celle des graines qui viennent d’être récoltées est plus lente que celle des graines plus âgées. Un traitement par immersion dans de l’eau à 30°C pendant 2 heures a rendu les graines non viables. Des graines séchées à 8% d’humidité, traitées à la poudre de rhizome de curcuma et maintenues à température ambiante sont restées viables jusqu’à 6 mois ; les graines non traitées se sont mal conservées.

Une multiplication in vitro est possible par culture d’extrémités de pousses, et de façon moins efficace par segments nodaux et internodaux.

Gestion

En Inde, Phyllanthus amarus est cultivé comme plante médicinale. C’est une culture qui s’étale sur 100–300 jours. On mélange les graines à du sable et on sème à la volée au champ. Les limons sableux et les sols noirs avec un pH de 7,5–8 seraient les meilleurs. Un cultivar, ‘Navyakrit’, a été mis au point ; il a un rendement élevé en matière végétale et en composés actifs. On utilise environ 7,5–10 kg de graines/ha, visant un peuplement de 282 500 pieds/ha. La culture des plantes se fait sans irrigation. Un ou deux désherbages sont jugés suffisants. On applique du fumier en guise d’engrais organique. La hauteur de la plante, son indice de surface foliaire, sa production en matière sèche et son rendement en lignanes (phyllanthine et hypophyllanthine) ont culminé lors d’un essai au champ avec un ajout de fumier de volaille, le biofertilisant Azospirillum et des bactéries solubilisant les phosphates.

Cultivée sous serre à 15°C, la plante se révèle bien moins active dans l’inhibition de l’ADN polymérase du virus de l’hépatite de la marmotte que lorsqu’on la cultive à 25°C.

Maladies et ravageurs

En Inde, la culture commerciale de Phyllanthus amarus a donné lieu à une infestation de brûlure des tiges due à Corynespora cassiicola. Une jaunisse due à des phytoplasmes, un faible développement des feuilles, une prolifération des pousses axillaires et un retard de croissance général des plantes infectées ont été constatés dans des champs expérimentaux en 1999–2000.

Rendement

En Inde, la lignée mutante ‘CIM-Jeevan’ de Phyllanthus amarus, obtenue par rayons γ, a donné un rendement de 1–1,2 kg/m2 de matériel végétal frais, à comparer avec les 0,8 kg/m2 environ du témoin. Les rendements en phyllanthine (0,7–0,8%) de même qu’en hypophyllanthine (0,3–0,4%) étaient également plus élevés que le témoin (0,3–0,4% et 0,1–0,2%, respectivement). Le cultivar ‘Navyakrit’ produit environ 1 t/ha de matériel végétal sec à la fin de la saison des pluies. Chaque plante donne 20–25 g de graines.

Dans des conditions expérimentales en Floride, des plantes de 6–7 mois ont atteint un poids sec moyen d’environ 40 g/plante.

Traitement après récolte

Les plantes sont arrachées et séchées à l’abri de la lumière.

Ressources génétiques

Répandu et commun dans toute son aire de répartition, Phyllanthus amarus n’est pas menacé d’érosion génétique.

Sélection

Bien que plusieurs cultivars à rendements et concentrations de composés actifs plus élevés aient été mis au point, il est nécessaire de poursuivre les efforts de sélection pour améliorer les rendements dans des conditions de culture différentes.

Perspectives

Phyllanthus amarus est couramment utilisé en médecine traditionnelle en Afrique et en Asie. D’abondantes observations scientifiques ont mis en évidence d’intéressantes activités antivirales, anti-VIH, anti-inflammatoires, antioxydantes, antibactériennes et antidiabétiques. Mais un approfondissement des recherches est nécessaire, et en particulier des essais cliniques bien contrôlés, pour évaluer les extraits et leurs composés spécifiques. L’amélioration des méthodes de culture nécessite elle aussi d’autres travaux.

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Sources de l'illustration

  • van Holthoon, F.L., 1999. Phyllanthus L. In: de Padua, L.S., Bunyapraphatsara, N. & Lemmens, R.H.M.J. (Editors). Plant Resources of South-East Asia No 12(1). Medicinal and poisonous plants 1. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. pp. 381–392.

Auteur(s)

  • P. Oudhia, SOPAM, 28-A, Geeta Nagar, Raipur, 492001, C.G., India

Citation correcte de cet article

Oudhia, P., 2008. Phyllanthus amarus Schumach. & Thonn. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 15 décembre 2024.


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