Phoenix reclinata (Fruitiers du Cameroun)

De PlantUse Français
Aller à : navigation, rechercher
Borassus aethiopum
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Pentadiplandra brazzeana


Phoenix reclinata Jacq.

Fragm. 1 : 27, t ; 24, (1801)

Synonymes

  • Phoenix senegalensis Van Houttte ex Salomon
  • Phoenix spinosa Schum. & Thonn.

Noms communs

  • Français : faux dattier
  • Anglais : date palm

Noms locaux

  • Bafia : jan
  • Dschang : linà
  • Ewondo : anding
  • Fang : andzic
  • Foulfouldé : dibinohi
  • Ibo : ngola

Origine, distribution géographique et écologie

Phoenix reclinata est une espèce d’Afrique tropicale. Au Cameroun, elle est représentée sur les bourrelets sablonneux d’arrière côte, ainsi que dans les prairies marécageuses en zone de forêt ou de savanes soudano-guinéennes et péri-forestières.

Description

  • Palmier à stipe atteignant 15 m de hauteur et 20 cm de diamètre, formé par la soudure de la base des pétioles des feuilles, les sujets âgés portant la trace de l’insertion des feuilles, souvent groupés en bouquets de 3-10 tiges.
  • Feuilles en bouquet terminal, alternes à disposition spiralée, composées pennées, atteignant 3 m de longueur ; folioles vert-jaunâtre en deux rangées, nombreuses, les plus basses étant en épines de 5-8 cm de longueur, les autres de forme lancéolée, linéaires, mesurant environ 30 x 2 cm. Plante dioïque.
  • Inflorescences en panicules mâles très ramifiées atteignant 25 cm de longueur ; panicule femelle atteignant 80 cm de longueur et enveloppée dans une spathe qui s’ouvre sur le côté.
  • Fleurs jaunâtres ; unisexuées, trimères ; 3 tépales lancéolés.
  • Fruits appelés ‘’dattes’’: drupes orangées, ellipsoïdales, d’environ 1,5-2 cm de longueur.
  • Graine unique par fruit portant une rainure sur une face.

Variabilité et conservation de la ressource

Les sauvageons sont souvent plantés autour des habitations ou maintenus dans les plantations. Autour des habitations, elles ont une valeur ornementale dans les jardins et espaces verts. Dans certaines zones (savanes), les plantes sont détruites par les feux de brousse ou pour l’établissement des habitations ou des plantations parfois dans des zones écologiquement fragiles. Phoenix reclinata fait partie de la famille des Arécacées. C’est l’une des rares espèces de cette famille qu’on retrouve en même temps en zone forestière et en zone sèche. C’est un arbre de 10 à 15 m de hauteur. Toutefois, on trouve des tailles plus réduites voire des types nains sur la côte.

Agronomie

L’espèce est dioïque. La propagation se fait par semis de graines et par drageons. Les graines se conservent longtemps sans perdre leur viabilité. L’espèce est exploitée à l’état sauvage et ne fait pas l’objet de plantations. La plante se régénère bien dans les milieux humides, près des cours d’eau. La croissance est lente.

Utilisations

Phoenix reclinata est utile à l’homme de par ses feuilles, ses fruits, ses racines et son bois. En Tanzanie, l’arbre est généralement planté pour son ombrage, comme plante ornementale et mellifère (Ruffo et al., 2002).

Les fruits sont comestibles mais peu recherchés. La pulpe du fruit est consommée après trempage pendant quelques temps dans de l’eau bouillante (Vivien et Faure, 1995). Le bourgeon central (chou palmiste) est consommé comme un légume. Lorsque ce bourgeon est coupé, il fournit une sève rafraîchissante (vin de palme).

Les racines ont des propriétés astringentes. Elles soignent les maux de ventre, les coliques, la diarrhée etc.

Les feuilles sont utilisées dans la construction des huttes, des clôtures et pour la fabrication des cordages, des nattes, des pagnes d’initiation (circoncision), des nasses de pêche et des paniers. Les feuilles sont également utilisées lors des cérémonies réligieuses (Arbonnier, 2000, Ruffo et al., 2002). Le bois sert à faire des ponceaux, des poteaux de case, des pièges à panthère etc. (Walker et Sillans, 1995 ; Arbonnier, 2000).

Socio-économie

La commercialisation des fruits de Phoenix reclinata n’est pas connue au Cameroun. Selon la FAO (1999a) citée par Walter (2001), ces fruits sont commercialisés sur les marchés locaux au Burundi. Les chiffres sur sa valeur marchande ne sont pas disponibles.