Otroudj (Ibn al-Baytar)

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Ibret er-rây
Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Athel


16 Ūtruǧ – Otroudj – CITRON - Μηδικον.

Nom accepté : Citrus medica

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ABOU HANIFA. Le citronnier est commun dans le pays arabe. On le propage par plantation et il ne se trouve pas à l’état sauvage. J’ai appris d’un Arabe que cet arbre continue à porter pendant vingt années et qu’il ne porte qu’une fois l’an. Sa feuille ressemble à celle du noyer, elle est odorante. Sa fleur ressemble à celle du narcisse, sinon qu’elle est plus petite et odorante. Il est armé d’aiguillons. — DIOSCORIDES, I, 166. C’est un arbre qui conserve ses fruits toute l’année. Il est connu de tous. Le fruit est allongé et de couleur dorée, d’une odeur agréable, toutefois un peu forte. Il contient des graines qui ressemblent aux pépins de la poire. — GALIEN, livre VII. La partie interne du citron qui contient ces graines est d’une saveur acide et jouit de propriétés très dessiccatives, au point qu’elle occupe le troisième degré parmi les substances qui refroidissent et dessèchent. — ISHAK IBN SOLEIMAN. La pulpe du citron est de deux sortes. Il en est, en effet, qui est fade, inclinant à une très légère douceur, et il en est qui est acide et incisive. Quant à la première, elle est froide et humide au second degré; mais sa froideur l’emporte sur son humidité. La sorte qui est acide est froide et sèche au troisième degré. Elle jouit de propriétés subtilisantes, incisives et rafraîchissantes. Elle éteint la chaleur du foie, fortifie l’estomac et excite l’appétit. Elle neutralise la force de la bile et fait disparaître l’anxiété qui en provient. Elle calme la soif et arrête le dévoiement et les vomissements biliaires. Elle est utile contre l’impétigo et les lentilles, employée topiquement en embrocations; surtout contre l’impétigo, ce qui est corroboré par son action sur l’encre. Si de l’encre tombe sur un habit et qu’on le frotte avec du citron, l’encre disparaît. — AVICENNE. Des médicaments cordiaux. La partie acide du citron est une des substances qui fortifient le cœur dont le tempérament est chaud. Elle est utile contre les palpitations fébriles. C’est un antidote contre les piqûres des grands scorpions, le pou du vautour et même contre les morsures des serpents. — AVICENNE, livre II du Canon. Le citron est avantageux contre l’ictère : on l’emploie en collyre pour faire disparaître la jaunisse des yeux. Il est nuisible aux nerfs et à la poitrine. Cuit avec du vinaigre et administré à la dose d’une demi-tasse sukarǧat, il tue les sangsues avalées et les fait sortir. Le suc de citron calme les envies des femmes (grosses) ġalmat al-nasā’. — IBN RODHOUAN. J’ai lu dans le Livre des Aliments, qu’entre autres propriétés, le citron avait celle de combattre la chaleur de l’estomac ainsi que la bile qui s’y engendre. Si l’on en prend comme aliment, il excite l’appétit; il est utile contre les palpitations fébriles, l’ébriété, le dévoiement qui est engendré par le foie et l’atrabile, enfin il arrête les écoulements qui viennent du foie vers l’estomac et les intestins. — ISHAK IBN AMRAN. Sa décoction est utile contre la fièvre et éteint la chaleur du foie. — LE LIVRE DIT des Expériences. La partie acide du citron excite l’appétit chez les tempéraments chauds. Elle est utile contre la mélancolie engendrée par de la bile brûlée. — GALIEN. La partie de la chair du citron comprise entre l’écorce et la partie acide engendre des humeurs épaisses et froides. — IBN MASSOUIH. Le citron est froid et humide au premier degré. Sa froideur l’emporte sur son humidité. Il est d’une digestion difficile. Il éteint la chaleur de l’estomac. — MASSIH. Il est avantageux aux gens bilieux. Il arrête les vapeurs chaudes. — ISHAK IBN AMRAN. Le suc de citron est un mauvais aliment. — AVICENNE. La chair du citron ne vaut rien à l’estomac. Il est venteux, difficile à digérer, et engendre des coliques. On doit le manger à part, ni avant ni après d’autres aliments. Confit dans du miel, il vaut mieux et se digère plus facilement. — GALIEN. Quant à l’écorce du citron, ses propriétés et sa constitution sont de la sécheresse mêlée à un peu d’amertume. C’est pourquoi elle n’est dessiccative qu’au second degré. Elle n’est pas froide, mais bien tantôt tempérée, tantôt un peu en deçà. — GALIEN, Livre des Aliments. L’écorce de citron est difficile à digérer, d’une odeur aromatique; elle est utile pour la digestion, tout comme le sont d’autres substances chaudes et âcres : et pour cela, à petite dose, elle fortifie l’estomac ; ses cendres se mêlent aux médicaments laxatifs. — ISHAK IBN AMRAN. L’écorce de citron est altérante et excite l’appétit. — AVICENNE, Des médicaments cordiaux. L’écorce de citron compte parmi les médicaments qui réjouissent et servent d’antidote, dont la chaleur qui leur est propre active les propriétés. Elle est chaude et sèche au second degré, mais la feuille et la fleur de l’oranger sont plus subtilisantes. — AVICENNE, livre II du Canon. L’écorce de citron, en raison de sa chaleur, est employée avec succès en frictions contre la lèpre. Conservée dans la bouche, elle assainit l’haleine. Placée dans les aliments, à la manière des épices, elle aide à la digestion. En substance elle est indigeste à cause de sa dureté. Elle jouit de propriétés résolutives. Sa décoction calme les vomissements. Le suc de l’écorce est utile contre les morsures d’animaux venimeux et de vipères : on peut également employer l’écorce sous forme de topique. L’odeur du citron purifie l’air altéré et pestilentiel. — EL-ISRAÏLY. Pris à l’intérieur, (le suc) est utile contre les médicaments toxiques. — SOFIAN L’ANDALOUS. Il coupe la soif causée par la pituite. Le sirop que l’on en prépare agit de même, avec beaucoup d’eau. — ANONYME, maǧhūl. L’écorce de citron mise dans du vin le rend promptement acide. — GALIEN. La graine du citron est amère, et cela rend compte de ses propriétés résolutives et dessiccatives au second degré. — DIOSCORIDES. Le citron mis dans du vin lui confère des propriétés antitoxiques et laxatives. On emploie sa décoction et son suc en collutoire pour purifier l’haleine. Il est recherché par les femmes enceintes contre les appétits qui leur surviennent par le fait de la grossesse. On dit que, placé parmi les vêtements, il les protège contre les corrosions. — ET-TABERY. La graine du citron est avantageuse contre les piqûres des scorpions. On peut l’employer écorcée et dans de l’eau tiède, à la dose de deux mithkals ; ou bien on en fait des embrocations avec sa décoction; ou bien on l’applique encore, avec succès, triturée sur l’endroit de la piqûre. — ISHAK IBN SOLEIMAN. La graine de citron résout les tumeurs et fortifie les gencives en raison de sa grande amertume. — GALIEN. La feuille de citronnier jouit aussi des propriétés résolutives et dessiccatives. — ISHAK IBN AMRAN. La feuille de citronnier est digestive et réchauffe l’estomac. Elle amplifie la respiration gênée par la pituite : c’est en effet une de ses propriétés d’ouvrir les obstructions d’origine pituitaire. — AVICENNE. La feuille du citronnier calme l’intumescence, fortifie l’estomac et les viscères. La fleur est plus atténuante. — ISHAK IBN SOLEIMAN. La feuille du citronnier est aromatique et pénétrante, avec une âcreté sensible. C’est pourquoi elle est fortifiante, dessiccative et subtilisante. On l’emploie dans tous les cas où l’on emploie l’écorce du fruit.