Athel (Ibn al-Baytar)

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Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Ithmed


17 Āṯl – Athel - TAMARISC ORIENTAL, Ακακαλις.

Nom accepté : [[]]

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ISHAK IBN AMRAN. C’est un arbre de grande taille et étalé, ayant un bois et des rameaux verts avec des reflets rouges. Sa feuille est verte et ressemble au tharfa (tamarisc). Sa saveur est acerbe. Il ne porte pas de fleurs. Il porte des fruits aux nodosités de ses branches, sous forme de graines, comme des pois chiches, d’un jaune cendré, contenant des graines petites et collées les unes aux autres. On leur donne le nom de graine d’atsel et d’o’dba. On les récolte au mois de juillet. — DIOSCORIDES, I, 118 (I, 89). L’akakalis (āqāqalīs, c’est l’athel) est le fruit d’un arbre que l’on trouve en Egypte, ayant de la ressemblance avec le fruit du tamarisc. On emploie son infusion en l’associant aux collyres qui servent à aiguiser la vue. —MASSIH. L’alhel est froid au second degré et légèrement astringent. — IBN EL-DJEZZAR. La décoction de la racine de cet arbre, associée à du vin ou à du vinaigre et administrée à l’intérieur, est très efficace dans les affections du foie, dont elle ramollit les tumeurs. On obtient le même résultat avec la décoction des parties centrales des extrémités de l’arbre lui même. On en guérit aussi les douleurs dentaires. Les cendres ont une propriété détersive plus prononcée. La feuille est légèrement astringente. — AUTRE. Le fruit de l’athel porte le nom de kezmâzec kizmāzik, de djezmâzek ǧizmāzik (1) et d’o’dba cudbat. — BOULOS (Paul d’Égine). Il jouit de propriétés dessiccatives et astringentes, et convient dans les hémorragies et les affections constituées par des écoulements, employé tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, - MASSERDJOUIH. Ses propriétés sont pareilles à celles de la noix de galle, mais il est moins astringent et moins froid. II jouit de quelques propriétés dépuratives. — MASSIH. Quant aux propriétés du kezmâzec, il est froid au second degré et sec au troisième. Il détruit les chairs exubérantes, est utile contre la carie des dents, et il s’oppose à l’afflux des humeurs à la matrice. — RAZES. Il arrête le dévoiement et les hémorragies, et s’emploie avec succès contre les dents branlantes. — ISHAK IBN SOLEIMAN. Voici une des propriétés du fruit du tamarisc oriental: bouilli et laissé dans l’eau chaude pendant une nuit et administré à l’intérieur, il est utile contre la bile et l’ictère, ainsi que contre la piqûre du phalangium. Donné aux enfants, il les fait vomir et débarrasse leur estomac des humeurs épaisses et corrompues. Il est utile contre la gale humide et putride, embellit le teint et engraisse. J’ai vu beaucoup de médecins, désireux de faire pousser des chairs à des esclaves amaigries, leur donner d’abord à cet effet une décoction, du fruit de tamarisc pendant trois ou sept jours consécutifs. A la suite de cela on leur donne des pastilles rafraîchissantes, que l’on administre aux gens maigres, pendant sept jours, pour les engraisser. Elles doivent alors prendre, pendant plusieurs jours, du petit lait de vache associé à de la gomme adragante pulvérisée. Elles en prennent ensuite avec le gâteau appelé ka’k kcak préparé convenablement avec de la fleur de farine. Ces moyens font pousser des chairs abondantes et de bonne nature, donnent de l’éclat et de la fraîcheur au teint. Voici une preuve de son efficacité. Si un sujet dont l’estomac est envahi par des humeurs peccantes en fait usage, son estomac se purifie et se fortifie; celui dont l’estomac est bon, s’il en fait usage, l’a meilleur encore. Il est utile contre l’écoulement chronique entretenu par des humeurs, contre les hémorragies et les règles excessives. On en fait un sirop avec du sucre candi, que l’on emploie avec succès contre l’engorgement de la rate et les douleurs intestinales. Quelques médecins du Maghreb ont de nos jours donné de là vogue au tamarisc, sous le nom de Tâcout des corroyeurs tākūt al-dabāġīn. Il s’emploie effectivement pour tanner les peaux. C’est une graine qui ressemble à un pois chiche, et il en est même de plus volumineux. Nous le recevons des environs de Sedjelmessa siǧilmāsat et du Dra’a drcat. On le récolte sur un arbre qui ressemble au Tharfa (Tamarix gallica). Employé comme dentifrice, il resserre les gencives ramollies. Appliqué comme cataplasme sur un organe vers lequel affluent des humeurs, il le fortifie et arrête cet afflux. On le donne pulvérisé à la dose d’environ trois drachmes. On l’administre en mêlant sa poudre à de l’eau, ou bien sous forme de looch avec du sirop de roses, quand on veut le prendre, et dans ce cas il agit merveilleusement. — THIADOUK (Theodocus). Quand on n’a pas de graine d’athel, on peut le remplacer par son poids de noix de galle ou de pulpe de grenades. — LE CHERIF. Les fumigations faites avec l’athel sont avantageuses contre la variole. Pour réduire la procidence de l’anus, on fait des applications des cendres de son bois triturées avec du propolis.

(1) Les mots kezmazec et djezmazec sont persans. Nous rencontrerons le premier au numéro 1929. Le mot tâcout est berbère.

Dans cet article on a confondu les graines de tamarisc avec ses galles, qui portent particulièrement le nom d’o’dba. Nous en avons vu, sous ce nom, exposées en 1867 par le Maroc, et surtout de fort belles par la Turquie.