Ithmed (Ibn al-Baytar)
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Aristote. L’antimoine est une pierre qui contient du plomb dans sa substance. C’est pourquoi si on le mélange avec de l’argent, il en facilite la fusion en raison du plomb qu’il contient. On en trouve des mines dans l’Orient. — Ishak ibn Amrân. L’antimoine est la pierre, de cohhel noir &jm$)\ jJÎNous le recevons d’Ispahan et des pays du Maghreb. C’est une pierre dure, brillante, à facettes, de la couleur du cohhel. — Dioscorides, V, 99. Le meilleur est celui qui, rompu, a de l’éclat et du rayonnement, qui a des couches et toutes ses parties internes lisses et sans impuretés, qui se brise promptement. — Galien, livre IX. Outre ses propriétés dessiccatives, ce médicament est astringent; c’est pourquoi on le fait entrer dans les collyres et les autres poudres employées dans les maladies de l’œil, dits collyres secs. — Dioscorides. Ses propriétés sont d’obstruer, de resserrer et de refroidir. Il détruit les chairs exubérantes des ulcères, les remplace et en expulse les impuretés. Il agit de même pour les ulcères des yeux. Il arrête l’hémorragie nasale qui provient des méninges. En somme ses propriétés se rapprochent de celles du plomb brûlé. Il a cela de particulier que si on le mélange avec certaines graisses à l’état récent, et que l’on en fasse des onctions sur les brûlures, il empêche la formation d’escarres. Mélangé à de la cire et un peu de céruse, il conduit à la cicatrisation les escarres qui se sont formées sur les brûlures. — Aristote. L’antimoine est salutaire à l’œil. Il entre avantageusement dans un grand nombre de collyres. Il fortifie les nerfs de l’œil et les préserve contre les affections qui pourraient leur survenir. Si l’œil ne peut pas en supporter l’emploi, il survient aussitôt une inflammation et la suppuration. Il convient aux vieilles femmes et aux vieillards dont la vue s’est affaiblie avec l’âge : on l’emploie alors avec un peu de musc. — Masserdjouîh. L’antimoine employé comme collyre est avantageux contre la chaleur et l’humidité de l’œil. — Razès. Il fortifie l’œil et le conserve en santé. Employé en suppositoire, il arrête l’hémorragie utérine. — Mohammed ibn el-Hassan. L’antimoine est froid et sec au quatrième degré. Employé à l’extérieur, il tue les poux. — Le Livre des Expériences. L’antimoine, en collyre, est utile contre le larmoiement. Répandu en poudre sur les plaies fraîches et encore saignantes, il les conduit à la cicatrisation, mais avec cela qu’il y reste des vestiges noirâtres. Il dessèche les ulcères tels que ceux de la verge ainsi que des organes d’une constitution sèche. — Dioscorides. On fait griller l’antimoine empâté dans de la graisse et on l’abandonne sur les charbons jusqu’à ce qu’il s’enflamme, puis on le retire et on l’éteint avec du lait de femme qui a enfanté un garçon, de l’urine d’enfant, ou du vin vieux. On le grille aussi d’une autre manière : on le met sur des charbons et l’on souffle jusqu’à ce qu’il s’enflamme, puis on enlève, car si on l’abandonnait plus longtemps il deviendrait comme du plomb. On le lave comme on lave la cadmie. D’autres lavent comme on le fait pour le cuivre brûlé ou les scories de plomb.
Voyez le kohl au n° 1898. La citation d’Aristote se trouve dans le Livre des Pierres de la Bibliothèque de Paris (suppl. arabe n° 876), où elle est un peu plus concise, dans un ordre et avec des expressions parfois différents. — Pour les collyres secs, réfrigérants, xxx, voyez Breviarium Serapionis, tract. VII.