Nostoch (Cazin 1868)

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Nombril-de-Vénus
Cazin, Traité des plantes médicinales, 1868
Noyer


[684]

Nom accepté : Nostoc commune


NOSTOCH COMMUN. Tremella nostoch. L.

Flos cæli. — Flos terræ. — Spuma aeris. — Saliva siderum.

ALGUES. Fam. nat. — CRYPTOGAMIE. L.


Le nostoch est une algue gélatineuse qui paraît sur la terre après les pluies, et qui abonde dans les allées humides des bois, dans les jardins, dans les prairies, dans les plaines voisines des lacs. Lorsqu'il est sec, on le distingue à peine si on ne le cherche avec attention : après les pluies, il reprend sa première forme, il se gonfle et continue de végéter. C'est Paracelse qui a donné le nom de nostoch à cette plante.

Description. — Expansion gélatineuse, sous la forme d'une membrane transparente, étalée, irrégulièrement plissée, verdâtre, renfermant une multitude de petits filaments semblables à des chapelets, et dont le dernier anneau est ordinairement plus grand que les autres.

Propriétés physiques et chimiques. — Le nostoch contient du phosphate et du sulfate de potasse, une matière muqueuse ou gélatineuse, de la bassorine, une matière grasse et de la potasse. Haller dit qu'il peut servir d'aliment ; en en mettant dans l'eau les morceaux desséchés, ils reprennent leur état gélatineux.

Les alchimistes considéraient ce végétal comme une émanation du ciel (flos cæli) parce qu'elle foisonne le matin, après une pluie humide, dans les lieux où l'on n'en voyait pas la veille. Ils l'employaient pour préparer la pierre philosophale et la panacée universelle. Ils voulaient se procurer de l'or et en même temps un remède qui pût guérir tous les maux. C'était un beau rêve. Mais Paracelse, leur chef, est mort pauvre, fou et dans un âge peu avancé. Plus heureux que lui, nos charlatans font fortune.

On a prescrit la décoction de nostoch, à l'instar de celle de lichen d'Islande, contre les maladies de poitrine, sans en retirer, dit-on, un avantage marqué. Son infusion dans l'eau-de-vie dégoûte, dit-on, les buveurs de liqueurs alcooliques. Infusum ejus cum spiritu vini clandestine exhibitum, fastidium strenuis spiritus adusti potatoribus excitare fertur[1]. On faisait, à la seule chaleur du soleil, une eau distillée de nostoch, qu'on employait à l'intérieur et à l'extérieur pour calmer les douleurs, guérir les ulcères, les cancers, etc. De nouvelles expériences peuvent seules constater les propriétés de cette substance, qu'on ne peut se procurer en tout temps, et dont la viscosité insipide semble annoncer l'inertie.

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  1. Plenck, Bromatolia. Vienne, 1784, p. 173.