Nauclea diderrichii (Fruitiers du Cameroun)

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Poga oleosa
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Fagara heitzii


Nauclea diderrichii (De Wild. et Th. Dur.) Merrill.

Journ. Washington Acad. Sc. 5 : 535 (1915)

Synonyme

  • Sarcocephalus diderrichii De Wild. et Th. Dur

Nom commun

  • Bilinga

Noms locaux

  • Bakoko : ekang
  • Bakui : ikaka
  • Bassa : ikan-lip-an
  • Boki : ochi kaneroung
  • Boulou : akodok
  • Douala : moukonja ma moundi
  • Ewondo : akondok
  • Fang : aloma
  • Ibo : oubourou
  • Mabéa : bié
  • Pygmée Bagielli : tomba
  • Pygmée Baka : lingui, mosayouri
  • Vouté : medjeh

Origine, distribution géographique et écologie

Espèce d’Afrique tropicale, distribuée depuis la Sierra Leone jusqu’au Cabinda et à l’Ouganda. Elle est disséminée dans toute la zone forestière au Cameroun excepté en montagne.

Description

  • Arbre atteignant 40 m de hauteur et 150 cm de diamètre ; base à empattements ou petits contreforts s’élevant à 1 m maximum ; fût droit, cylindrique, cime étroite, dense, branches souvent horizontales et étagées ; écorce gris-clair, ou orangé-brunâtre, crevassée longitudinalement, avec des stries oblongues, à saveur amère ; tranche épaisse de 1,5-2 cm, fibreuse, jaune puis brun-rougeâtre.
  • Feuilles simples opposées, persistantes ; limbes elliptiques, jusqu’à 20 x 10 cm, beaucoup plus grands chez les jeunes sujets, coriaces, largement acuminés au sommet ; pétiole épais, long de 2-3 cm ; stipules interpétiolaires foliacés, obovées-oblongues, grandes atteignant 2,5 x 1,5 cm, persistantes.
  • Inflorescences terminales en capitules globuleux, atteignant 3 cm de diamètre.
  • Fleurs blanc-jaunâtre, petites atteignant 8 mm de longueur ; hermaphrodites ; ovaire à 2 loges.
  • Fruits : faux-fruits charnus, globuleux, atteignant 5 cm de diamètre, jaune-orangé, creusés d’alvéoles polygonales, formés de très nombreux petits fruits à proprement parler.
  • Graines : nombreuses, minuscules d’environ 1 mm de longueur, brunes, noyées dans une pulpe fibreuse orangée.

Floraison étendue de mai à juillet jusqu’en novembre. Fructification de mai à juin, novembre à janvier.

Variabilité et conservation de la ressource

Les fruits utilisés proviennent principalement de la population naturelle. La cueillette ne se fait pas toujours suivant les bonnes pratiques devant garantir la conservation de la diversité de l’espèce. De plus, l’exploitation du bois par les sociétés forestières entraîne la réduction du potentiel qui devrait être comblée par l’aménagement des concessions en exploitation.

Agronomie

Les fruits sont des faux fruits charnus contenant de très nombreuses graines. Pour extraire les graines de la pulpe on écrase le fruit après trempage ou non dans de l’eau, puis on tamise après séchage. Les graines minuscules, semées en germoir, lèvent rapidement, après 2 à 3 semaines. Le taux de germination est élevé. La régénération est assurée par la germination des graines. La croissance du jeune plant est rapide.

Utilisations

Les parties de l’arbre dont les utilisations sont connues sont le fruit et le bois.

La pulpe du fruit est comestible à maturité. Elle est consommée écrasée ou séchée en mélange avec la cola, le sel et le piment, pour accompagner la bière de maïs (Vivien et Faure, 1995). L’écorce est utilisée pour soigner la rougeole (Ndoye et al., 1998). Le bois est très prisé sur les marchés tant nationaux qu’internationaux.

Flux et circuits de commercialisation

Nauclea diderrichii est commercialisé dans certaines régions du Cameroun, notamment dans la grande partie du Sud Cameroun, sous forme d’écorce, dans le cadre de la pharmacopée traditionnelle, pour guérir la rougeole. Cependant, les chiffres sur le niveau des flux ne sont pas disponibles. Par ailleurs, Nauclea diderrichii est vendu dans les marchés du Congo Brazzaville (Kimpouni, 2000).

Mécanisme de fixation des prix

Nauclea diderrichii est vendu généralement en tas dans les marchés camerounais. Avant la dévaluation du F CFA de 1994, un tas de 10 petites écorces était vendu à 400 F CFA. Après la dévaluation qui a eu pour effet l’augmentation du coût des médicaments importés entre autres, ce prix est passé à 750 F CFA pour la même quantité (Ndoye et al., 1998).