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Marantochloa purpurea (PROTA)
Introduction |
Marantochloa purpurea (Ridl.) Milne-Redh.
- Protologue: Bull. Soc. Roy. Bot. Belg. 83: 21 (1950).
- Famille: Marantaceae
Noms vernaculaires
- Canne molle (Fr).
- Yoruba soft cane (En).
Origine et répartition géographique
Marantochloa purpurea est réparti de la Guinée et de la Sierra Leone jusqu’en Ethiopie et vers le sud jusqu’en Angola.
Usages
Les tiges sont couramment utilisées pour tresser des nattes, des paniers et des pièges. Au Cameroun, l’écorce est utilisée pour faire des cordages et pour tisser des nattes, des paniers et faire des gaines de couteau ; la moelle est transformée en balais. En R.D. du Congo, l’écorce est fendue en fines bandes qui sont utilisées pour tresser des articles tels que des nattes et des pièges. Les feuilles sont souvent utilisées pour envelopper. En Afrique de l’Ouest, on les utilise en particulier pour envelopper les noix de cola pour éviter la dessiccation et faciliter les manipulations ; en Côte d’Ivoire, Marantochloa purpurea est connu sous le nom “la feuille de kola”. En Afrique centrale, elles sont généralement utilisées pour envelopper les galettes de manioc. Au Cameroun, les feuilles sont également utilisées pour couvrir les toits, comme coussin sous les nattes servant à dormir et pour faire des articles tels que des récipients prêts à l’emploi, des tasses, des plats, des jarres, des entonnoirs, des éventails et des parasols.
En médecine traditionnelle en Côte d’Ivoire, la pulpe des racines est utilisée comme emplâtre sur les abcès, les chancres et les œdèmes glandulaires pour soulager la douleur et favoriser la cicatrisation. On boit le jus de feuilles contre l’épilepsie et la démence, et la décoction des feuilles contre les troubles d’estomac. Pour le traitement de la bronchite et de la toux, les graines réduites en poudre sont mises à macérer dans du vin de palme et le liquide est absorbé comme boisson, ou bien elles sont transformées en pastilles et consommées. En R.D. du Congo, la poudre de racine ou les feuilles froissées sont appliquées sur les morsures de mille-pattes.
Production et commerce international
Les feuilles sont vendues sur les marchés locaux, par ex. en Centrafrique.
Propriétés
En R.D. du Congo, les feuilles sont réputées friables et deviennent fragiles quand elles sont sèches, elles sont donc moins souvent utilisées que celles d’Ataenidia conferta (Benth.) Milne-Redh. Des essais pour détecter la présence d’alcaloïdes, de flavonoïdes, de saponines, de quinones, de tanins et de terpènes ont tous donné des résultats négatifs.
Falsifications et succédanés
On utilise la tige et les feuilles de plusieurs autres Marantaceae, particulièrement celles d’Ataenidia conferta, pour les mêmes usages.
Description
Plante herbacée vivace, érigée ou buissonnante atteignant 5 m de haut, à rhizome ; tiges très ramifiées. Feuilles alternes, homotropes (côté large du limbe toujours à droite) ; pétiole s’engainant à la base, la partie engainée atteignant 42 cm de long, partie non calleuse atteignant 38 cm de long, la partie apicale calleuse atteignant 6 cm de long, les parties non calleuse et calleuse du pétiole non séparées par une articulation ; la transition du pétiole dans la nervure médiane marquée par un bec sur la face supérieure, mais continue sur la face inférieure ; limbe plus ou moins ovale, fortement asymétrique, atteignant 50 cm × 21 cm, mais souvent beaucoup plus petit, base arrondie, apex acuminé, avec la pointe habituellement à droite de la nervure médiane vue du dessus, glabre, parfois pruineux ou violacé au-dessous. Inflorescence lâche, atteignant 45 cm de long, ramifiée, chaque ramification à environ 4 nœuds, à chaque nœud une bractée abaxiale de 2,5–4 cm de long enveloppant 2 cymules, rachis et bractées roses ; cymule à 2 fleurs, munie d’une bractée adaxiale, pédoncule de 3–3,5 cm de long. Fleurs bisexuées, zygomorphes, d’environ 18 mm de long, roses à violettes ; pédicelle atteignant 10 mm de long ; bractéole absente ; sépales libres, égaux ; corolle tubuleuse au-dessous, à 3 lobes ; staminodes et étamine en 2 cycles, formant à la base un tube soudé au tube de la corolle, cycle extérieur blanc, constitué de 2 staminodes pétaloïdes, cycle intérieur jaune, constitué de 1 étamine et 2 staminodes, dont 1 cucullé avec un appendice en coussin ; ovaire infère, à poils courts, 3-loculaire. Fruit : capsule subglobuleuse d’environ 8 mm de diamètre, 3-lobée, à sutures bien visibles, lisse ou légèrement poilue, rouge vif, à périanthe fané persistant, non charnue à l’intérieur, contenant 3 graines. Graines en forme d’un tiers de sphère, de 5–6 mm de long, lisses, brunes, à petit arille blanchâtre.
Autres données botaniques
Le genre Marantochloa comprend environ 15 espèces, réparties dans les zones humides d’Afrique tropicale. Il s’apparente étroitement au genre Ataenidia.
Croissance et développement
Au Bénin, on a noté que la floraison se fait en mars et en mai et la fructification en février, en mars, en mai et en août. Les fleurs sont pollinisées par les abeilles.
Ecologie
Marantochloa purpurea est présent à 200–1500 m d’altitude dans les endroits humides des forêts primaires et secondaires, y compris dans la forêt-galerie, la forêt marécageuse, la forêt périodiquement inondée, parfois en bord de routes en forêt humide.
Gestion
Marantochloa purpurea est habituellement récolté dans la nature. En Guinée, il est parfois conservé et repiqué dans la forêt-galerie et à proximité des marécages pour son utilité dans la conception de paniers.
Récolte
En Afrique centrale, les feuilles sont récoltées dans la forêt et apportées fraîches au marché quotidiennement.
Ressources génétiques
Etant donné sa vaste répartition et son occurrence dans divers milieux, Marantochloa purpurea ne semble pas menacé d’érosion génétique.
Perspectives
Les tiges de Marantochloa purpurea sont couramment utilisées pour tresser et attacher, et les feuilles pour envelopper et pour couvrir les toits. La plante est par endroits préservée et plantée, et les feuilles sont généralement vendues sur les marchés locaux. Pour cette raison, la recherche sur sa multiplication et les pratiques culturales en vue de sa domestication semble utile.
Références principales
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Autres références
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Sources de l'illustration
- Koechlin, J., 1964. Marantacées. Flore du Gabon. Volume 9. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 91–158.
- Lye, K.A., 1994. The family Marantaceae in Ethiopia. Lidia 3(4): 123–130.
- Lye, K.A. & Friis, I., 1997. Marantaceae. In: Edwards, S., Mesfin Tadesse, Demissew Sebsebe & Hedberg, I. (Editors). Flora of Ethiopia and Eritrea. Volume 6. Hydrocharitaceae to Arecaceae. The National Herbarium, Addis Ababa University, Addis Ababa, Ethiopia and Department of Systematic Botany, Uppsala University, Uppsala, Sweden. pp. 335–338.
- Milne-Redhead, E., 1952. Marantaceae. In: Turrill, W.B. & Milne-Redhead, E. (Editors). Flora of Tropical East Africa. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. 11 pp.
Auteur(s)
- R.B. Jiofack Tafokou, Ecologic Museum of Cameroon, P.O. Box 8038, Yaoundé, Cameroun
Consulté le 18 décembre 2024.
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