Talauma dodecapetala (Rollet, Antilles)

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Magnoliaceae
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Michelia champaca
Planche 116 : MAGNOLIACEAE. I. Talauma dodecapetala. A. Rameau fleuri. B. Fruit. C. Plantule. D. Écorce (coupe transversale). LECYTHIDACEAE INTRODUITES. I. Bertholletia excelsa. E. Fruit (détails). II. Gustavia augusta. F. Fruit. III. Couroupita guianensis. G. Fruit. LYTHRACEAE INTRODUITES. I. Lagerstroemia speciosa. H. Fruit.
base du tronc
écorce
tranche

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Talauma dodecapetala (Lam.) Urb. Repert. Spec. Nov. Regni Veg. 15 : 306 (1918).


Basionyme : Annona dodecapetala Lam., Encycl. 2 : 127 (1786).

Synonymes : Magnolia plumieri Sw. (1797) ; Talauma plumieri (Sw.) DC. (1824) ; Magnolia linguifolia Descourt. (1822).

Noms vernaculaires : Créole : Bwa pen mawon (Ste-Lucie). Fr : Bois pin (Guadeloupe, Martinique) ; Bois pin (Dominique), le fruit ressemble à une pomme de pin ; Bois pain marron (Ste-Lucie) ; Cachiman montagne (Guadeloupe, Martinique). A : Wild breadfruit (St Vincent) ; Wild breadfruit (Ste-Lucie) ; Wild Almond (St Vincent).

Description : Grand arbre jusqu’à 1,5 m de diamètre et 35 m de haut (DUSS) ; les gros sujets atteignant 80 à 100 cm ne sont pas rares (125 cm à Plateau Concorde, Martinique ; 130 cm à Rivière Trois Bras entre Céron et Grand Rivière, Martinique) ; ressemblent de loin à Richeria. La hauteur de 60 m indiquée par HOWARD 1988 semble excessive. Pied : contreforts et grandes pattes à dos rond, jusqu’à 2 m de haut. Écorce : Épaisseur totale : 4 mm sur un diamètre de 25 cm ; 8 à 12 mm sur un diamètre de 40 cm. Aspect


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externe : gris jaunâtre, aussi marron clair ; finement fendillée longitudinalement ; rugueuse par les nombreuses lenticelles, 4-5 mm de diamètre, sans ordre. Rhytidome : mince. Écorce vivante : blanchis grumeleux, orange, odorant (eau de cologne), fonce assez rapidement. Section transversale : partie externe avec massifs orange, allongés tangentiellement ; partie intermédiaire : grands rayons progressivement mais faiblement élargis non confluents, orange clair, séparant des secteurs de phloème orange avec nombreux massifs orange foncé, minuscules, allongés tangentiellement en piles entre les rayons secondaires ; partie interne : fibreuse, blanc nacré, très finement quadrillée. Aubier : blanchâtre à jaune canari ; en transversale : rayons fins, serrés, très blancs ; simule accroissements annuels ; en tangentielle : rayons très fins en quinconce ; parfumé. Rameaux : épais, cassants. Feuilles : obovales, 10 à 14 x 15 à 30 cm, plus grandes sur jeunes sujets (20 x 40 cm) ; glauques, rudes, ternes sur les deux faces ; nervures secondaires décurrentes sur la principale et en creux ; le pétiole jusqu’à 5 cm, épais, porte à la face supérieure (ventrale) un large méplat ; limbe coriace décurrent sur le pétiole ; froissé : très odorant. La chute des grandes stipules laisse sur le rameau une série de cicatrices fines, annulaires. Les vieilles feuilles se décomposent sur le sol en laissant intact le réseau finement quadrillé de leurs nervures. Fleurs : grandes 15-20 cm de diamètre, blanches, odorantes, charnues (tépales), solitaires, fugaces ; carpelles nombreux disposés en hélice serrée. Fruits : ressemblent à une pomme-cannelle ; glauques, écailleux, déhiscents. Graines à arille rouge, longtemps suspendu à un fil fin. Phénologie : sempervirent. Fleurs de février à juin, août septembre, octobre, novembre. Fleurit irrégulièrement. Fruits en février, juin, novembre. Habitat : disséminé en forêt dense et d’altitude entre 200 m (Base Morne Platine, Rivière le Lorrain, Martinique) ; et 1000 m (Nez Cassé, en dessous des Clusia, Guadeloupe) et même 1100 m ; de 200 à 800 m au vent, de 500 à 800 m sous le vent (inventaires carte écologique, Guadeloupe). Tempérament : essence de lumière (régénération peu abondante) mais FIARD a observé des jeunes sujets de 2 à 8 m de haut en sous-bois sombre ; gros diamètres disséminés d’après les inventaires de BEARD (1949, p. 111, 114, 127, 130, 139). Les graines nécessitent, elles, les oiseaux pour germer. Plantule : Type I. La graine vermillon au sol, libère un axe portant deux cotylédons sessiles, assez rigides et foliacés. Les feuilles produites ensuite sont alternes. Il persiste sur les pétioles des restes d’une gaine embrassant l’axe. Le bourgeon apical est totalement recouvert par ces stipules engainantes, beiges, adnées au pétiole de la dernière feuille formée. La face supérieure des feuilles est sombre et luisante, la face inférieure blanchâtre veloutée.

Usages : Le bois secrète une gomme qui le rend difficile à scier ; aubier blanchâtre peu durable (d = 0,64), épais ; cœur brun durable. Construction, menuiserie, marqueterie (QUESTEL) ; très utilisé à Ste-Lucie (LANG). Meubles, planchers, intérieurs, carrosserie, bateaux (LANG) ; résiste aux chocs.

Distribution générale : Considéré comme endémique des Petites Antilles par HOWARD 1988, mais un échantillon à (P). de Trinidad (Sieber 293, s.loc.).

Distribution aux Petites Antilles : Guadeloupe (Basse-Terre), Dominique, Martinique, Ste-Lucie, St Vincent.

Matériel examiné : G : JÉRÉMIE 188, Route de la Traversée, 250 m (P) ; STEHLÉ 6578, Malanga 600 m (P) ; ROLLET 773, 600 Soufrière, 700 à 950 m ; HUC 1291, ROLLET 40, 169 Trace Victor Hugues, 700 m (GUAD), aussi 650-900 m ; Forêt Sarcelle, 300 m. Trace Karukera, 750-850 m ; Région Grand Etang, 300, 400, 500 m et As de Pique, 650 m ; Nez Cassé, 800 à 1000 m ; Maison de la Forêt, 250 m ; Trois Rivières, 300-350 m ; Trace des Crêtes, 600 m ; Forêt de Crème, 700-750 M (BARRIER, ROLLET, ROUSTEAU). M : Champflore (P) ; HAHN 192, Forêt de la Calebasse (P) ; Plateau Concorde, 550 m ; Rivière blanche ; Anse Couleuvre, 300 m et Petit Morne, 400 m entre Anse Couleuvre et Grand Rivière ; Absalon, 350 m et Morne Man Roy, 600 m (FIARD & ROLLET). BÉLANGER 2, Champflore (P) ; HAHN 192, Forêt de la Calebasse (P). SL : Chassin, 300 m (ROLLET) ; Quilesse (Edmond Forest), 450 m (ROLLET & Slane). SV : Vermont Trail, 400-450 m.

Bibliographie : (*Iconographie ; **Couleur). BEARD 1944, 1949 ; Cirad - Forêts 1990* ; DESCOURTILZ** 1822 ; DUSS 1897 ; FOURNET 1978 ; Fraser 1957 ; GOODING 1965 ; HOWARD 1952, 1988* ; Lang 1954 ; LONGWOOD 1962 ; QUESTEL 1951 ; Société Galeries** 1987.

Anatomie du bois

coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)
  • (3)-11-(46)-47-50-52-55-62-66-70 (Voir la signification des codes)
  • Bois parfait beige clair, indistinct de l’aubier, devenant brun noir uniforme vers le cœur de l’arbre, tendre et léger (0,45 à 0,65 g/cm3), à grain fin.
  • Pores disséminés, isolés ou accolés radialement par 2 ou 3, au nombre moyen de 10 par mm2, indistincts à l’œil nu (environ 100 μm de diamètre). Perforations des éléments vasculaires en grille avec 8 à 20 barreaux ; ponctuations intervasculaires scalariformes.
  • Parenchyme en lignes tangentielles larges de 2 à 4 cellules, irrégulièrement espacées (de 3 à 12 par cm). Files de cellules composées de 4 à 8 éléments.
  • Rayons 2- et 3-sériés, au nombre de 4 ou 5 par mm, de structure hétérogène : cellules couchées au centre et 1 à 4 rangées de cellules carrées et dressées aux extrémités. Ponctuations radiovasculaires grosses et très allongées, presque scalariformes. Présence sporadique de cellules à huile.
  • Fibres à ponctuations aréolées.