Lecomtedoxa klaineana (PROTA)

De PlantUse Français
Aller à : navigation, rechercher
Prota logo vert.gif
Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


Importance générale Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition en Afrique Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Répartition mondiale Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Médicinal Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Statut de conservation Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg


répartition en Afrique (sauvage)
1, base du fût ; 2, feuille ; 3, fruits ; 4, graines. Redessiné et adapté par Iskak Syamsudin

Lecomtedoxa klaineana (Pierre ex Engl.) Dubard


Protologue: Ann. Inst. Bot.-Géol. Colon. Marseille sér. 3, 3: 32 (1915).
Famille: Sapotaceae

Origine et répartition géographique

Lecomtedoxa klaineana se rencontre dans le sud du Cameroun, en Guinée équatoriale et au Gabon.

Usages

Le bois (nom commercial : ogoumo) est employé pour les charpentes. Il convient pour la construction lourde, les parquets résistants, la construction navale, la carrosserie, les meubles, les placages tranchés, les boiseries intérieures, la menuiserie, les traverses de chemin de fer, les poteaux, les bois de mine et les jouets et articles de fantaisie. Au Gabon, on administrait du latex aux femmes comme tonique après l’accouchement.

Propriétés

Le bois de cœur est brun rougeâtre, nettement distinct de l’aubier qui est blanchâtre. Le fil est assez droit, le grain fin. C’est un bois lourd, avec une densité de 900–1040 kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche lentement, et demande à être séché avec soin. Les taux de retrait sont élevés, de l’état vert à anhydre de 5,9–7,8% dans le sens radial et 9, 0–11,8% dans le sens tangentiel.

A 12% d’humidité, le module de rupture est de 180–232 N/mm², le module d’élasticité de 13 600–20 300 N/mm², la compression axiale de 75–91 N/mm², le cisaillement de 8,9–18,9 N/mm², le fendage de 26–39 N/mm, et la dureté de flanc Chalais-Meudon de 4, 8–17,9.

Le bois se scie lentement, et émousse modérément les lames de scie et autres outils, malgré l’absence de silice. Le latex peut encrasser les dents de scie et les tranchants d’outils. Le bois se rabote assez aisément en donnant un fini lisse, et prend un beau poli. Il tend à se fendre au clouage, et il faut percer des avant-trous. Les caractéristiques de collage sont satisfaisantes. Le bois peut être employé pour faire des placages tranchés, mais le déroulage est difficile. Il est durable et résistant aux champignons, aux térébrants du bois sec et aux termites. Il est rebelle à l’imprégnation par des produits de préservation.

Falsifications et succédanés

Le bois ressemble à celui de plusieurs autres Sapotaceae à bois lourd, par ex. Autranella congolensis (De Wild.) A.Chev. et Baillonella toxisperma Pierre, qui poussent tous deux dans la même région que Lecomtedoxa klaineana.

Description

  • Arbre de moyenne à grande taille atteignant 40 m de haut ; fût rectiligne et cylindrique, dépourvu de branches sur une hauteur atteignant 25 m, jusqu’à 120 cm de diamètre, souvent avec des contreforts larges et abrupts ; écorce externe brun rougeâtre, écailleuse, écorce interne brun rosé, renfermant un latex blanc ; cime hémisphérique ; jeunes branches glabres.
  • Feuilles disposées en spirale, groupées à l’extrémité des rameaux, simples et entières ; stipules absentes ; pétiole d’environ 2 cm de long ; limbe elliptique à légèrement obovale, de 8–15 cm × 2,5–5,5 cm, cunéiforme à la base, arrondi ou légèrement acuminé à l’apex, coriace, glabre, pennatinervé à 10–15 paires de nervures latérales et avec de petites nervures parallèles aux nervures latérales.
  • Fleurs en fascicules à l’aisselle des feuilles, bisexuées, régulières, 5-mères, d’environ 5 mm de long, pédicellées ; sépales libres, ovales ; corolle à tube court et 5 lobes divisés jusque près de la base en 3 segments, blanche ; étamines insérées au sommet du tube de la corolle, à l’opposé de chaque lobe de la corolle, alternant avec des staminodes lancéolés portant une longue pointe au sommet ; ovaire supère, poilu, 5-loculaire, style long et mince.
  • Fruit : capsule carénée, d’environ 5 cm × 2,5 cm de diamètre, avec une paroi coriace, déhiscente, renfermant 1 seule graine.
  • Graines légèrement obliquement ellipsoïdes, aplaties, d’environ 3 cm × 2 cm, brun jaunâtre, luisante, avec une cicatrice qui occupe presque toute la longueur.

Autres données botaniques

Le genre Lecomtedoxa comprend 5 espèces, et est restreint à une petite partie de l’Afrique centrale, la majorité des espèces se trouvant au Gabon. Il est mal connu, mais semble étroitement apparenté au genre Neolemonniera, qui a la même structure de fleurs et de fruits, mais en diffère par ses feuilles striées et la présence de stipules.

Lecomtedoxa nogo

Lecomtedoxa nogo (A.Chev.) Aubrév. (dont le nom illégitime Lecomtedoxa heitziana (A.Chev.) Aubrév. est peut-être un synonyme) diffère de Lecomtedoxa klaineana par ses feuilles plus grandes avec de petites nervures transversales par rapport aux nervures latérales. Son bois est probablement utilisé de la même manière que celui de Lecomtedoxa klaineana. Ses graines fournissent une huile de cuisson utilisée au Gabon, bien que les graines fraîches soient réputées toxiques. Lecomtedoxa nogo est classé comme vulnérable dans la Liste rouge 2006 des espèces menacées de l’UICN, en raison de son aire restreinte, limitée à l’ouest du Gabon.

Anatomie

Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) :

  • Cernes de croissance : 2 : limites de cernes indistinctes ou absentes.
  • Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; 7 : vaisseaux en lignes, ou plages, obliques et/ou radiales ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; (23 : ponctuations alternes (en quinconce) de forme polygonale) ; (24 : ponctuations intervasculaires minuscules (très fines) ( 4μm)) ; 25 : ponctuations intervasculaires fines (4–7 μm) ; 31 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles très réduites à apparemment simples : ponctuations rondes ou anguleuses ; 32 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles très réduites à apparemment simples : ponctuations horizontales (scalariformes) à verticales (en balafres) ; (33 : ponctuations radiovasculaires de deux tailles distinctes ou de deux types différents dans la même cellule du rayon) ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 μm ; 47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré ; 56 : thylles fréquents.
  • Trachéides et fibres : 61 : fibres avec des ponctuations simples ou finement (étroitement) aréolées ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 70 : fibres à parois très épaisses.
  • Parenchyme axial : (76 : parenchyme axial en cellules isolées) ; (77 : parenchyme axial en chaînettes) ; 86 : parenchyme axial en lignes minces, au maximum larges de trois cellules ; (87 : parenchyme axial en réseau) ; 93 : huit (5–8) cellules par file verticale ; 94 : plus de huit cellules par file verticale.
  • Rayons : 97 : rayons 1–3-sériés (larges de 1–3 cellules) ; 107 : rayons composés de cellules couchées avec 2 à 4 rangées terminales de cellules dressées et/ou carrées ; 108 : rayons composés de cellules couchées avec plus de 4 rangées terminales de cellules dressées et/ou carrées ; 115 : 4–12 rayons par mm.
  • Inclusions minérales : 136 : présence de cristaux prismatiques ; 142 : cristaux prismatiques dans les cellules cloisonnées du parenchyme axial.
(E. Ebanyenle, A.A. Oteng-Amoako & P. Baas)

Croissance et développement

Les fruits de Lecomtedoxa klaineana mûrissent en octobre–décembre. Ils sont mangés par les singes, qui peuvent contribuer à disperser les graines.

Ecologie

Lecomtedoxa klaineana pousse dans la forêt pluviale primaire.

Traitement après récolte

Les grumes fraîchement abattues sont trop lourdes pour flotter dans l’eau, et ne peuvent donc être transportées par flottage.

Ressources génétiques

Lecomtedoxa klaineana a une aire de répartition limitée. Bien qu’il puisse être localement dominant, il est en général peu commun. Il est de ce fait susceptible d’érosion génétique, et il faut faire attention à protéger suffisamment cette espèce.

Perspectives

Lecomtedoxa klaineana a peu d’avenir comme essence à bois d’œuvre commerciale. C’est une essence peu commune d’aire limitée, et l’attention doit se porter sur sa protection plutôt que sur sa commercialisation.

Références principales

  • Aubréville, A., 1961. Sapotacées. Flore du Gabon. Volume 1. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. 162 pp.
  • Bolza, E. & Keating, W.G., 1972. African timbers: the properties, uses and characteristics of 700 species. Division of Building Research, CSIRO, Melbourne, Australia. 710 pp.
  • de Saint-Aubin, G., 1963. La forêt du Gabon. Publication No 21 du Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 208 pp.
  • Normand, D. & Paquis, J., 1976. Manuel d’identification des bois commerciaux. Tome 2. Afrique guinéo-congolaise. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 335 pp.
  • Raponda-Walker, A. & Sillans, R., 1961. Les plantes utiles du Gabon. Paul Lechevalier, Paris, France. 614 pp.
  • Takahashi, A., 1978. Compilation of data on the mechanical properties of foreign woods (part 3) Africa. Shimane University, Matsue, Japan, 248 pp.

Autres références

  • Aubréville, A., 1964. Sapotacées. Flore du Cameroun. Volume 2. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. 143 pp.
  • Pennington, T.D., 1991. The genera of Sapotaceae. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom and the New York Botanical Garden, New York, United States. 295 pp.
  • Tailfer, Y., 1989. La forêt dense d’Afrique centrale. Identification pratique des principaux arbres. Tome 2. CTA, Wageningen, Pays Bas. pp. 465–1271.
  • Usongo, L.I. & Amubode, F.O., 2001. Nutritional ecology of Preuss’s red colobus monkey (Colobus badius preussii Rahm 1970) in Korup National Park, Cameroon. African Journal of Ecology 39(2): 121–125.
  • Wilks, C. & Issembé, Y., 2000. Les arbres de la Guinée Equatoriale: Guide pratique d’identification: région continentale. Projet CUREF, Bata, Guinée Equatoriale. 546 pp.

Sources de l'illustration

  • Aubréville, A., 1961. Sapotacées. Flore du Gabon. Volume 1. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. 162 pp.
  • de Saint-Aubin, G., 1963. La forêt du Gabon. Publication No 21 du Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 208 pp.
  • World Conservation Monitoring Centre, 1998. Lecomtedoxa nogo. In: IUCN. 2006 Red list of threatened species. [Internet] http://www.iucnredlist.org. March 2007.

Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Lemmens, R.H.M.J., 2007. Lecomtedoxa klaineana (Pierre ex Engl.) Dubard. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 17 décembre 2024.


  • Voir cette page sur la base de données Prota4U.