Labourdonnaisia madagascariensis (PROTA)
Introduction |
Labourdonnaisia madagascariensis Pierre ex Baill.
- Protologue: Bull. Mens. Soc. Linn. Paris 2 : 917 (1898).
- Famille: Sapotaceae
Noms vernaculaires
- Nato, nantou, bois de natte (Fr).
Origine et répartition géographique
Labourdonnaisia madagascariensis est endémique de l’est de Madagascar.
Usages
L’écorce de Labourdonnaisia madagascariensis sert à teindre en rouge la soie et les cotonnades. Quelquefois, elle est également utilisée pour le tannage des peaux. Les décoctions d’écorce de toutes les espèces de Labourdonnaisia sont astringentes et sont employées pour soigner les hémorragies et les problèmes menstruels.
Propriétés
L’écorce de Labourdonnaisia madagascariensis contient des tanins. D’autres composés tels que des phénols, des leucoanthocyanines, des anthraquinones, des terpènes, des alcaloïdes et des saponines ont été détectés dans l’écorce et les feuilles d’autres espèces de Labourdonnaisia, et il est probable que des composés similaires soient aussi présents chez Labourdonnaisia madagascariensis.
Description
- Petit arbre atteignant 10 m de haut, à rameaux sympodiaux.
- Feuilles disposées en spirales mais groupées aux extrémités des rameaux, simples ; pétiole d’environ 2 cm de long ; limbe oblong-oblancéolé, jusqu’à 12 cm × 4 cm, base cunéiforme, apex émarginé, bords fortement enroulés vers l’arrière, coriace, gris-cireux sur les deux faces, nervure médiane saillante, nervures latérales nombreuses.
- Inflorescence : fascicule axillaire à l’extrémité des rameaux.
- Fleurs bisexuées, régulières ; pédicelle jusqu’à 18 mm de long ; calice à 6 sépales poilus en 2 verticilles de 3, persistant ; corolle à tube court de 1,5 mm de long et à 10–11 lobes atteignant 4,5 mm de long, lobes parfois fendus à l’apex et bords parfois munis de petites dents ; étamines 10–11, insérées au sommet du tube de la corolle, filets de 2,5 mm de long, anthères jusqu’à 2 mm de long, staminodes 2–6, très courts ; ovaire supère, poilu, 6–10-loculaire, style étroitement conique.
- Fruit : inconnu, mais vraisemblablement petite baie charnue à 1 graine (comme chez les autres espèces de Labourdonnaisia).
Autres données botaniques
Labourdonnaisia est un genre peu connu, qui comprend environ 5–6 espèces, dont 3 se trouvent dans les Mascareignes et 2 ou 3 à Madagascar. Dans la littérature non-taxinomique, Labourdonnaisia madagascariensis a également été baptisé Imbricaria madagascariensis.
Ecologie
On trouve Labourdonnaisia madagascariensis dans les forêts humides sempervirentes côtières sur sol sableux.
Gestion
Une fois récoltée, l’écorce est séchée et pulvérisée. La poudre est jetée dans de l’eau bouillante, en même temps que les fibres ou les textiles à teindre. Après avoir bouilli pendant 2 jours, les fibres ou les textiles teints en rouge sont retirés et mis à sécher au soleil. Une autre méthode consiste à réduire une partie de l’écorce en menus morceaux et à les lier ensemble, l’autre partie étant pulvérisée. Les morceaux ainsi que la poudre sont mis dans un récipient avec de l’eau. Le récipient est chauffé jusqu’à l’ébullition matin et soir, procédé qui est répété pendant 8 jours jusqu’à ce que le bain de teinture présente le rouge désiré. Puis les morceaux d’écorce sont retirés et remplacés par les fibres ou les textiles. Le mélange est chauffé à nouveau et ce n’est que lorsque les fibres ou les textiles ont atteint la couleur voulue qu’ils sont retirés et mis à sécher. Le cas échéant, la même opération est répétée une seconde fois.
Ressources génétiques
Labourdonnaisia madagascariensis est probablement assez rare, car il n’en existe qu’une seule collecte d’herbier. Il mérite des actions de protection et de conservation de ressources génétiques.
Perspectives
Labourdonnaisia madagascariensis est très mal connu. Seules, des recherches plus approfondies peuvent mettre en lumière sa valeur en tant que source de teinture et de tanin à Madagascar, et indiquer s’il existe encore des peuplements importants.
Références principales
- Aubréville, A., 1974. Sapotaceae. Flore de Madagascar et des Comores, famille 164. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. 128 pp.
- Decary, R., 1946. Plantes et animaux utiles de Madagascar. Annales du Musée Colonial de Marseille, 54e année, 6e série, 4e volume, 1er et dernier fascicule. 234 pp.
- Schatz, G.E., 2001. Generic tree flora of Madagascar. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 477 pp.
Autres références
- Aubréville, A., 1971. Les Manilkarées de Madagascar. Adansonia, séries 2, 11(2): 267–295.
- Aubréville, A., 1972. Les Sapotacées de l’ile de la Réunion. Adansonia, séries 2, 12(2): 337–344.
- Friedmann, F., 1981. Sapotacées. In: Bosser, J., Cadet, T., Guého, J. & Marais, W. (Editors). Flore des Mascareignes. Familles 111–120. The Sugar Industry Research Institute, Mauritius, l’Office de la Recherche Scientifique Outre-Mer, Paris, France & Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 27 pp.
- Gurib-Fakim, A. & Brendler, T., 2004. Medicinal and aromatic plants of Indian Ocean Islands: Madagascar, Comoros, Seychelles and Mascarenes. Medpharm, Stuttgart, Germany. 568 pp.
Auteur(s)
- P.C.M. Jansen, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Jansen, P.C.M., 2005. Labourdonnaisia madagascariensis Pierre ex Baill. In: Jansen, P.C.M. & Cardon, D. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 31 mars 2025.
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