Justicia pectoralis (TRAMIL)
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- Nom accepté : Justicia pectoralis
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Sommaire
Noms vernaculaires significatifs TRAMIL
- Costa Rica et Cuba : tilo
- Dominique et Martinique : zèb chapantyé
- Haïti : chapantyé
- autre nom créole : herbe charpentier
Distribution géographique
Amérique tropicale.
Description botanique
Herbe dressée ou décombante ne dépassant pas 1,5 m, très ramifiée. Feuilles lancéolées à lancéolées-elliptiques, de 3 à 10 cm, acuminées. Inflorescences terminales en panicules tombantes; segments du calice subulés, pubérulo-glandulaires; corolle blanche, mauve ou rosée, de 8 à 10 mm. Capsule de 1 cm de long, pubérulente.
Vouchers :
- Fuentes,4758,ROIG
- Longuefosse&Nossin,21,HAVPMC
- Ocampo,5000,CR
- Rouzier,220,SOE
- Soberats,TR90-02,CIFMT
Emplois traditionnels significatifs TRAMIL
- maux d’estomac : feuille, décoction, voie orale1
- coup, entorse : plante entière, écrasée ou entière, application locale2 ; feuille, écrasée, application locale3
- nervosité : parties aériennes, décoction, voie orale4-5
- nervosité, anxiété et insomnie : rameaux, infusion et décoction, voie orale6
Recommandations
Selon l’information disponible :
L’emploi contre les maux d’estomac, les troubles nerveux, l’anxiété et l’insomnie est classé REC sur la base de l’usage significatif traditionnel documenté par les enquêtes TRAMIL et les études de toxicité.
Si l’état du patient se détériore, ou si les maux d’estomac persistent plus de 3 jours, les troubles nerveux, l’anxiété ou l’insomnie durent plus de 7 jours, consulter un médecin.
Ne pas utiliser conjointement à des anticoagulants ni chez des patients souffrant de troubles de la circulation. Ne pas utiliser avant la conduire de véhicule ou l’utilisation de machine à cause de son activité sédative.
L’emploi topique contre coups et entorse est classé REC sur la base de l’usage significatif traditionnel documenté par les enquêtes TRAMIL et les études de toxicité.
Si l’état du patient se détériore, ou si les symptômes de coups et entorse persistent plus de 7 jours, consulter un médecin.
Toute application locale doit se conformer à de strictes mesures d’hygiène, pour empêcher la contamination ou une infection supplémentaire.
Ne pas employer avec des femmes enceintes ou allaitantes, ni avec des enfants de moins de 5 ans.
Chimie
Travail TRAMIL7
L’extrait aqueux (décoction) lyophilisé de la feuille et de la tige fraîches contient respectivement 79,11 et 28,31 mg de coumarine pour 100 g de matière.
Travail TRAMIL8
Sélection phytochimique préliminaire (feuille) :
alcaloïdes | ± |
quinones | - |
flavonoïdes | + |
stéroïdes, terpénoïdes | ± |
saponosides | + |
composants phénoliques | + |
tanins | - |
La plante contient des flavonoïdes : swertisine, swertiajaponine, coumarine et derivés9; un lignane : justicidine10.
Analyse proximale pour 100 g de feuille11: calories : 44; eau : 85%; protéines : 3,9%; lipides : 0,6%; glucides : 8,2%; fibres : 2,8%; cendres : 2,3%; calcium : 663 mg; fer : 7,4 mg; potassium : 35 mg; carotène : 2670 μg; thiamine : 0,04 mg; riboflavine : 0,20 mg; niacine : 2,5 mg; acide ascorbique : 28 mg.
Activités biologiques
Travail TRAMIL12
L’extrait aqueux (décoction) lyophilisé de feuille fraîche, (5 g/kg) par voie orale à la souris albinos, a diminué significativement la vélocité du transit intestinal.
Travail TRAMIL13
Le jus et la cuisson de feuille et de tige (1 mg/mL) in vitro, n’ont pas été actifs contre Salmonella typhi, Shigella dysenteriae, Pseudomonas aeruginosa, ni Staphylococcus aureus.
Travail TRAMIL14
L’extrait aqueux (décoction) lyophilisé des parties aériennes (75 mg/mL), (1 g/kg/jour/5 jours), par voie orale à la souris Hsd:ICR (10 mâles et 10 femelles), suivant la méthode de RIVAPLAMED (CYTED 2002), n’a pas démontré d’effet sédatif ni induit le sommeil. Le témoin a été réalisé avec de l’eau distillée et désionisée (0,5 mL) sur 10 souris de mêmes caractéristiques.
L’extrait éthanolique de feuille (200 et 400 mg/kg), par voie orale à la souris Swiss mâle, a montré una activité antonociceptive15.
L’extrait hydroéthanolique 2% de feuille (100 mg/kg), par voie orale à 15 rats Sprague-Dawley mâles, n’a pas stimulé les voies cholinergiques et sympathiques et n’a pas eu d’effet dépresseur du système nerveux central, mais a démontré un effet analgésique dans l’essais d’observation en boîte porte-rats16.
L’extrait aqueux de feuille, (250 mg/kg), par voie intrapéritonéale à la souris femelle Swiss, n’a pas montré d’action psychotrope, mais a réduit l’activité spontanée17.
L’extrait aqueux (décoction) de parties aériennes fraîches (10%) à des doses de 0,1 mL/g, ou de parties aériennes séchées (10%) (7,5, 15, 75, 400 et 700 mg/kg) lyophilisées, administrées par voie intrapéritonéale au rat mâle C57, selon le modèle d’activité exploratoire en champ ouvert, contrôlé avec du diazépam (0,1, 0,5, 1 et 5 mg/kg), de la chlorpromacine (0,2, 2 et 7,5 mg/kg) et de l’halopéridol (0,1, 0,3, 1 et 5 mg/kg), ont eu un effet sédatif significatif dose-dépendant semblable aux témoins18.
L’extrait aqueux (décoction 4%) de parties aériennes fraîches et sèches, (0,2 mL/20 g), ainsi que le lyophylisat de la décoction, (50, 300 et 2000 mg/kg) par voie intrapéritonéale à la souris C57, selon la méthode de recherche de l’activité exploratoire, du comportement agressif et des convulsions induites par le pentylénotétrasol, et au jeune rat selon la méthode de recherche de l’excitation induite par la phéncyclidine (drogue schizophrénomimétique), a diminué le comportement agressif et l’activité exploratoire, mais n’a pas empêché les convulsions induites par le pentylénotétrasol. En outre, elle a bloqué l’excitation induite par la phéncyclidine (drogue schizophrénomimétique)19.
L’extrait aqueux (décoction 5%) lyophilisé de feuille fraîche, (0,2 mL/20 g) par voie intrapéritonéale à la souris, n’a pas protégé contre les convulsions induites par le pentylénotétrasol et la picrotoxine, contrairement à celles induites par le diazépam. Les résultats indiquent que l’effet sédatif correspond plus au mécanisme des neuroleptiques qu’à celui des benzodiazépine20.
Les extraits aqueux (décoction) de parties aériennes (2 et 6%) par voie orale à 10 adultes normaux (25-35 ans), dans une étude clinique contrôlée, ont produit des modifications électro-encéphalographiques significatives, manifestées par les mesures spectrales à bande large (MEBAs) suggérant une activité neurotropique21.
On attribue à la coumarine et à la swertisine une action anti-inflammatoire, sédative, spasmolytique et relaxante du muscle lisse17.
Toxicité
Travail TRAMIL22
L’extrait aqueux (décoction avec 2,89 kg de parties aériennes fraîches dans 7,85 L d’eau distillée), lyophilisé, (5 g/kg/jour/5 jours) a été administré par voie orale à la souris Swiss, (5 mâles et 5 femelles pour chaque groupe), un pour le traitement et l’autre pour le témoin. Les observations des paramètres ont été réalisées quotidiennement (suivant le schéma polydimensionnel d’Irwin) ainsi que 7 jours après la fin de l’administration de l’extrait. L’extrait n’a pas entraîné la mort, ni de signes évidents de toxicité.
Travail TRAMIL23
Les parties aériennes fraîches écrasées (0,6 g), ont été appliquées pendant 24 heures sur 10% de l’aire superficielle totale (12 cm2) de la peau au rat Wistar (5 mâles et 5 femelles par groupe), selon le modèle de toxicité aiguë générale par voie topique. Les animaux ont été observés quotidiennement pendant 14 jours. Aucun des animaux des groupes expérimentaux n’est mort et aucun n’a présenté d’effets indésirables. L’autopsie n’a mis en évidence aucune lésion macroscopique des organes.
Travail TRAMIL24
L’extrait aqueux (décoction à 30%) de parties aériennes fraîches, (patch de 0,6 mL/6 cm2 pendant 4 heures sur peau rasée) par voie topique sur 3 lapins selon le modèle de Draize, n’a pas produit de signes cliniques d’œdème ni d’érythème au bout de 1, 24, 48 et 72 heures et se classe comme non irritant.
L’extrait fluide à 70% du feuillage n’a pas montré d’effet génotoxique lors de l’essai in vivo d’induction de micronoyaux Dans la moelle osseuse de souris, ni de mutagénicité (jusqu’à 5 mg/plaque) lors de l’essai in vitro de réversion bactérienne Salmonella/microsome (Ames)25.
L’extrait éthanolique des parties aériennes sèches, (2000 mg/kg dose unique), par voie intrapéritonéale au rat Sprague Dawley femelle, n’a pas provoqué de mort, ni de signes de toxicité évidente, en dehors de somnolence et sédation, durant les 14 jours d’observation. L’étude anatomopathologique n’a pas montré d’altération des organes étudiés. La DL50 de l’extrait est estimée à plus de 2000 mg/kg26.
L’extrait hydroéthanolique (30%) du feuillage sec (10, 100 et 1000 mg/kg/jour/90 jours), par voie orale à 14 rats Wistar, n’a pas entraîné la mort, ni de signes évidents de toxicité27.
L’extrait éthanolique (23,49%) de feuille sèche, par voie orale à la souris Swiss albinos (18-22 g), modèle OECD-1987, a montré une DL50 = 3531 mg/kg28.
On ne dispose pas d’information garantissant l’innocuité de son emploi chez les enfants, ni chez les femmes enceintes ou allaitantes.
Préparation et dosage
Contre les coups ou les entorses :
Laver la plante entière fraîche ou les feuilles, piler-froisser, appliquer une quantité suffisante pour couvrir la zone affectée. Couvrir avec une compresse ou un linge propre et répéter 4 fois par jour.
Contre les maux d’estomac, nervosité, anxiété ou insomnie :
Préparer une décoction ou une infusion avec 5-10 grammes de feuilles ou de parties aériennes dans 1 tasse (250 millilitres) d’eau. En cas de décoction faire bouillir 5 minutes dans un récipient couvert. Pour l’infusion, ajouter l’eau bouillante et recouvrir. Laisser refroidir, filtrer et boire une tasse 2-4 fois par jour ou au moment des symptomes.
Toute préparation médicinale doit être conservée au froid et utilisée dans les 24 heures.
Références
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