Humiria balsamifera (Pharmacopées en Guyane)

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Sparattanthelium guianensis
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Cipura paludosa


Humiria balsamifera. Section du tronc de bois rouge



Famille Humiriaceae

Humiria balsamifera (Aubl.) St. Hil.

Synonymie

  • Houmiri balsamifera Aublet [1].

Noms vernaculaires

  • Créole : bois rouge [bwa-rouj].
  • Wayãpi : weli
  • Palikur : umeg, psum [2].
  • Portugais : umiri.

Écologie, morphologie

Grand arbre commun en forêt primaire, présent parfois en forêt secondaire, en savane ou sur les inselbergs.

Collections de référence

Grenand 710, 2145 ; Jacquemin 1842 ; Prévost 3541 ; Prévost et Grenand 4284.

Emplois

Les Palikur utilisent cette espèce, connue ailleurs pour son bois et les propriétés odoriférantes de son écorce, à des fins médicinales [3].

L’écorce, riche en tanin, est préparée en décoction contre les rages de dent. Celle-ci est soit bue, soit appliquée sur la dent douloureuse avec un coton imbibé. L’écorce est encore un remède contre l’érysipèle (wisnõ). Elle est préparée en macération dans de l’eau tiède, puis le liquide est appliqué loco dolenti toutes les demi-heures. Un thé préparé avec l’écorce fraîche est un bon antispasmodique, surtout pour les enfants atteints d’anorexie. La sève, extraite de la forme nommée psum, est badigeonnée avec un coton sur le muguet des nourrissons et des jeunes enfants. Enfin, en traitement d’un mois, la macération de l’écorce fraîche, bue à raison d’un demi-verre en trois prises quotidiennes pendant un mois, est un remède contre le cancer.

Étymologie

  • Créole : de bois, « arbre » et rouge, ainsi nommé en raison de la coloration du bois et de l’écorce.
  • Palikur : umeg, à rapprocher de meg, « écureuil », car cet animal se trouve souvent sur cet arbre ; psum, de psuke, « qui coule », en raison de la sève abondante.

Chimie et pharmacologie

Selon les tests chimiques réalisés, l’écorce de tronc contient des tanins, de l’oléorésine, des stérols et des terpènes, mais pas d’alcaloïdes ni de quinones. L’infusion d’écorce a la réputation en Guyana d’être très efficace contre la dysenterie amibienne. DEAN et WALKER (1958) ont isolé de cet organe un polyphénol, la bergénine, supposé être le principe actif. Leur étude a montré que ce corps, expérimenté à 1 % in vitro, n’avait aucune action sur Entamoeba hystolytica. Ces auteurs ont conclu que ce sont d’autres substances de la plante qui sont amoebicides.

Tests chimiques en fin d’ouvrage.

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  1. Cette espèce comprend plusieurs sous-espèces atteignant des tailles fort différentes et colonisant des milieux variés (végétation de savane, inselbergs, forêt primaire).
  2. Le terme psum s'applique à la forme arbustive poussant sur les inselbergs et dont la sève est utilisée surtout comme colorant.
  3. Au Brésil, l'écorce, considérée comme un substitut du baume de Pérou, est utilisée comme balsamique et expectorant (CID, 1978). L'écorce est utilisée comme insectifuge dans le nord-ouest de la Guyana (VAN ANDEL, 2000) et la poudre d’écorce sert chez les Barasana d'Amazonie colombienne à soigner blessures et coupures (SCHULTES et RAFFAUF, 1990).