Hibiscus asper (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Fruit | |
Légume | |
Médicinal | |
Fourrage | |
Fibre | |
Sécurité alimentaire | |
Hibiscus asper Hook.f.
- Protologue: Hook., Niger Fl. : 228 (1849).
- Famille: Malvaceae
- Nombre de chromosomes: 2n = 36
Synonymes
Hibiscus cannabinus L. var. punctatus (A.Rich.) Hochr. (1916).
Noms vernaculaires
Roselle sauvage (Fr). Wild sorrel, false roselle (En).
Origine et répartition géographique
Hibiscus asper est largement réparti dans toute l’Afrique tropicale et à Madagascar. On le cultive parfois comme légume, par ex. au Sénégal et en R.D. du Congo.
Usages
On consomme les feuilles d’Hibiscus asper comme légume cuit à l’eau ; cet usage est particulièrement répandu dans la région du Sahel. Au Nigeria, les jeunes fruits sont employés pour épaissir les soupes. Hibiscus asper est également utilisé pour sa fibre, par ex. au Sénégal. Il est considéré au Sahel comme une importante plante fourragère et si tous les animaux domestiques la mangent, ce sont surtout les chameaux qui l’apprécient. Consommé avec excès, il peut occasionner des ballonnements chez les bovins. Il ne convient pas pour faire du foin mais on peut l’utiliser en ensilage. Les graines constituent une part importante de l’alimentation des pintades sauvages au nord du Cameroun, de même qu’elles sont probablement aussi importantes pour la volaille domestique.
Séchées au-dessus d’un feu, les feuilles sont appliquées sur les plaies eczémateuses au Sénégal. Divers autres problèmes de peau affectant l’homme et les animaux domestiques sont soignés avec les feuilles au Sénégal, en Guinée et au Mali. La plante est utilisée pour soigner l’urétrite au nord du Nigeria, l’anémie et la jaunisse au Bénin et la leucorrhée au Cameroun. Par ailleurs, on l’emploie comme anti-poison au Nigeria, pour traiter la malaria au Mali et au Bénin, les angines en République centrafricaine et les menstruations douloureuses et irrégulières au Bénin. Elle est utilisée comme dépuratif et diurétique au Mali, comme tonique et fortifiant au Bénin, et contre les parasites internes en médecine vétérinaire en Guinée.
Production et commerce international
Propriétés
La plante est mucilagineuse dans l’eau et son jus est légèrement acide. Il n’existe aucune donnée sur la composition nutritionnelle des feuilles d’Hibiscus asper, mais celle -ci est probablement comparable à celle d’Hibiscus cannabinus auquel il est apparenté. La composition des plantes utilisées pour le fourrage, par 100 g de matière sèche, est la suivante : protéines brutes 31 g, lipides bruts 3,5 g, fibres brutes 13,5 g, P 0,09 g, K 1,1 g, Ca 1,1 g, Mg 0,4 g, Na 0,01 g. Les graines contiennent par 100 g : eau 64,2 g, lipides 15,2 g, N 4,2 g, P 0,8 g, K 1,3 g, Ca 0,3 g, Mg 0,4 g, Na 0,07 g.
Botanique
Plante herbacée vivace atteignant 2 m de haut ; tige à fins aiguillons et à poils simples ou étoilés. Feuilles alternes, simples ; stipules filiformes, atteignant 6 mm de long ; pétiole de 0,5–18 cm de long ; limbe lancéolé à ovale, sans lobes ou superficiellement ou profondément 3–5(–7)-palmatilobé, atteignant 18 cm × 14 cm, bord denté en scie ou légèrement sinué, à poils étoilés 2-fides sur les côtes et les nervures, à nervures palmées, pourvu d’un nectaire bien distinct à la base de la nervure médiane. Fleurs axillaires, solitaires ou en glomérules, bisexuées, régulières, 5-mères ; pédicelle atteignant 1 cm de long, articulé ; épicalice à 6–7 segments subulés de 9–18 mm de long, apex entier ; calice campanulé, atteignant 2,5 cm de long, côtes des lobes garnies de fins aiguillons ou de soies ; pétales libres, obovales, atteignant 4,5 cm × 3 cm, jaune pâle à base rouge-violet ; étamines nombreuses, réunies en colonne atteignant 1,2 cm de long, rose foncé ; ovaire supère, 5-loculaire, style à 5 branches, inclus dans la colonne staminale. Fruit : capsule ovoïde atteignant 2 cm de long, pubescent à poils couchés fins et épars, contenant de nombreuses graines. Graines réniformes, atteignant 4 mm × 3 mm, brun foncé.
Le genre Hibiscus comprend 200–300 espèces, principalement dans les régions tropicales et subtropicales. Hibiscus asper appartient à la section Furcaria, groupe d’environ 100 espèces, dont 30 se trouvent en Afrique tropicale et qui ont en commun un calice parcheminé (rarement charnu) à 10 veines fortement proéminentes, dont 5 vont jusqu’aux apex des segments et 5 jusqu’à leurs sinus. Les feuilles de plusieurs autres espèces de la section Furcaria sont des légumes plus connus : Hibiscus acetosella Welw. ex Hiern, Hibiscus cannabinus L., Hibiscus sabdariffa L. et Hibiscus surattensis L. Hibiscus mechowii Garcke se cultive comme légume en R.D. du Congo et s’emploie comme légume, comme remède contre la toux et pour sa fibre en Zambie. On consomme les feuilles d’Hibiscus noldeae Baker f. en R.D. du Congo, au Zimbabwe et en Tanzanie, tandis qu’on confectionne des cordages à partir des fibres libériennes en R.D. du Congo.
On peut distinguer Hibiscus asper des espèces proches d’Hibiscus par ses tiges garnies de fins aiguillons, ses rameaux végétatifs peu développés, ses lobes de l’épicalice étroits et non bifurqués, et son calice portant un nectaire, des poils laineux blancs ainsi que des soies ou aiguillons courbés. Hibiscus asper était et reste parfois encore considéré comme étant conspécifique avec Hibiscus cannabinus. Il est probablement surtout autogame. Ceci est favorisé par la structure de la fleur, les branches du style étant incluses dans la colonne staminale ou à peine exsertes.
Falsifications et succédanés
Description
Autres données botaniques
Croissance et développement
Ecologie
On trouve Hibiscus asper dans les jachères, dans les savanes herbeuses et aux lisières des forêts-galeries. On ne le considère pas très nuisible en tant qu’adventice dans son aire d’origine.
Multiplication et plantation
Gestion
Maladies et ravageurs
Récolte
Rendement
Traitement après récolte
Ressources génétiques
Au Sénégal, on cultive à petite échelle une sélection locale d’Hibiscus asper à feuilles étroites. Les collections de ressources génétiques en détiennent très peu d’entrées. Comme il est répandu et souvent abondant, Hibiscus asper n’est pas menacé d’érosion génétique.
Sélection
Perspectives
Hibiscus asper continuera d’être un légume secondaire d’importance locale, surtout dans la région du Sahel. Son usage pour l’amélioration des espèces d’Hibiscus plus importantes commercialement a jusqu’à maintenant été négligé.
Références principales
- Baerts, M. & Lehmann, J., 2002. Hibiscus asper. [Internet]. Prelude Medicinal Plants Database. Metafro-Infosys, Royal Museum for Central Africa, Tervuren, Belgium http://www.metafro.be/prelude/view_plant?pi=06790 December 2003.
- Bartha, R., 1970. Fodder plants in the Sahel zone of Africa. Weltforum Verlag, München, Germany. 306 pp.
- Burkill, H.M., 1997. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 4, Families M–R. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 969 pp.
- Wilson, F.D., 1999. Revision of Hibiscus section Furcaria (Malvaceae) in Africa and Asia. Bulletin of the Natural History Museum, Botany Series 29: 47–79.
Autres références
- Akpan, G.A., 2000. Cytogenetic characteristics and the breeding system in six Hibiscus species. Theoretical and Applied Genetics 100(2): 315–318.
- Akpan, G.A. & Hossain, M.G., 1998. Karyotypes and evolutionary relations of Hibiscus asper Hook., H. cannabinus L. and H. surattensis L. (Malvaceae). Botanical Journal of the Linnean Society 128(3): 207–216.
- Hochreutiner, B.P.G., 1955. Malvacées (Malvaceae). Flore de Madagascar et des Comores (plantes vasculaires), familles 129–130. Firmin-Didot et cie., Paris, France. 170 pp.
- Njiforti, H.L., Hebou, L. & Bodenkamp, A., 1998. Diet of the helmeted guineafowl (Numida meleagris galeata Pallas) in the Waza region of North Cameroon. African Journal of Ecology 36(1): 71–82.
- Tollens, E., 2003. Sécurité alimentaire à Kinshasa: un face à face quotidien avec l'adversité. Département d'Economie Agricole et de l'Environnement. Katholieke Universiteit Leuven, Belgium. 33 pp.
- Vollesen, K., 1995. Malvaceae. In: Edwards, S., Mesfin Tadesse & Hedberg, I. (Editors). Flora of Ethiopia and Eritrea. Volume 2, part 2. Canellaceae to Euphorbiaceae. The National Herbarium, Addis Ababa University, Addis Ababa, Ethiopia and Department of Systematic Botany, Uppsala University, Uppsala, Sweden. pp. 190–256.
Auteur(s)
- R.R. Schippers
De Boeier 7, 3742 GD Baarn, Netherlands
- C.H. Bosch
PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Consulté le 18 décembre 2024.
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