Genêt (Pline)
Voir Pline l'Ancien
[Livre XIX, II, 15]
Asia e genista facit lina ad retia praecipue in piscando durantia, frutice madefacto decem diebus, Aethiopes Indique e malis, Arabes e cucurbitis in arboribus, ut diximus, genitis.
- L'Asie tire du genêt un lin excellent pour les filets, qui durent longtemps à la pêche : pour le préparer, on fait macérer l'arbrisseau pendant dix jours. (site Remacle)
- L'Asie tire du genêt un lin pour faire des filets qui durent longtemps, surtout pour la pêche, en rouissant l'arbrisseau pendant dix jours. (André)
[Livre XIX, VII, 26-27]
[26] Sparta quidem usus multa post saecula coeptus est, nec ante Poenorum arma, quae primum Hispaniae intulerunt. herba et haec, sponte nascens et quae non queat seri, iuncusque proprie aridi soli, uni terrae data vitio. namque id malum telluris est, nec aliud ibi seri aut nasci potest. in Africa exiguum et inutile gignitur. Carthaginiensis Hispaniae citerioris portio, nec haec tota, sed quatenus parit, montes quoque sparto operit.
[27] Hinc strata rusticis eorum, hinc ignes facesque, hinc calceamina et pastorum vestes. Animalibus noxium praeterquam cacuminum teneritate. Ad reliquos usus laboriose evellitur ocreatis cruribus manuque textis manicis convoluta, osseis iligneisve conamentis, nunc iam in hiemem iuxta, facillime tamen ab idibus Mais in Iunias. Hoc maturitatis tempus.
- Le fait est que le spart (stipa tenacissima, L.) n'a commencé à être employé que plusieurs siècles après lui ; l'usage n'en remonte pas au delà de la première guerre que les Carthaginois firent en Espagne. C'est une herbe qui croît spontanément et qui ne peut être semée, espèce de jonc propre à un sol aride, production malheureuse donnée à une seule terre; car c'est un fléau pour le sol, et rien autre ne peut ou y être semé, ou y venir spontanément. L'Afrique produit un spart petit et inutile. On le trouve en une portion de la province de Carthagène dans l'Espagne citérieure, et pas même dans toute cette portion; mais là où elle produit le spart, les montagnes même en sont couvertes. Les paysans en font leur lit, leur feu, leurs flambeaux, leurs chaussures; les bergers en font leurs habits. Le spart est nuisible aux animaux, excepté les sommités tendres. Pour l'employer on l'arrache péniblement en se garnissant les jambes de bottines, les mains de gants, et en le roulant, pour s'aider, autour d'un os ou d'un bâton. Aujourd'hui on l'arrache aussi bien en hiver, quoique le moment où l'arrachement en est le plus facile soit depuis les ides de mal (15 mai) jusqu'à celles de juin (13 juin); c'est l'époque de sa maturité. (site Remacle)
- A vrai dire, l'usage du sparte est postérieur de plusieurs siècles et n'est pas antérieur à la première expédition carthaginoise en Espagne. C'est aussi une herbe, qui croît spontanément et ne peut être semée, un jonc des sols arides à proprement parler, malheur réservé à une seule terre, car c'est un fléau pour le sol, et rien d'autre ne peut y être semé ou y venir spontanément. Celui d'Afrique est petit et sans usage. Le sparte croît dans une partie de la province de Carthagène dans l'Espagne citérieure, et encore pas dans toute cette région ; mais là où il pousse, même les montagnes en sont couvertes. Les paysans de ces montagnes en tirent leurs lits, leur feu, leurs éclairage, leurs chaussures, et les bergers leurs habits. Il est nuisible aux animaux, excepté les sommités tendres. Pour les autres emplois, on l'arrache péniblement à la main, en mettant des jambières et des gants de tissu, et en l'enroulant autour de bâtonnets d'os ou de bois d'yeuse. Aujourd'hui l'opération a lieu aussi bien jusqu'à l'hiver, mais elle est le plus facile des ides de mal (15 mai) à celles de juin (13 juin). C'est l'époque de sa maturité. (André)
[Livre XXIV, XL, 65-66]
[65] Genista quoque vinculi usum praestat, floris apibus gratissimi. Dubito an haec sit quam Graeci auctores sparton appellavere, cum ex ea lina piscatoria apud eos factitari docuerim, et numquid hanc designaverit Homerus, cum dixit navium sparta dissoluta. Nondum enim fuisse Hispanum Africanumve spartum in usu certum est et, cum fierent sutiles naves, lino tamen, non sparto umquam sutas. Semen eius, quod Graeci eodem nomine appellant, in follivulis passiolorum modo nascens purgat hellebori vice drachma et dimidia pota in aquae mulsae cyathis quattuor ieiunis.
[66] Rami, similiter frondes, in aceto macerati pluribus diebus et tunsi sucum dant ischiadicis utilem cyathi unius potu. Quidam marina aqua macerare malunt et infudere clystere. Perunguntur eodem suco ischiadici addito oleo. quidam et ad stranguriam utuntur semine. Genista tunsa cum axungia genua dolentia sanat.
- Le genêt sert à faire des liens. Les fleurs en sont très-agréables aux abeilles. Je doute que ce soit la plante nommée par les auteurs grecs sparton, et avec laquelle on fait chez eux, comme je l'ai dit (XIX, 2, 7), des filets pour la pêche. Je doute aussi que ce soit celle qu'Homère désigne quand il parle des câbles (sparte) relâchés des vaisseaux ; car il est certain qu'alors le spart d'Afrique ou d'Espagne n'était pas encore en usage, et que pour les embarcations faites de pièces cousues on employait le lin et non le spart.
- La graine, que les Grecs nomment aussi sparton, vient dans des gousses, comme les haricots. Elle n'est pas moins purgative que l'ellébore, à la dose d'une drachme et demie dans quatre cyathes (0 litr., 18 ) d'eau miellée, à jeun. Les branches avec le feuillage, macérées dans du vinaigre pendant plusieurs jours et broyées, donnent un suc bon pour la coxalgie, à la dose d'un cyathe en potion. Quelques-uns aiment mieux les faire infuser dans de l'eau de mer et donner cette infusion en lavement. Dans la coxalgie on fait des frictions avec ce même suc, auquel on ajoute de l'huile. Quelques-uns emploient la graine pour la strangurie. Le genêt pilé avec de la graisse guérit les douleurs de genou. (site Remacle)
- Le genêt aussi sert à faire des liens ; ses fleurs sont très agréables aux abeilles. Je me demande si ce n'est pas la plante nommée sparton par les auteurs grecs, car on fait chez eux, comme je l'ai indiqué, un lin pour la pêche, et celle qu'Homère a désignée quand il parle des « câbles (sparta) détendus des vaisseaux ». Il est en effet certain que le sparte d'Espagne ou d'Afrique n'était pas encore en usage, et que, pour les embarcations faites de pièces cousues, on employait le lin pour les coudre, mais jamais le sparte.
- La graine, que les Grecs appellent du même nom et qui vient dans des gousses comme les doliques, purge à la façon de l'ellébore, à la dose d'une drachme et demie prise à jeun dans quatre cyathes d'hydromel. Les branches, avec le feuillage, macérées dans du vinaigre pendant plusieurs jours et pilées, donnent un suc bon pour la coxalgie, pris à la dose d'un cyathe. Quelques-uns préfèrent les faire macérer dans de l'eau de mer et donner l'infusion en lavement. Dans la coxalgie, on fait des frictions de ce même suc additionné d'huile. Quelques-uns emploient aussi la graine pour la strangurie. Le genêt pilé avec de la graisse guérit les douleurs du genou. (André)