Pteris-Aspidium-Asplenium-Polypodium (Rolland, Flore populaire)

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Osmunda
Eugène Rolland, Flore populaire, 1896-1914
Pteris

[Cette page comprend les noms de "la fougère" sans distinction de genre. Les noms affectés par Rolland à un genre particulier sont mis dans les pages suivantes aux genres concernés.]


[Tome XI, 88]

Pteris, Aspidium, Asplenium, Polypodium

Pteris (genre) (Linné), Aspidium (genre) (Swartz), Aspidium (genre), Polypodium (genre) (Linné). — LA FOUGÈRE.


  • filix, felix , filex, felex, fillis, follix, filicum, fenix, felga, filgeria, fulgeria, fogeria, feugera, feucheria, ferrgia, l. du m. â.


[89]

  • paleos, l. du m. â., MowAT.
  • ratis, gaulois, MARCELLUS EMPIRICUS, De medic., XXV, 37.
  • feuze, f., faugar, m., falguiera, f., feuziera, f., anc. dialectes du Midi.
  • fauzil, m., anc. franç., Du C.
  • flequier, flequiere, frequiere, fleclliere, flachière, fleciere, forchiere, faulgiere, fulgere, faugiere, feugiere, fochiere, feugire, feuquiere, fougere, feuchier, anc. franç.
  • fludza, f., félzé, m. ou f., forci, f., féou zé, f., féouvé, f., falha, f., flhôdza, f., fiôdja, f., fiâdze, f., fiôdze, f., fieuza, f., faouzë, f., fiàeuzë, f., fiàeüzë, f., fiouze, f., fuze, f., fôze, f., féougi, f., fougi, f., fugi, f., feûgë, f., fouge, f., en divers patois, principalement du Midi.
  • hëy'dzë, f., Bas Valais, GILL.
  • haoutss, f. sing., héoutss, f. sing., huoutss, f. sing., héouss, f. sing., huouss, f. sing., héou, f., ahéou, f., Landes et Basses-Pyr.
  • fourchô, m., Parly (Yonne), Joss.
  • forgassé, f., Aveyr., VAvss.
  • fouyèl', f., fèrkèl', f., Saint- Pol (P.-de-C.), c. p. M. En. EnMONT.
  • fèrkèl', f ., Samer (P.-de-C.), c. p. M. B. DE KERHEH.VÉ. - Hesdin (P.-de-C.), r. p.
  • falghèra, f., Pyr.-Orient., Hérault.
  • falghièy'ro, f., farghièy'do, f., folièy'ro, f., fooughièyro , f., foulièy'do, f., Aveyron.
  • flikiére, f., flétiére , f ., fél'tiére f., férkié , m., fèrkié, m., férké, m., félyire, f. , en divers pat. de la Somme, du Pas-de-C., du Nord, du Hainaut belge.
  • flichère, f., env. de Chimay, Hainaut wallon. J. F.
  • furgère, f., Ardennes.
  • fèrgèrr, f., Eure.
  • frëgiri, f., lyonnais, Pun·sP.
  • fourchire, f., Nièvre.
  • fouërdyërë, f., La Motte-Servolex (Sav.), r. p.
  • fringé, f., Vattetot-s.-M. (S.-Inf.), JORET.
  • fardzèy'ra, f., frèdzèy'rë, f., fourzéy'rë, f., Cantal, H.-Loire.
  • frandzèy'ra, f., fandzèy'ra, f., Pleaux (Cantal), r. p.
  • falhèro, f., falhèy'ro, f., folhèy'ro, f., languedocien.
  • foulèrë, f., Palaiseau (S.-et-O.), r. p.
  • folire, f., falère, f., falure, f., foualure, J., falàyure, f., fëlèyure, f., foléyère, f. , Vosges, HAILL.
  • farièy'ro, f., Aveyr., VAvss.
  • fékère, f., fëkère, f., foughère, f., S.-Inf., P.-de-C.


[90]

  • foughière, f., lndre-et-L.
  • fogllyiro, fodyiro, foudièy'ro, foudjèy'ro, fooudjè-ro, feûdjièro, foudjîre, fétchère, fëlchire, foudzèro, foudzèy'ro, fooudzirë, foudzère, fuzèra, f., f6zèra, f., fouzîro, fouzère, fouizère, fouizire, fougiro, faogire, feugire, fëgièro, fugière, feugère, fégère, fagère, fouj6re, fouchère, fuch ère, fëchière, fouyèy'ro, foouyèro, fouyèro, fàyère, fieûre, en divers patois.
  • haugueyre. f., aoc. gascon, Arch. hist. de la Gironde, t. XI, au gloss.
  • haoughèra, f., haoughèro, f., haoughéy're, f., héoughèy're, f., houghèra, f., houghèro, f., houghère, f. [heus et feus surtout. L. B.]. Ariège, H.-Gar., H.-Pyr., B.-Pyr., Landes, Gers, Gironde.
  • hounghèro, f., Nestier (H.-Pyr.), PoRTES, Fables, 1857, p. 98.
  • funkière, funghière, funghère, finghère, finglwre, fingère, fingière, fungère, fungire, funjoûre, feuguère, Normandie.
  • fablièro, f., Lauzerte (T.-et-G.), r. p.
  • f6vièy'm, f., La Chapelle (Savoie), r. p.
  • fooubièy 'ro, f., Sainte-Geneviève, Campagnac, Saint-Geniez, Mur de
  • Barrez (Aveyr.), r. p. - Lieutadès (Cantal), r. p.
  • fouyon, m., Ruffey, près Dijon, r. p.
  • yèrfouja, f., jargon de Razey, près Xertigny (Vosges), r. p.
  • fougèrô, m., env. de Hennes, r. p.
  • fougérass, masc. sing., Veauchette (Loire), r. p.
  • fougièrne, f., Saint-Syrnphot·ien (Jndt·e-ct-L.), r. p.
  • cougère. f., Percey (Yonne), JosSIEH.
  • fadèy'rë, f., Laveissière (Cantal), r. p.
  • fougie, f, wallon du XVe s., J. CAMUS, Manuser.
  • fètchière, f., Neufchâteau (Luxembom·g belge). J.F.
  • fètchîre, f., wallon, Ardenne belge, prov. de Liège, Prusse wall. J. F.
  • fètchî, f., wallon de Verviers, Hei-ve, Visé. J. F.
  • fitchîre, f., wallon de Gedinne (Namur), Hockai (Liège). J. F.
  • fètcherale, f., et fètcherote, f., wallon, désignent les petites fougères ou fougères sans tige. J. F.
  • fougé, fém., Guilly (Indre), r. p.- Blegny, Vincelles (Yonne), r. p.
  • fouàl', f., île d'Aurigny, c. p. M. Eo. EoMONT.
  • fougè, fém., Corbigny (Nièvre), r. p.
  • fouày', f., Guernesey, MÉTtVtER.
  • brëze, f., Yonne, JossJER.
  • farragasso, f., Aveyron, MtSTR.
  • litière, f., Ezy (Eure), r. p.- Samoreau (S.-et-M.), r p.
  • panetière, f., Bohain (Aisne), r. p.
  • alajho, f., cévenol, SAuv., 1785.


[91]

  • chalaille, f., aoc. fr., Romania, 1907, p. 261.
  • tsalàya, f., Firminy (Loire), r. p.
  • tsalàyo, f., Gylhoc (Ardèche), CLUGNET.
  • chalàya, f., Moyen Dauphiné, MouTIER.
  • chalày', f., Loire, GRAS.
  • clwlàyo, f., Bas Dauphiné, PUITSP.
  • chaléy, f., chalè, f., Lyonnais, PUITSP.
  • s&làya, f., Mezères (H.-Loire), r. p.
  • chanàya, f., Hérault, r. p.
  • paouzéta, f., mentonais, ANDREWS.
  • folhe dë rèflé, f., Cervant (H.-Sav.), r. p.
  • gaoubi, m., provençal, AvRIL.
  • vigno d'oou diablé, f, provençal, PELLAS, 1723.
  • attrapo-mousco, f., Lot, c. p. M. R. FouRÈS. (On pend la fougère au plafond pour y attirer les mouches et on la brûle ensuite.)
  • barbo ò Dieu, f., Les Fourgs (Doubs), TissoT.
  • érba d'colouvra, f., Saint-Jean-de-Maurienne, CoNST.
  • èrba d'lei. f., Villette (Sav.), r. p.


Voir d'autres noms gallo-romans de la fougère dans Gilliéron et Edmont, Atlas ling. de la Fr., fasc. 13, carte 600.

  • radenenn, bret. moy. et mod., plur. mod., raden, van., radinênn, pl., radin, radineu, à Mûr (van. des C.-d.-N.), razênn, cf. Rev. Celt., V, 126, 274 ; ERNAULT, Gloss. moy. br., 560 ; PEDERSEN, Vgl. Gram, 1, 91, 384 [E. E.].
  • hradenn, breton de Sainte-Tréphine (C.-du-N.), r. p.
  • raden aer (= [fougère de serpent, E. E.]), breton du Finistère, c. p. M. H. LE CARGUET.
  • rây', breton de Grand-Champ (Morbihan), r. p.
  • yaoutt, breton de Guingamp, r. p. (= herbe, E. E.].
  • felese, vénitien, - frexa, génois.
  • fârle, farn, fare, fân, fâr, Suisse allem., STAUB.
  • varen, varenkruid, varente, barmte, flamand.


Un lieu rempli de fougères est appelé :

  • filia filicarium , filitarium, filacerium, filicetum, filiclum, felicelum, filgeria, l. du m. â., Du C. ; etc.
  • falgar, m., folgar, m., anc. gascon, LucHAIRE, Rec. d'anc. textes gascons, p. 167.
  • feugueray, m., fougueray, m., fougeraye, f., fugeraye, f., anc. fr.
  • falgà, m., hécuyà, m., hougarà, m., fécuzièro, f., féchereû, fètchereû, w., m., en divers patois.


[92]

  • alajas, m., cévenol, AzAÏS.
  • radenec, moy. bret., radennecg, mod., radinée, van., cf. ERNAULT, Gloss. moy. bret., 580. [E. E.].


Cueillir de la fougère se dit :

  • radenna, hret. mod., radina, radinai, van. [E. E.].


Toponomastique : La Foulquière, Le Faulquier, La Fluquière, La Felguière, Les Felgères, Les Fulgïères, La Foulgère, Le Falger, Le Flougère, La Flaugire, La Flugère, Les Falgaires, La Flaugière, Les Froquières, Les Fléchères, Les Flessières, La Flochère, Le Flécheray, La Flécherie, Les Folquerolles, La Fléquerole, La Falguerole, Les Folgerolles, Le Falgoux, La Fouguière, Le Faugaret, Les Faugères, La Fougère, La Faugère, La Fiougère, Les Fiaugères, La Fiaugire, Le Fougereau, La Fangeraye, Les Fougerais, Le Faugeray, Le Fugeray, Le Faugery, Le Fougery, Le Fougerit, La Fougerie, La Faucherie, Le Fangiret, Les Fougerets, Les Fougereux, Les Fougeroux, Fougarolles, Feugerolles, Faugerolles, Fougerolles, Fouquières, Feuquières, Le Foucherel, Le Foucherol, noms de nombreuses localités.

  • Le Farghet, loc. près l'Escarène (Alpes-Mar.).
  • Flayosc, loc. du Var, RICAUD, Arch. civ. du Var, 1882, 1, 1.
  • Foulze, doc. de 1549, Les Fauges aujourd'hui.
  • Lo Fouge, doc. de 1485, loc. des B.-du-Rh., MoRTR.
  • Les Fargues, Les Farguettes, loc. du Tarn, du T.-et-G., du L.-et-G.
  • Le Falga, Falgayrouse, Flèyres, Le Fouga, H.-G.
  • Falguières, commune de Montauban (Tarn-et-Garonne)
  • La Heuguère, Le Hougara, Le Houga, Gers et B.-Pyr.
  • Fougerac en 1471, Fougerai, La Faille, La Faillère, Falguayrac, Dordogne, DE GouRGUES.
  • Lafarge, Fargeas, Sainte-Marie de Frugie, Fuyas, loc. du Limousin, LEROUGF., Arch. civ. de la H.-Vienne, 1882, pages 127, 143, 148.
  • Fargeyras, Felghador en 1522, Le Falgeadou, Feljadou, Falgairoux, La Fareire, Frougoux, Les Frouges, Filzinas en 1414, Felgines, Falès, Falhès, Les Palières, Fallades, Falitoux, Fouilloux, La Fouillère, loc. du Cantal, AMÉ.
  • Le Fal, Le Fele/, Frela.l, Frelut, Le Fauliat, Flechai, Flageal, Les Felines, Feligonde, Flessanges, Fouchal, Falaitouze, Fallargues, Les Falvards La Farge, La Fargelte, Les Fargeolles, Faucher, Fauquely, Fargoulas, Farigolle, Fougeoles, Fouga-


[93]

doux, Fougedoire, La Fougerouse, Fouillai, Le Fouilloux, Fouillouze, Puy-de-Dôme BouiLLET.
  • La Flachia en 1449, La Fléchie, Les Flaches en 1555, Les Flacllières, La Flogère, Les Fouguets, Fougan. Faujoux, Drôme, BRuN-DuRAND.


[Sur les noms comme Forge, Forgue, etc., M. A. Perbosc remarque :

  • Las Fargos, doit signifier Les Forges. Fargueto, diminutif de fargo, signifie donc petite forge. - Cette remarque s'applique également aux patronymiques, dérivés de ces noms, qui figurent plus loin à l'onomastique et, notamment, aux noms en Forg., Fo1j, Fourg. - BOLLAND , en effet, a mêlé et confondu ces formes qui viennent de filicaria et de fabrica ; le lecteur philologue devra en faire le départ. Je ne supprime rien, crainte de supprimer à tort dans tel ou tel cas particulier. - H. G.]


  • Les Foges, anc. lieu-dit dans le Dauphiné, DEvAux. p. 273.
  • La Flaugère, Fulgelle, Fougète, Fouletière, La Foulitte, loc. des H.Alpes, ROMAN.
  • Flacheria, doc. de 1171, La Fléchère, Fléchet, La Roche-Fougère, Les Fauges, loc. de la Savoie, VERNIER.
  • Felgerias, doc. du moy. â., Feigères, Farges, Farget, loc. de l'Ain, GUJGUE.
  • Felnerias en 927, Fougnières, aujourd'hui, Frouges, Saône-et-L. CHAvoT.
  • Flagiacum en 944, Vlaca en 951, Flaceyum cn1310, Flagey, aujourd'hui, Les Grands Fiais, Saône-ct-L., GILLEMIN.
  • Fargioe en 1H)8, Farges, Figecarte au Xll" s., Fulchecort ou Fouchicort en 1250, Focl!ecour, aujourd'hui, Cher, Kersers, Stat. monum. du Cher, 1875, 1, 223, 267.
  • Feularde, loc. près Fussy (Cher).
  • La Plante des Fougères, La Fuchetterie, La F'oulquelière, La Feuge, Fungeroliœ, lat. de 1272, Fangerolles, doc. de 1471, Fougerolles, aujourd'hui, loc. de l'Indre, HuBERT.
  • La Loge-Fougereuse, loc. de la Vendée, BARBAUD, Arch. civ. de la r ., 1898, p. 157.
  • Fourchelinier, loc. des Deux-S., GouGET, Arch. des D.-S., 18H{i, série E, p. 3 et p. 55.
  • La Fougeassière, La Foucherie, La Frucherie, Fruchebois, Frusson,
  • La Frougellière, La Flocellière, Fulgerosioe en 1137, La Fougereuse,
  • Le Filouzet, Le Fouillouzet, Deux-Sèvres, LEDAIN.
  • Felgericus, lat. de l'an 1000, La Fogerassère, doc. de 1293, La Foujassière, doc. de 15H9, loc. de la Vienne, Rédet.


[94]

La Flêcherie. La Fléchaie, Fouge-Rouge, loc. de l'Anjou, C. PORT, Arch. civ. de M.-el-L., 1863, 1, 75; Arch. eccl. de M.-et-L., 1898, p. 83, 84.

  • Longa Filgeria, lat. du 1x• s ., Loupfougères (sic), aujourd'hui, La Longue-Fougère, La Fougeassière, La Fougerassière, doc. de 1633, La Flèche, Le Fléchay. La Fléchère, La Flécherie, Le Flécheray, La Fléchardière, Le Flécl!igné, Filgeriolles, doc. de 1252, loc. de la Mayenne, MAÎTRR.
  • Les Fléchets, loc. de la Sarthe, BELLÉE, Arch. de la S., 1870, 1, série E, p. 14.
  • La Flaiche, La Flaige, Eure-et-L., MERLET.
  • La Feugle, Feuquerey, doc. de 1300, Feugueray, Le Feugré, La Feularde, La Feulerie, Feuquel'Olles, Feuguerolles, loc. de l'Eure, BLOSSEVILLE.
  • Les Feugues, loc., HEULLANT, Munogr. de Saint-Georges du Theil (Eure), 1899, p. 198.
  • Filgeriac au Xl' s., La Fouguerie, Les Feugoures, La Ronde Fougère, Quinquefougère, Calvados, HIPP.
  • Lande-Fougère, Le Bois-Fougeray. La Fwlle, La Fiosselière, Le Flachon, Le flichot, La Fléchauserie, La Flachoussière, Loire-Inf., QuiLG.
  • Le Fouguet, Fouclzerel, Morbihan, RozENZN.
  • La Fougeanière, Les Fléchels, loc. de S.-et-M., LEMAIRE, Arch. civ. de S.-et-M, 1863, 1, série E, p. 132 et p. 180.
  • Flagy, loc. de S.-et-M.
  • Fléchies au xm• s., Pressy, Froyssy, Bray-sUl·-Somme, JossE, Hist. de Bray, 1882, p. 6.
  • Les Fargines, lieu-dit de la Somme, CAGNY, Péronne, 1869, II, 87.
  • L'Arbre à Fougère, triage de la forêt d'Hallatte, Etat des for. de Chantilly, 1733, p. 51 (c'était sans doute quelque vieil arbre plus ou moins creux, dans le tronc duquel poussait la fougère).
  • Fecher (w. fèlchî), dépend. de Soumagne, prov. de Liège. J. F.
  • Fechers, dépend. de Gedinne, prov. de Namur. J.F.
  • Fecheux, dépend. de Harquegnies, HAINAUT. J. F.
  • Fechereux , dépend. de Neufchâteu-lez-Visé, Liège; dépend. d'Esneux, Liège. J. F.
  • Feugade, Heugade, Heuga surtout, Heuguère, lieuxdits fréquents en Béarn, Heuga, fief en Béarn, commune de Laubeye, F. RAYMOND, Dict. top. des B.-P., p. 78. - Dans le Gers, Houga.
  • Heugarès, h. commune de Sarpourenx (lu.).
  • Heugassas, montagne, commune de Laruns (ID.).


[95]

  • Feuga, très répandu, Orthez, xvre s. Arch. mun. CCl, f• 301. C'est le terrain où pousse la plante. - L. BATCAVE.
  • Felkerioe, lat. de 1121, Feleskiers, en 1096, Flesquières, aujourd'hui, Cambrésis, BoNIFACE, 1866, p. 130.
  • La Follitière, doc. de 1678, La Foulquière, doc. de 1723, La Foulière, aujourd'hui, Yonne, QuANTIN, La Foucheterie, loc. de l'Yonne, QUANTIN.
  • Feilges, Felignies , anc. loc. de Champagne, Lo:.GNON, Doc. rël. au comté de Ch., 1901, 1; 106-107; II, 59.
  • Feges, ou Fuges, doc. du xu• s., Fouge, Fueges, doc. de 1152, Feugie, doc. de 1381, Fougie, Feuges, Fulcllerioe, lat. de 1097, Foucherie, doc. de 1145, loc. de l'Aube, BouTro·r.
  • Les Falièrts, La Falure, Le Rein de la Falure, Vosges, HAILLANT (dans Société d'émul. des V., 1883).
  • Fourclterennes, doc. de 1394, Fougeraines, doc. de 1464-, loc. de la Nièvre, SouLTRAJT.
  • La Foigière, loc. de la Suisse rom.
  • La Flongière, La Fiongère, La Feygire. La Fiaudière, La Feygire,
  • Le Federoz , Au Fidero, Le Foigeret, Le Foigiret, Suisse rom., JÀcc.
  • Les RatleiiUc, Les Radenuc, aue. bret., Rev. Celt., VIII, 139; Radenec (et Radenac, au xm• s. Radennac), Morbihan, RosBNWEJG [E. E.].


Enseigne: A la Fougère, enseigne d'un hôtel à Servoz (H.-Savoie).


Onomastique : Feule, Feilet, Felut (Cantal), Fliche, Flèche, Flicltet, Fléchet, Fléchè, Flachet, Flachat , Flacllat. Flechon) Flacheron, Flucher, Laflaquière, Fléchier, Flachard, Flachaire, Fléchaire, De la Flechère, Flécheux, Freulard, FlaceUère, Flesselles, Flécllelle, Flageul, Flagel, Fulchiron, Felgayon, Falguères, Falguière, Felgères, La Flagière, Faulquier, Folquet, Frugairon, Floissel, Flosseau, Falgairou, Lasfarguettes, Lasfargeas, Lasfargues, Fargues, Lafargue, Flagelet, Flagey, Flagy, Le Flaguais, Foulquié, Falgoux, Flusin, Felgines, Folgère, Flaagèu, De la Flogière, Fruquières, Fourguette, Fargier, Fargère, Frégé, Fourché, Frugairon, Frochot, Fou-rgeaud, Frogé, Purgé, Fargeas. Farjot, Farjat, Fa-rjon, Farjin, Falgold, Fargerot, Forgit, Farjé, Fasquelles, Fauquet, Fanqueux, Fouquerei, Fourgereux, Fourchotte, Fargeol, Fourqnin, Fourcart. Falret, Frugier, Furcy, Fouchy, Foucher, Forquignon, Fouchard, Faucher, Fauchier, Fugier, Feugier, Fouchieux, Fuzier, Fusil, Fuzi,


[96]

Fuzet, Fousseret, Fuzillier,_ Fogeron, Fugairon, Faugeyron, Feugueur, Feugereux, Defechereux, Defrecheux, Faugeras, Fouquin, Féjard, Fougerou, Fougerousse, Fougar, Fougeron, Fougerai, Fougucl , Fougeu, Fouju, Fouchère, F~uchères Feugères, Faugières, Fauguiaire, Faugier, Desfougères, La Faugère, Laheuguère (B.-Pyr.), Fouqueray, Faillier, Falhès, Fallières, De Fauget, Defougy, Fougeai, Fougeanel, Fougeron, Fougeret, Fougeras, Fougereau, Foucltereau, Defeugré, Desfougerels, La Fargue, Fargues, La .Farge, Fatges, Fargel, Farguler, Du Froulay, De Fogasser, Fougasse, Du Fouilloux, etc., etc., noms de famille .


M. L. BATCAVE pense que Fagasse, etc., représentent le nom de la fouace. Beaucoup de ces noms demanderaient à êtt·e étudiés avec plus de critique philologique ; mais nous préfé1·ons laisser subsister le texte de RoLLA:"D. - H. G.

Hailhe, nom de famille dans les H.-Pyr., au XIIIe s., Durier, Arch. eccl. des H.-P., 1892, 1, 225.

[Sur ce nom Hailhe nous recevons deux observations et nous préférons les donner comme corrections plutôt que de supprimer la mention faite à tort de ce nom par RoLLAND.

M. L. BATCAVE nous écrit: « Erreur : dans le Sud-Ouest entier, ce mot = perche flexible, crête de coq, torche ou brandon. Ce dernier sens, à Annecy aussi, V. Annales du Midi, 1914, p. 124. »

Et M. P. TARISSAN remarque de son côté : « Il existe encore des Hailhat, nom de famille, mais en Bigorre hailhe et hailhat ne signifient point fougère (hauguère) mais brandon, feu de joie, etc. »]

[Additions : Deféchereux, Defrécheux, J. Feller. - Falgayras, A. PEnBosc. --: Fougevrol, Eo. EoMONT.] - Flachon (H. G.] Radennec, anc. bret., ERNAULT, Gloss. 560, cf. Rev. Cell., V, 267 ; .Qoer-radennecq, P. GnÉG. [E. E.].


« Pans de bois à brins de fougère = petits potelets assemblés diagonalement à tenons et mortaises dans les intervalles de plusieurs poteaux à plomb ; ils ressemblent à des feuilles de fougère. » Mf:sANGE, Traité de Charpenterie, 1753, 1, 390.

« Assemb1age à brin de fougère, plancher à fougère = pans de bois disposés diagonalement, plancher par frises courtes, coupées d'onglet à chaque bout. Cette construction n'a plus lieu. » Terme de menuiserie, MoRISOT, 1814.


[97]

« Mais moins en est que de gmins de fougie1·e. » xv1• s., GRINGORE, OEuvres, éd. D'Hérie., 1, 41.

« S'énhéougà = s'enfougérer, se dit des troupeaux qui broutent la fougère le soir et en éprouvent du mal. » Landes, Mf:TIVIER, p. 723.

« Namque neglectis urenda filix innascitur agris. » Horace, Satires, 1, 3 (car c'est dans les champs négligés que croît la fougère tout au plus bonne à brûler). - J. FELLER.

On employait autrefois la potasse extraite des cendres de la fougere pout• la fabl'icatiou du verre.

Ne voit-l'en comment de fogière
Font cil (1) et cendre et voirre nestre,
Qui de voirrede sunt mestre.
Par dépuracion legièrc?
Si n'est pas li voines fogière,
Ne fogièee ne r'est pas voirre.
(Rom. de la Rose. v. 17020, édit. Fr. Michel.)

« Outre la Roquette on brûle, surtout en Lorraine, une herbe nommée fougère, et des cendt·es de cette herbe on s'en sert au lieli de soude, pom· fait·e les bouteilles sumommées de fougere. » PoMET, 1694.

« Ung voir de Fléquier = un verre de fougèl-e. » xn·e s., A. LEnov, Triomphe des carmes, 1834, p. 13.

« Tout n 'est en pris qu'un vorrc de rougière. » anc. fr., G. DE CHASTELLAIN, OEuvres, éd. Kervyn, VI, 229.

« Une lance de fougère = Un velTe à boire. » CH. MAUPAS, Desguise::, Comédie, 1626.

« Elle voit le barbier qui d'une main légère Tient un verre de vin qui rit dans la fougère. » BOILEAU, Lutrin, Ill.

« Vous n'avez point, verte fougère, L'éclat des fleurs qui brillent au printemps, Leur beauté n'est que passagère, Mais vous, vous plaisez en tous temps ; Aux plaisirs les plus doux qu'on goûte sur terre Vous prêtez des secours charmants ; Vous servez de lit aux amants, Aux buveurs vous servez de verre. » CH. BALLARD, Tendresses bachiques, 1712, II, 7.

«Quand la fougère produira du vin = jamais. » Ile-et-V., La Tradition, 1903, p. 68.

« Au pied de la ronche le gt·aiu,_ Au pied de la fougère la faim. »Nor-


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(1) Cil = les alchimistes.


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mandie, LE HÉRICHER, Sobrs. de Norm. 1890, p. 58. - « Dans la ronce le pain, Dans l~ fougère la faim. l> Loire-Infér., BIZEUL, (dans Manusc. de la Bibl. nat., n• 3343. t. VI, fU 196). - Douar askol, douar ed, Douar raden n'ed eo kel = « terre de chardon, terre de blé, terre de fougère ne l'est pas. » Haut-Léon (Bretagne), Manuscrit de MILLIN, c. p. M.F. VALLÉE.

« Planta-faougièyra = vam·ien, garnement, polisson. » Limousin, BmtBAL, Conte de Champalimeau, 1893, p. 42.

« Le Port-Hlanc a été dédié à Notre-Dame, à la suite d'un voeu. La population, consternée de voir les Anglais qui s'approchaient, fit une prière à la Vierge. Aussitôt, toutes les fougères se dressèrent sur la côte, comme des soldats, prêtes à recevoir bravement l'ennemi. Celui-ci, épouvanté à son tour, vira de b01·d pour ne plus revenir. » C.-du-Nord, Rev. d. tr. p., 1899, p. 212.

«Pour détruire la fougère, sans qu'elle puisse repousser, il faut la couper chaque vendredi du mois de mai. » Landes, MÉTIVIER, p. 133; Pays d'Albret, DARDY, 1, 254. - « On déracine la fougère, le jour de Saint-Abdon (30 juillet), afin qu'elle ne repousse pas. » SAuvÉ, Folkl. d. Vosges.

« Une méchante belle-mère envoyait la petite fille de la maison couper la fougère, le Dimanche. L'enfant avait des scrupules; Dieu la prit en pitié et fit disparaître la fougère de toute cette contrée. » Hédé (Ile-et-V.), Rev. d. trad. p, 1904, p. 247.

Le champ du miracle est une petite pièce de terre carrée, couverte de genêts, d'ajoncs et de broussailles. Saint-Jorhant, blessé au pied par une racine de fougère, demanda à Dieu que cette plante ne se montrât plus; prière qui fut exaucée, car, depuis, il ne se voit plus une seule fougère dans ce champ, bien que toutes les terres voisines en contiennent. En bien des lieux, on trouve de pareils champs où la fougère ne croît plus, et généralement on attribue la disparition de cette plante à la malédiction lancée contre elle soit par un saint, soit par le Juif errant. » Plouëc (C.-du-N.), Amu.wire d . C6tes-du-Nord, 1852, p. 45.

Diradenna plouye, « déraciner la fougère de Plouyai » est une des « ti'Ois choses impossibles à Dieu », d'après « un dicton abusif », « du côté de la montagne d'Aré », selon le P. Grégoire, parce que Plouyé défougéré ne serait plus Plouyé; voir Mélusine, X, 276, 277. « Il suffit de toucher légèrement une couleune avec une tige de fougère, pour la paralyser et la clouer sur place, au moins peu


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dant quelque temps. Si J'on appuie quelque peu, on la tue sîu·ement. »Basse-Bretagne, c. p. feu L. F. SAUVÉ.- De là l'addition du nom du serpent à celui de la fougère ? [E. E.]

« Le contact de la racine de fougèt·e suflit pour tuer tous les reptiles. » Botsse-Bretagne, O. PERRIN, Galerie bretonne, 1835. - « Si l'on frappe un aspic avec un hl'in de fougèt·e, il meurt aussitôt. » Haute-Bretagne, SÉBILLOT, Additions.

« Si l'on étête avec les dents le premier brin de fougère qu'on voit pousser, cela préserve des fièvres. » Haute-Bretagne, SÉBJLLOT, Coutumes. « Pour faire que les punaises ne t'ennuyront point la nuyt, prens herbe de fuchère, mets la sur la paille de ton lit, vers le chevet et aultre part et soye certain que toutes les punaises qui iront sur ladite herbe demeureront prisonnières, tellement que plus ne se trouveront pour te donner empeschement. » Basliment des receptes, 1544, f•1 20, V0.- « Si vous êtes incommodé par les puces, bt·ûlez un pied de fougère le jour de la fête de Saint-Abdon (30 juill.) et répandez-en la cendre sur le planchet · de votre maison; les puces crèveront aussitôt. » SAUVÉ, Fol/cl. d. Vosges.

Les paysans de l'Ardenne belge « rivent » les feuilles de fougère pour en faire des paillasses et des matelas, qui éloignent les insectes. - J . FELLEH.

« Moderni dixerunt quod in uocte sancti Johannis aliqui vadunt ad locus ubi filix nascitur et ibi stant per horas tres et dicunt quod cito in ilia h01·a filix gerit flores, post semen . » DE Bosco, Luminare majus, 1496, fel 60, v0 • - « La fougère ne fleurit que le jour de Saint-Jean, il n'y a que les bet·gers qui la voient. » Le Prévoyant Jardinier pour 1781. - « C'est une chose faulse, ce que aucuns racomptent, que la feuchère fleurit la nuit du sols: ti ce de l'été et à mesme heure, apt·ès qu'elle ha fleuri, la gt·aine tombe par terre. » xv1• s., L. FucHs, Commentaires, p 411. - « Veiller la fougère, c'est se trouver à minuit, la veille de la Saint-Jean, auprès d'une fougère, pour la voir fleurir ; celui qui le fait est assuré de trouver un trésor dans l'année. »Suisse romande, BRJDEL ; SAvov ; J. ÛLJVIER, Cant. de Vaud, 1837. - « Si un homme se trouve à minuit précis, dans un endroit couvert de fougère, d'où il ne puisse entendre ni parler, ni sonner, le diable lui apparaît avec une bourse d'argent. C'est ce qu'on appelle veiller la fouqère. » Haute-Gruyère (Suisse), Course dans le gruyère, Paris, 1826, p. 76. - « La fougère mâle que l'on


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a pu cueillir, étant à jeun et en état de grâce, avant le lever du soleil, le jour de la Saint-Jean, possède la propriété de repousser les sortilèges. Mêlée à l'eau bénite et au sel bénit, elle devient un excellent spécifique pour le bétail malade. » Orgelet (Jura), Mém. de la Soc. d. antiquaires, t. IV (1H23), p. 399.

« Si l'on veut découvrir les trésors cachés, il faut la nuit de Saint-Jean, vers minuit, ramasser de la graine de fougère. Le Dimanche des Rameaux de l'année suivante, on répand cette graine dans l'endroit où l'on suppose que les trésors sont cachés. » Haute-Bretagne, SÉBILLOT, Coutumes.

« Contrairement à l'opinion commune que la fougère n'a pas de semence, les Bretons croient, dans certains cantons (à St-Pabu), que chaque plante donne une seule graine que l'on ne peut recueillir qu'à la St-Jean et seulement la nuit en étendant une serviette blanche autour du plant de fougère. Celui qui peut avoir cette graine peut obtenir tout ce qu' il désire. » MILIN MS. [E. E.]

« Pour parler aux esprits la veille de la Saint-Jean il faut se transporter depuis les ouze heures jusqu'à minuit près d'un pied de fougère et dire : Je prie Dieu que les esprits à qui je souhaite parler apparaissent à minuit précise et aux trois quarts vous direz neuf fois : Bar, Kirallar, Alli, Alla, Tetragramaont. Extrait d'un ancien grimoire selon CHENAUX, Le Diable et ses cornes, Fribourg, 187fi. - « Cueillez de la fougère et fo1·mez en brasset qui trasse ces caractères: Huly. » Extrait d'un anc. manuscrit, Annuaire historique de l'Yonne, 1864, p. 190. - « Pour gagner à toutes sortes de jeux il faut cueillir la fougère la veille de la Saint-Jean à midy et en faire un bracelet qui ait la forme de ce caractère: Huty. » THIERS, Tr. des sup., 1697, I, 365.

« On appelle graine de fougère l'or avec lequel on graisse la patte d'un homme qu'on veut coiTompre. » Ducaliana, 1738, II, 505.

« De tous les talismans il n'en est point de préférable à la graine de fougère, pourvu qu'elle ait été ramassée dans la nuit de la Saint-Jean et déposée aussitôt après sur un plat d'argent, entre le coeur d'un crapaud et l'oeil gauche d'un corbeau mâle. Une pincée de cette graine merveilleuse assure la victoire au lutteur, permet à qui s'eu frotte les yeux de lire au fond des coeurs, et rend invisible celui qui la tient dans sa bouche. » Basse-Bretagne, c. p. feu L. F. SAUVÉ. « - Dites-moi, Jeanne..., Que faut-il avoir pour gâter le blé ? - Il


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faut avoir le cœur d'un crapaud, l'œil gauche d'un corbeau Et de la graine de fougère, ramassée la nuit du feu de la Saint-Jean. Avec un plat d'argent que j'avais j'en ramassais une poignée, Oui, entre onze heures et le coup de minuit. Il y a encore une autre herbe, que je ne nommerai pas, Et sans celle-là, les autres n'ont aucune vertu. » LuZEL, Giverziou Breiz-Izel, 1, 53, cf. 55, et Barzaz Breiz, 156, 157 (où il y a « la graine de la fougère verte », had ar raden glaz, « cueillie à ceut brasses au fond du puits »; l'autre ingrédient est « la racine de l'Herbe d'or », arrachée dans certaines conditions). [E. E.]

« Si une jeune fille aime à manier la feuille de fougère, c'est un présage qu'elle se couchera dessus un jour. » Naintré (Vienne), r. p. La fougère est une herbe qui ue porte pas de fruit. Quand pourras-tu, ma petite, quand pourras-tu revenir ? On chante ce couplet en dansant, même dans la partie bretonne des Côtes-du-Nord. [E. E.]

« Les Écossais croyaient jadis que lorsqu'on portait sur soi de la graine de cette plante, on devenait invisible. La fougère joue un grand rôle dans la sorcellerie. Les adeptes doivent en cueillir la graine la veille de la Saint-Jean et après un jeûne de quarante jours. Ils placent sous la plante une nappe neuve, de lin ou de chanvre, et lorsque la provision de graine est faite, ils doivent la déposer, soit dans du taffetas, soit dans du parchemin vierge, pour n'en faire usage que lorsqu'il s'agit de deviner les songes ou de faire apparaître les esprits. Il arrive quelquefois que le diable, pour contrarier les sorciers, leur suscite une tempête pendant qu'ils ramassent la graine; puis, il leur persuade, ce qui pourtant n'a jamais lieu, qu'en mettant des pièces d'or dans la bourre où se trouve la graine, ces pièces seront doublées le lendemain...

On guérit enfin de toutes sortes de maladies intérieures, si on porte une ceinture de fougère cueillie la veille de la Saint-Jean, à midi précis, et tressée de telle sorte qu'elle forme le caractère magique HVTY. Le synode tenu à Bordeaux en 1600 condamna l'usage de cette ceinture. » A. DE CHESNEL, Dict. des Superst ., col. 422. [Ed. Edm.]


Symbolique. - «La Fougère = souffrance; la fougerolle = trop m'importunez. » Traité cur. d. coul., 1847, p. 71. - « La Fougère = sincérité. » LENEVEUX, 1837.


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« La f. symbolise la confiance. » G. MACÉ, Mes lundis, 1889, p. 103. - « Au 1er mai un bouquet de fougère mis à la fenêtre d'une jeune fille signifie : May di fèlchîre Qui t'es fîre (fière)! » Belgique wallonne, Dictionn. des spots.

« Un bouquet de fouyon (= fougère) mis extérieurement à la fenêtre d'une fille, indique symboliquement qu'elle est sale et négligée dans sa toilette. » Ruffey près Dijon, r. p.

« Crescite in gratiâ = croissez dans la grâce ; devise de la famille de Varendonck qui a une fougère dans ses armes.» P . 1\ELLY, p. 170.

Dans certains villages des Pyrénées un bouquet de fougères sert d "enseigne de cabaret. - P. TARISSAN.


Devinettes. - « Cisélat et récisélat Cap de cisécu y és passat = ciselé et reciselé, aucun ciseau n'y est passé. » Aveyr. - « Talhatch é rétalhatch, Cap de ciseou (aucun ciseau) non y a toucatch. >> Ariège. -« Dentelée, redelitelée Aucun ciseau n'y est . passé. >> Gironde.

« Qui est-ce qui vint â monde avou les pougns sèrés (avec les poings fermés) ? Coo, prov. de Liège., J. FELLER.

« Qui est-ce qui fait le poing (1) à son maître en se levant ? » Ain.

Voir encore, pour devinettes concernant la fougère : Mélusine, t. 1, col. 260; Revue celtique, 1879, p. 77 ; J. yrNSON, Folkl. du pays basque, p. 251, 252.

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(1) Quand la feuille de fougère commence à se développer elle semble former un poing menaçant.


[Le texte qui suit a été publié comme addition à la page 251 du tome XI (voir Additions et corrections du tome 11 (Rolland, Flore populaire).

M. Paul Sebillot raconte, dans ses souvenirs d'enfance, au cours de ses longs Mémoires, que, pendant ses vacances d'écolier, il allait quelquefois en visite chez une de ses tantes, aux environs de Matignon : « Nous nous amusions, dans le grand jardin derrière le vieux manoir de la Peignie, que ma tante avait modernisé, dans les avenues et dans les bois. L'un d'eux, dans lequel nous n'entrions pas aussi volontiers que dans les autres, s'appelait le bois de la Chouanière, et l'on disait qu'il n'y poussait plus de fougère, parce qu'un prêtre, qui y avait été tué, avait maudit cette plante en mourant. » Le Breton de Paris, 1er mars 1914. - La légende avait évidemment été inventée pour expliquer l'absence de fougère dans ce bois.]