Euphorbia cotinifolia (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Euphorbia cotinifolia (L.) subsp. cotinoides (Miq.) Christenhusz [sic : cotonifolia]
Synonymie
- Euphorbia cotonoides Miq.
Noms vernaculaires
- Créole : nivrée indien [nivré-endjen).
- Wayãpi : —
- Palikur : —
- Kali’na : kunapalu.
- Arawak : kunapalu.
- Portugais : açacuí (DUCKE, 1946).
Écologie, morphologie
Arbre cultivé de petite taille, aujourd’hui assez rare.
Collections de référence
Moretti 1108 ; Prévost 3328.
Emplois
C’était autrefois un poison de pêche amérindien très important, tant dans le plateau des Guyanes que sur la côte (Kali’na et Arawak) (MORETTI et GRENAND, 1982). Nous ne l’avons plus retrouvé que rarement, planté chez les Kali’na du nord-ouest de la Guyane et dans certains jardins créoles de la région de Saint-Georges de l’Oyapock. Les Amérindiens en ont progressivement abandonné la culture, plus en raison de la très forte causticité du latex qui en exsude et du danger qu’il représente, que pour ses effets meurtriers sur le poisson.
Les observations recueillies tant par AHLBRINCK ([1931] 1956) chez les Kali’na, que par PRANCE (1972) chez les Maku du Rio Negro, sont très claires à ce sujet.
Cette plante est utilisée différemment par les Créoles du bas Oyapock pour détruire les fourmis du genre Solenopsis et les fourmis manioc (Atta spp). La macération des parties aériennes est versée dans les orifices des fourmilières.
Étymologie
- Créole : de nivrée, « poison de pêche », et indien, ainsi nommée en raison de l’usage qu’en faisaient les Amérindiens.
- Portugais : mot tupi, de açacu, « arbre Hura crepitans », et í, « petit ». Le rapprochement avec cette autre Euphorbiacée très toxique marque bien la causticité du latex.
Chimie et pharmacologie
Les extraits hydro-alcooliques de cette espèce se sont avérés cytotoxiques sur culture de cellules KB et leucémie P-388. Ils sont également larvicides sur Aedes aegypti (MORETTI, non publié).
Cette plante est aussi toxique pour le bétail (TOKARNIA et al., 1996).
Tests chimiques en fin d’ouvrage.