Entandrophragma excelsum (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
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Bois d'œuvre Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
Bois de feu Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Ornemental Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Entandrophragma excelsum (Dawe & Sprague) Sprague


Protologue: Bull. Misc. Inform. Kew 1910: 180 (1910).
Famille: Meliaceae
Nombre de chromosomes: 2n = 72

Synonymes

  • Entandrophragma stolzii Harms (1917).

Noms vernaculaires

  • Mkukusu (Sw).

Origine et répartition géographique

Entandrophragma excelsum se rencontre dans l’est de la R.D. du Congo, au Rwanda, au Burundi, en Ouganda, en Tanzanie, au Malawi et en Zambie.

Usages

Le bois convient pour la construction, les revêtements de sol, la menuiserie, les boiseries intérieures, les meubles, l’ébénisterie, les instruments de musique, les châssis de véhicules, les jouets, les bibelots, les cageots, les caisses, la sculpture, le tournage, les placages et le contreplaqué. Il est aussi utilisé comme bois de feu et pour la production de charbon de bois.

Au Burundi, les cendres produites à partir de l’écorce de racine se passent sur des scarifications pour traiter la toux sanglante. En Tanzanie, les racines sont utilisées pour traiter la gonorrhée et la hernie. Entandrophragma excelsum est planté comme arbre d’alignement. Il est également planté dans les systèmes d’agroforesterie comme arbre d’ombrage.

Production et commerce international

Entandrophragma excelsum n’est pas récolté à grande échelle comme bois d’œuvre commercial. Il avait autrefois une certaine importance au Burundi, mais officiellement l’abattage n’est plus autorisé.

Propriétés

Le bois de cœur, brun rosé au moment de la coupe, fonce à l’exposition pour devenir brun rougeâtre, et se démarque d’habitude nettement de l’aubier, blanc rosé à brun pâle, atteignant 5 cm de large. Il est contrefil, parfois à fil droit, le grain moyen. Les surfaces sciées sur quartier présentent une figure rayée souvent irrégulière.

C’est un bois modérément léger, d’une densité d’environ 460–530 kg/m³ à 12% d’humidité. Les grumes sont généralement droites et cylindriques, mais sujettes à une importante cadranure et des gerces considérables sur les extrémités après l’abattage, en raison de la présence fréquente de bois de tension. Le bois sèche assez lentement à l’air, et il faut 2 mois à des planches de 2,5 cm d’épaisseur pour passer de l’état vert à 15% d’humidité. L’empilage et le lestage du bois doivent être effectués avec soin car il est fortement sujet au gauchissement, au tuilage et à la déformation. Le sciage sur quartier avant séchage est recommandé. Le séchage au four nécessite le plus grand soin pour obtenir des résultats satisfaisants. Les taux de retrait du bois vert à anhydre sont moyens à élevés : de 3,1–5,6% radialement et de 8,1–12,4% tangentiellement. Une fois sec, le bois est moyennement stable en service.

A 12% d’humidité, le module de rupture est de 50–108 N/mm², le module d’élasticité de 6800–9900 N/mm², la compression axiale de 32–43 N/mm², le cisaillement de 8–10 N/mm², le fendage de 11–13 N/mm et la dureté Janka de flanc de 2050 N.

Le bois se scie et se travaille assez facilement, aussi bien à la main qu’avec des machines-outils ; l’effet d’usure sur les lames de coupe reste léger. Au rabotage et au façonnage, un angle de coupe de 15–25° est recommandé pour éviter le peluchage. Le recours à un enduit est nécessaire pour obtenir une belle finition. Le bois est difficile à forer proprement et il n’est possible d’utiliser que des mèches carrées de petite taille. Les propriétés de clouage, de vissage et de collage sont satisfaisantes, mais la capacité de rétention des clous est médiocre. La coloration peut donner de médiocres résultats sur les surfaces sciées sur quartier, problème qui peut être résolu par le recours à un apprêt. Le bois convient à la production de placages tranchés et déroulés, et peut être transformé en contreplaqué de qualité satisfaisante.

Il n’est pas durable, étant sensible aux attaques de vrillettes, de foreurs, de termites et de térébrants marins. Le bois de cœur est rebelle aux produits de conservation, l’aubier moyennement rebelle.

Description

  • Grand arbre caducifolié, dioïque, atteignant 45(–60) m de haut ; fût dépourvu de branches jusqu’à 27 m de hauteur, droit et cylindrique, atteignant 200(–250) cm de diamètre, à grands contreforts atteignant 5 m de haut ; surface de l’écorce grisâtre parsemée de taches orange pâle, lisse, devenant écailleuse par endroits, écailles laissant des crevasses superficielles, écorce interne rougeâtre striée de blanc ; cime arrondie ou en forme de dôme ; jeunes rameaux à poils courts, brunâtres et denses.
  • Feuilles alternes, groupées à l’extrémité des rameaux, composées paripennées à 8–16 folioles ; stipules absentes ; pétiole de 9–23 cm de long, à peine aplati, rachis de 10–45 cm de long, glabre ; pétiolules atteignant 10 mm de long ; folioles opposées ou presque, oblongues-elliptiques, de 8–18(–30) cm × 4,5–8(–14) cm, arrondies et légèrement asymétriques à la base, habituellement courtement acuminées à l’apex avec une pointe souvent réfléchie, papyracées à finement coriaces, glabres, pennatinervées à 8–14 paires de nervures latérales.
  • Inflorescence : panicule axillaire ou terminale jusqu’à 25(–45) cm de long, à poils courts.
  • Fleurs unisexuées, régulières, 5-mères ; pédicelle de 2–4 mm de long ; calice en coupe, lobé quasiment jusqu’au milieu, de 1,5–2 mm de long, à poils courts épars à l’extérieur ; pétales libres, elliptiques, de 5–7 mm de long, glabres ou légèrement poilus à poils courts à l’extérieur, blancs ou blanc rosé ; étamines soudées en un tube urcéolé de 3–4 mm de long, avec 10 anthères au sommet, qui est entier ou ondulé ; disque en coussin, indistinct ; ovaire supère, ampulliforme, 5-loculaire, style très court, stigmate discoïde ; fleurs mâles à ovaire rudimentaire, fleurs femelles à anthères plus petites, indéhiscentes.
  • Fruit : capsule cylindrique retombante de 12–20(–25) cm × 3–4 cm, brun foncé à noir violacé, à nombreuses petites lenticelles, déhiscente à à partir de la base par 5 valves ligneuses, contenant jusqu’à 30 graines attachées à la partie supérieure de la colonne centrale.

Autres données botaniques

Les graines ailées sont dispersées par le vent, mais la plupart tombent apparemment près de l’arbre-mère.

Le genre Entandrophragma comprend environ 10 espèces et est confiné à l’Afrique tropicale. Il appartient à la tribu des Swietenieae et est apparenté aux genres Lovoa, Khaya et Pseudocedrela.

Le bois de plusieurs autres Entandrophragma spp. est utilisé localement et occasionnellement en Afrique centrale, orientale et australe.

Entandrophragma bussei

Entandrophragma bussei Engl. est un arbre de taille moyenne atteignant 20 m de haut, endémique de la Tanzanie, où il est présent dans les fourrés décidus, la forêt claire et la savane arbustive, à 800–1200 m d’altitude. Le bois est brun rougeâtre, lourd, d’une densité d’environ 850 kg/m³ à 12% d’humidité. Il se travaille facilement et prend une belle finition, mais il ne retient pas bien les clous. Le bois est localement utilisé pour les meubles, les ruches et les récipients à lait. Il convient pour la construction, les revêtements de sol, la menuiserie, les boiseries intérieures, la construction navale, les châssis de véhicules, les jouets, les bibelots, les boîtes, les caisses, le tournage, les placages et le contreplaqué. L’écorce est utilisée en médecine chez les mères qui allaitent et qui ont des problèmes de lactation.

Entandrophragma caudatum

Entandrophragma caudatum (Sprague) Sprague (acajou de montagne) est un arbre de taille moyenne atteignant 30 m de haut, présent depuis le Malawi, la Zambie et le Mozambique jusqu’en Afrique du Sud. Le bois, brun rougeâtre ou brun foncé, est moyennement lourd, d’une densité de 700–815 kg/m³ à 12% d’humidité. Les taux de retrait du bois vert à anhydre sont faibles, de 3,1% radialement et de 5,5% tangentiellement. C’est un bois recherché localement pour la fabrication de meubles, l’ébénisterie et les pirogues, mais l’offre est limitée. L’écorce était jadis utilisée pour la teinture et le tannage ; elle a montré une activité antiplasmodium in vitro.

Entandrophragma delevoyi

Entandrophragma delevoyi De Wild. est un arbre relativement grand atteignant 35 m de haut, présent en R.D. du Congo, en Tanzanie et en Zambie, dans la forêt sempervirente sèche et les ripisylves. Le bois, modérément lourd, a une densité d’environ 660 kg/m³ à 12% d’humidité. Il est localement utilisé pour la construction de maisons, comme bois de feu et pour la production de charbon de bois. Entandrophragma delevoyi est planté comme arbre d’ombrage et d’alignement ornemental.

Entandrophragma palustre

Entandrophragma palustre Staner est un arbre relativement grand atteignant 30(–40) m de haut et 100(–150) cm de diamètre, caractéristique des forêts marécageuses du Congo et de la R.D. du Congo (et probablement d’autres régions d’Afrique centrale). Le bois, brun rougeâtre, est moyennement lourd, d’une densité d’environ 580–750 kg/m³ à 12% d’humidité. Il est relativement difficile à scier. Il convient pour la construction, la menuiserie, les boiseries intérieures, la fabrication de meubles, l’ébénisterie, les jouets, les bibelots, les cageots, les caisses, la sculpture et les placages tranchés. L’écorce est employée en médecine traditionnelle pour traiter les maux d’estomac, les douleurs rénales, les rhumatismes, les hémorroïdes, la gale, l’otite et l’inflammation oculaire.

Ecologie

Entandrophragma excelsum est présent dans la forêt pluviale de moyenne altitude et de haute altitude, à (1000–)1300–2150 m. On le trouve localement aussi dans les ripisylves.

Gestion

Les graines se conservent un certain temps dans des récipients hermétiquement fermés à l’abri de la chaleur, mais les dégâts dus aux insectes, auxquels elles sont très sensibles, doivent être évités, par ex. en y ajoutant des cendres. La germination serait accélérée par le trempage des graines pendant une nuit. Les jeunes semis nécessitent un ombrage par le dessus.

Dans des essais au Rwanda, Entandrophragma excelsum s’est avéré un arbre d’ombrage utile dans les systèmes d’agroforesterie ; le soja en particulier a eu une croissance prolifique sous ces arbres.

Ressources génétiques

Bien que l’exploitation d’Entandrophragma excelsum ne soit pas effectuée à une échelle commerciale, les peuplements pourraient à terme être menacés par la perte de leur milieu. Entandrophragma excelsum figure sur la Liste rouge de l’UICN, mais le risque d’érosion génétique est encore jugé faible.

Perspectives

Le bois d’Entandrophragma excelsum n’est pas très recherché pour les emplois locaux car il gauchit et se déforme souvent énormément au séchage. De plus il n’est pas durable et de médiocre figure. Sa présence dans des régions montagneuses est souvent un frein à son exploitation commerciale. Cependant, Entandrophragma excelsum peut être intéressant dans le cadre d’une plantation à grande échelle dans les programmes d’agroforesterie pour les régions de haute altitude. Un approfondissement des recherches est nécessaires sur les taux de croissance, la multiplication et la plantation.

Références principales

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Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Lemmens, R.H.M.J., 2008. Entandrophragma excelsum (Dawe & Sprague) Sprague. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 23 décembre 2024.


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