Dacryodes klaineana (PROTA)

Ressources végétales de l'Afrique tropicale Introduction

Liste des espèces

Importance générale
Répartition en Afrique
Répartition mondiale
Fruit
Médicinal
Bois d'œuvre
Bois de feu
Fibre
Sécurité alimentaire
Statut de conservation

diverses parties de l'arbre (The Virtual Field Herbarium)

coupe transversale et tangentielle du bois

Dacryodes klaineana (Pierre) H.J.Lam

Protologue: Bull. Jard. Bot. Buitenzorg, ser. 3, 12: 336 (1932).

Famille: Burseraceae

Synonymes

• Pachylobus deliciosus (A.Chev. ex Hutch. & Dalziel) Pellegr. (1934).

Noms vernaculaires

• Monkey plum, African cherry fruit (En).

Origine et répartition géographique

Dacryodes klaineana est réparti dans les régions forestières depuis la Sierra Leone jusqu’au Gabon.

Usages

Le bois (nom commercial : adjouaba) est utilisé en construction et sert à fabriquer des mortiers, des manches de hache et des wagons. On le recommande également pour les poteaux télégraphiques et les traverses de chemin de fer. Il se prêterait à la réalisation de boiseries intérieures, de meubles et de parqueterie. Il est employé également comme bois de feu et dans la fabrication de papier.

Les fruits se consomment crus ou cuits ; une fois bouillie ou grillée, la pulpe donne une sorte de beurre. Les feuilles pilées entrent dans la composition d’un lavement prescrit en cas de règles douloureuses. En Côte d’Ivoire, Dacryodes klaineana sert à traiter la tachycardie et la toux.

Propriétés

Le bois de cœur est gris à gris-brun jaunâtre avec des bandes plus foncées, ce qui lui donne un aspect décoratif ; l’aubier est gris blanchâtre et sa largeur atteint plus de 10 cm. Le bois contient de la silice. Il est assez lourd, avec une densité de 730–940 kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche relativement vite et bien. Les taux de retrait de l’état vert à anhydre sont de 6,4–8,0% dans le sens radial et de 8,3–10,3% dans le sens tangentiel. C’est un bois dur. A 12% d’humidité, le module de rupture est de 111–229 N/mm², le module d’élasticité de 12 900–18 700 N/mm², la compression axiale de 55–78 N/mm², le cisaillement d’environ 18 N/mm², le fendage de 18–28 N/mm et la dureté de flanc Chalais-Meudon de 5,8–7,9. Le bois est moyennement difficile à travailler. Le bois de cœur est rebelle à l’imprégnation avec des produits de préservation.

Les feuilles contiennent des tanins et des traces de saponines.

Description

• Arbre de taille moyenne, dioïque, sempervirent, atteignant 25(–30) m de haut ; fût dépourvu de branches sur 10 m, jusqu’à 60(–120) cm de diamètre, partie inférieure généralement rectiligne et légèrement anguleuse, partie supérieure souvent tortueuse, base présentant des renflements bas sur les racines ou des bourrelets racinaires rarement supérieurs à 60 cm ; écorce externe gris verdâtre ou noirâtre, très écailleuse, présentant des écailles irrégulières qui laissent des marques jaunâtres après être tombées, écorce interne rose-brun ou rouge-brun, avec une odeur de térébenthine, exsudant un liquide aqueux ou gommeux quand il est coupé ; cime arrondie, dense.
• Feuilles alternes, composées imparipennées à (2–)3(–4) paires de folioles, de 15–30 cm de long, couvertes d’une pubescence rousse lorsque jeunes, glabrescentes mais à poils persistants sur le pétiole, le rachis et la nervure médiane ; stipules absentes ; pétiole de 2,5–6,5 cm de long, rachis de 2–8 cm de long ; pétiolules latéraux de (2–)8–14 mm de long, le terminal de 10–22 mm de long, articulés au sommet ; folioles opposées, elliptiques à ovales, de 4,5–18,5 cm × (1,5–)2–6,5 cm, généralement asymétriques à la base, acuminées à l’apex, pennatinervées à 6–12 paires de nervures latérales nettement bouclées. Inflorescence : panicule terminale ou parfois axillaire de 10–22(–30) cm de long, couverte d’une pubescence rousse dense, avec des fleurs en fascicules.
• Fleurs unisexuées, régulières, crème pâle ; pédicelle de 2–4 mm de long ; sépales 3, largement ovales, d’environ 2 mm de long, densément poilus à l’extérieur, glabres à l’intérieur ; pétales 3, ovales, d’environ 4 mm de long, densément poilus à l’extérieur, papilleux à l’intérieur ; fleurs mâles à 6 étamines, filets d’environ 1,5 mm de long, ovaire fortement réduit ; fleurs femelles à ovaire supère poilu et à étamines réduites.
• Fruit : drupe ovoïde d’environ 2 cm × 1,5 cm, légèrement aplatie latéralement, légèrement pointue au sommet, orange à maturité, renfermant une pulpe charnue, odorante, à noyau ellipsoïde, d’environ 2 cm × 1 cm, contenant 1 seule graine.
• Plantule à germination épigée.

Autres données botaniques

Dacryodes klaineana a une croissance lente. Dans la forêt sempervirente d’Irobo (Côte d’Ivoire), l’accroissement annuel moyen en diamètre est de 1,2 mm en conditions naturelles, et de 2,6–3,1 mm dans des endroits partiellement éclaircis. Dacryodes klaineana fleurit au début de la saison sèche, en octobre–novembre au Liberia, où les fruits sont mûrs en janvier–février. La régénération naturelle par semis est abondante.

Le genre Dacryodes comprend environ 40 espèces, présentes dans les régions tropicales d’Amérique, d’Asie et d’Afrique. En Afrique, on en a recensé une vingtaine appartenant toutes à la section Pachylobus. C’est le Gabon qui semble en détenir le plus grand nombre avec une dizaine d’espèces.

Ecologie

Dacryodes klaineana se rencontre essentiellement dans le sous-étage de la forêt sempervirente, décidue ou ripicole, quelquefois dans les étages supérieurs. Il est répandu et localement abondant.

Gestion

Le poids de 1000 graines est d’environ 1,3 kg. Les graines mettent 15–30 jours pour germer. En pépinière, les semis doivent être ombragés. Dacryodes klaineana n’est pas planté en Côte d’Ivoire, mais les arbres sont laissés sur pied et protégés lors des défrichements agricoles. La plupart des grumes commercialisables sont défectueuses ; en effet, les plus grosses sont souvent creuses.

Ressources génétiques

Etant donné sa vaste aire de répartition et son abondance au niveau local, Dacryodes klaineana ne semble guère menacé, même si en Côte d’Ivoire et au Cameroun il est considéré comme vulnérable.

Perspectives

La qualité du bois de Dacryodes klaineana est bien inférieure à celle de l’ozigo (Dacryodes buettneri (Engl.) H.J.Lam), car les grumes présentent souvent des défauts, un petit diamètre et un aubier large. Ses perspectives en tant que bois d’œuvre d’importance commerciale paraissent donc limitées.

Références principales

• Aubréville, A., 1962. Burséracées. Flore du Gabon. Volume 3. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. pp. 53–95.

• Burkill, H.M., 1985. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 1, Families A–D. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 960 pp.

• Dudek, S., Förster, B. & Klissenbauer, K., 1981. Lesser known Liberian timber species. Description of physical and mechanical properties, natural durability, treatability, workability and suggested uses. GTZ, Eschborn, Germany. 168 pp.

• Takahashi, A., 1978. Compilation of data on the mechanical properties of foreign woods (part 3) Africa. Shimane University, Matsue, Japan, 248 pp.

• Voorhoeve, A.G., 1979. Liberian high forest trees. A systematic botanical study of the 75 most important or frequent high forest trees, with reference to numerous related species. Agricultural Research Reports 652, 2nd Impression. Centre for Agricultural Publishing and Documentation, Wageningen, Netherlands. 416 pp.

Autres références

• Adjanohoun, E.J. & Aké Assi, L., 1979. Contribution au recensement des plantes médicinales de Côte d’Ivoire. Centre National de Floristique, Abidjan, Côte d’Ivoire. 358 pp.

• Aubréville, A., 1959. La flore forestière de la Côte d’Ivoire. Deuxième édition révisée. Tome deuxième. Publication No 15. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 341 pp.

• de la Mensbruge, G., 1966. La germination et les plantules des essences arborées de la forêt dense humide de la Côte d’Ivoire. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 389 pp.

• Durrieu de Madron, L., Favrichon, V., Dupuy, B., Bar-Hen, A. & Maître, H.-F., 1998. Croissance et productivité en forêt dense humide: bilan des expérimentations dans le dispositif d’Irobo, Côte d’Ivoire (1978–1990). Document Forafri 2. Cirad, Montpellier, France. 69 pp.

• Firmin, A., 1999. Changes in African cherry fruit (Dacryodes klaineana) during postharvest ripening. Tropical Science 39(1): 16–17.

• Kryn, J.M. & Fobes, E.W., 1959. The woods of Liberia. Report 2159. USDA Forest Service, Forest Products Laboratory, Madison, Wisconsin, United States. 147 pp.

• Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine: a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.

• Normand, D., 1955. Atlas des bois de la Côte d’Ivoire. Tome 2. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 132 pp.

• Stoker, D.L., Winandy, J.E. & Achi, E.K., 1996. Engineering properties of two underutilised Côte d’Ivoire species: adjouaba and aniouketi. Journal of Tropical Forest Products 2(1): 114–124.

• Vivien, J. & Faure, J.J., 1988. Fruitiers sauvages du Cameroun. Fruits Paris 43(9): 507–516.

Auteur(s)

• M. Brink, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Brink, M., 2008. Dacryodes klaineana (Pierre) H.J.Lam. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 31 mars 2025.

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