Craterispermum schweinfurthii (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Glucides / amidon | |
Colorant / tanin | |
Médicinal | |
Bois d'œuvre | |
Bois de feu | |
Ornemental | |
Fourrage | |
Fibre | |
Craterispermum schweinfurthii Hiern
- Protologue: Oliv., Fl. trop. Afr. 3 : 161 (1877).
- Famille: Rubiaceae
Origine et répartition géographique
Craterispermum schweinfurthii se rencontre depuis le Nigeria, dans toute l’Afrique centrale et orientale, jusqu’en Angola, en Zambie, au Zimbabwe et au Mozambique.
Usages
L’écorce et les feuilles de Craterispermum schweinfurthii sont une source de colorants jaunes et bruns utilisés pour la teinture des étoffes de coton. En R.D. du Congo, le bois mort, conservé à l’humidité, vire au rouge et sert à préparer un onguent rouge (“nkula”, également élaboré à partir d’autres sources), utilisé pour se peindre le visage lors de cérémonies traditionnelles. En Angola, l’espèce est appréciée en tant que haie vive car elle résiste au feu et est très facile à cultiver. Les fleurs odorantes sont des mellifères appréciées par les abeilles. Les rameaux servent de cure-dents, de brosses à dents et de bâtons à mâcher. Le bois, dur et résistant, est utilisé pour fabriquer des poteaux, des manches à outils et des cannes, et comme bois de feu et charbon de bois. Ses applications en médecine traditionnelle sont légion. On mâche l’écorce en cas de toux et de coqueluche, on boit une décoction d’écorce contre les maux d’estomac, la fièvre et la diarrhée et on l’utilise en bains de vapeur contre les rhumatismes, les œdèmes et les piqûres ; quant à la poudre d’écorce, elle est appliquée sur les plaies et les blessures. On mâche les racines, l’écorce ainsi que les fruits et on consomme le jus en cas de maladies vénériennes et comme aphrodisiaque.
Propriétés
Apparemment, aucune recherche sur la teneur en colorant ou en tanin de cette espèce n’a été publiée, mais il a été prouvé que l’espèce apparentée Craterispermum laurinum (DC.) Benth. est un puissant accumulateur d’aluminium. Ces plantes sont utilisées comme mordants à la place des aluns dans les techniques de teinture traditionnelles dans différentes parties du monde et souvent renferment aussi des colorants.
Description
- Arbuste ou arbre petit à moyen atteignant 15 m de haut, glabre, à écorce gris-blanc, verruqueuse.
- Feuilles opposées, simples et entières ; stipules triangulaires, situées entre les pétioles, jusqu’à 5 mm de long ; pétiole de 1–2 cm de long ; limbe elliptique, oblong, obovale ou oblancéolé, de 5–17 cm × 2–8 cm, base cunéiforme, apex obtus à acuminé, coriace, pennatinervé.
- Inflorescence : cyme située légèrement au-dessus de l’aisselle de la feuille, compacte et en forme de capitule ; pédoncule trapu, atteignant 1 cm de long.
- Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères, hétérostylées, odoriférantes, sessiles ; calice en tube ou en coupe, jusqu’à 3 mm de long, à petites dents ; corolle en trompette ou en entonnoir, blanche, tube de 4–6 mm de long, densément poilue à l’intérieur, lobes oblongs-ovales, de 3–6 mm de long ; étamines insérées à la gorge de la corolle, anthères à sommet à peine exsert chez les fleurs longistyles, complètement exsert chez les fleurs brévistyles ; ovaire infère, 2-loculaire, style filiforme, d’environ 7 mm de long chez les fleurs longistyles, jusqu’à 4 mm de long chez les fleurs brévistyles, stigmate 2-lobé.
- Fruit : drupe sessile de 5–6 mm de diamètre, couronnée d’un calice persistant, à 1 graine.
- Graine cratériforme, de 2–3 mm de long, brun foncé.
Autres données botaniques
Le genre Craterispermum comprend 15–20 espèces et est réparti sur le continent africain, à Madagascar et aux Seychelles. Il est classé dans la sous-famille des Rubioideae, tribu Craterispermeae. On a longtemps pensé que Craterispermum schweinfurthii était identique à Craterispermum laurinum (DC.) Benth. originaire d’Afrique de l’Ouest, qui se distingue par ses longs pédoncules, ses inflorescences souvent ramifiées, ses calices tronqués et ses fruits pédonculés.
Craterispermum cerinanthum
Craterispermum cerinanthum Hiern originaire d’Afrique de l’Ouest est très voisin ou peut-être identique à Craterispermum schweinfurthii ; son écorce blanche, de 1 cm d’épaisseur, serait comestible.
Craterispermum dewevrei
Les feuilles de Craterispermum dewevrei De Wild. & T.Durand servent au Gabon à soigner les blessures.
Ecologie
Craterispermum schweinfurthii est présent dans les forêts-galeries sempervirentes, les forêts marécageuses, les forêts et les fourrés sempervirents plus secs, du niveau de la mer jusqu’à 1500 m d’altitude.
Gestion
Craterispermum schweinfurthii peut être multiplié facilement par boutures ; c’est ce qui se pratique en Angola pour les haies vives.
Ressources génétiques
Craterispermum schweinfurthii est répandu et n’est pas menacé d’érosion génétique.
Perspectives
Selon toute vraisemblance, Craterispermum schweinfurthii conservera localement une importance de second plan en tant que source de colorant jaune, brun ou rouge. Il faut davantage de recherches afin que sa composition chimique et ses propriétés médicinales soient mieux appréhendées.
Références principales
- Burkill, H.M., 1997. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 4, Families M–R. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 969 pp.
- Latham, P., 2004. Useful plants of Bas-Congo province, Democratic Republic of the Congo. DFID, London, United Kingdom. 320 pp.
- Verdcourt, B., 1976. Rubiaceae (part 1). In: Polhill, R.M. (Editor). Flora of Tropical East Africa. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. 414 pp.
Autres références
- Aké Assi, L., Abeye, J., Guinko, S., Riguet, R. & Bangavou, X., 1985. Médecine traditionnelle et pharmacopée - Contribution aux études ethnobotaniques et floristiques en République Centrafricaine. Agence de Coopération Culturelle et Technique, Paris, France. 140 pp.
- Chifundera, K., 2001. Contribution to the inventory of medicinal plants from the Bushi area, South Kivu Province, Democratic Republic of Congo. Fitoterapia 72: 351–368.
- Puff, C., 2003. Rubiaceae. In: Hedberg, I., Edwards, S. & Sileshi Nemomissa (Editors). Flora of Ethiopia and Eritrea. Volume 4, part 1. Apiaceae to Dipsacaceae. The National Herbarium, Addis Ababa University, Addis Ababa, Ethiopia and Department of Systematic Botany, Uppsala University, Uppsala, Sweden. pp. 194–282.
- Raponda-Walker, A. & Sillans, R., 1961. Les plantes utiles du Gabon. Paul Lechevalier, Paris, France. 614 pp.
- Verdcourt, B., 1974. The identity of the common East African species of Craterispermum Benth. (Rubiaceae) with some other notes on the genus. Kew Bulletin 28(3): 433–436.
- Verdcourt, B., 1989. Rubiaceae (Rubioideae). In: Launert, E. (Editor). Flora Zambesiaca. Volume 5, part 1. Flora Zambesiaca Managing Committee, London, United Kingdom. 210 pp.
- Watt, J.M. & Breyer-Brandwijk, M.G., 1962. The medicinal and poisonous plants of southern and eastern Africa. 2nd Edition. E. and S. Livingstone, London, United Kingdom. 1457 pp.
Auteur(s)
- P.C.M. Jansen, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Jansen, P.C.M., 2005. Craterispermum schweinfurthii Hiern. In: Jansen, P.C.M. & Cardon, D. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 31 mars 2025.
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