Cola pachycarpa (Fruitiers du Cameroun)

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Cola nitida
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Eribroma oblonga
fruit et graine avec arille comestible (O. Eyog Matig)


Cola pachycarpa K. Schum.

Bot. Jahrb. 15 : 137 (1893)

Noms communs

  • Cola des singes, cola de brousse.

Noms locaux

  • Bassa : komngoei
  • Ejagham : eci mbok
  • Ewondo : ekom
  • Fang : ekom ; Mvaé : mvoé
  • Pygmée Bagielli : komba

Origine, distribution géographique et écologie

Espèce du Golfe de Guinée, présente du Nigeria au Gabon. Au Cameroun, elle a une très large répartition, mais est plus abondante en forêt semi-caducifoliée.

Description

  • Petit arbre de sous-bois atteignant 15 m de hauteur et 25 cm de diamètre ; fût bossé, houppier peu ramifié ; écorce gris-vert à brun, présentant de nombreuses bosselures florifères, tranche blanchâtre avec lignes brun-jaune et exsudant une sécrétion jaunâtre.
  • Feuilles composées digitées, alternes ; 3-9 folioles ; limbes elliptiques, atteignant 50 x 25 cm, sommets acuminés ; stipules lancéolées, petites, parfois bifides.
  • Plante cauliflore. Inflorescences de 3-12 fleurs.
  • Fleurs roses ; 3-5 sépales ; pétales absents ; androcée en une couronne de 9-11 anthères chez les fleurs mâles et 26-33 anthères chez les fleurs hermaphrodites ; pistil de 4 carpelles chez les fleurs hermaphrodites, chaque carpelle renfermant 7-12 ovules.
  • Fruits : capsules de 1-5 follicules rouges, bosselés, à long bec bien marqué, à 1-3 crêtes dorsales et 1 sillon ventral, contenant un liquide plus ou moins abondant.
  • Graines : 1-(4)-8 par follicule, jusqu’à 10 x 8,5 cm, aplaties, entourées d’une fine pellicule blanche et d’un arille blanc vitreux, ferme, sucré, épais ; 2 cotylédons verdâtres, aplatis, charnus, à section rose.

Floraison d’avril à juin.

Variabilité et conservation de la ressource

Cola pachycarpa n’est pas réellement cultivé. C’est une espèce protégée dans les champs et lors des défrichements culturaux, ceci en raison de ses fruits qui contiennent un arille sucré, comestible. La régénération naturelle ne pose pas de problème particulier, mais la cueillette des fruits est parfois massive, limitant de ce fait la régénération et la dispersion naturelle de l’espèce.

Agronomie

D’après Vivien et Faure (1995), la germination est rapide (2-4 semaines) avec un taux de levée de 90 %. Les graines doivent être débarrassées de leurs arilles avant le semis. Les jeunes plants ont besoin d’ombrage.

La multiplication végétative est possible chez les kolatiers. Ainsi, l’on peut établir une plantation avec des boutures issues d’un matériel végétatif jugé performant. L’un des avantages des boutures est que leur croissance est rapide et il est possible qu’elles fleurissent et donnent des fruits en première année. Toutefois, il est préférable d’empêcher la formation des fruits avant la fin de la seconde année après transplantation pour permettre au jeune plant d’avoir un système racinaire et raméal bien développé.

D’après Opeke (1982), l’espacement varie de 7,5 à 9 m en fonction de la fertilité du sol. Le maïs, le manioc, l’igname et autres plantes appropriées peuvent être mis en association pendant les premières années. Les kolatiers sont souvent parasités par les plantes environnantes dont les plus courantes sont les espèces du genre Loranthus. Il est dont conseillé de dégager le sous bois car, même les bois morts autour du plant sont susceptibles d’abriter des champignons tels Fusarium solani (Mart.), Diplodia macropyrena Tassi, Fusarium monoliforme var. subglutinans Wollenw, etc. capables d’infecter ce dernier. Il en est de même des borers de tiges tels Phosphorus spp. et des coleoptères.

Utilisations

La seule partie de Cola pachycarpa utilisée est le fruit.

L’arille du fruit mûr, entourant les graines, est consommée aussi bien par l’homme que par les animaux tels que les gorilles (Vivien et Faure, 1995 ; Walker et Sillans, 1995).

Socio-économie

Très répandu et consommé dans les zones rurales de la forêt humide du Cameroun, Cola pachycarpa est très prisé par les enfants et les femmes. Sa commercialisation reste assez modérée. Un fruit contenant plusieurs graines en fonction de sa grosseur, coûte entre 50 et 100 F CFA. A la différence de Cola acuminata et de Cola nitida, c’est l’arille qui est consommé ici et non les cotylédons.