Cola laurifolia (PROTA)

Ressources végétales de l'Afrique tropicale Introduction

Liste des espèces

Importance générale
Répartition en Afrique
Répartition mondiale
Fruit
Colorant / tanin
Médicinal
Bois d'œuvre
Bois de feu
Fourrage
Fibre
Sécurité alimentaire

port de l'arbre

tranche (P. Ekpe NSBP)

feuille

branche en fleurs (P. Ekpe NSBP)

fleur (P. Ekpe NSBP)

fruit (P. Ekpe NSBP)

fruits

fruit ouvert

Cola laurifolia Mast.

Protologue: Oliv., Fl. trop. Afr. 1 : 222 (1868).

Famille: Sterculiaceae (APG: Malvaceae)

Nombre de chromosomes: 2n = 42

Noms vernaculaires

• Komonbélo (Fr).
• Laurel-leaved kola (En).

Origine et répartition géographique

Cola laurifolia est réparti en Afrique de l’Ouest du Sénégal au Nigéria.

Usages

Le bois de Cola laurifolia sert à faire des arcs. Les gaules sont employées au Nigeria pour faire des hampes de sagaie. Les ramilles servent de bâtons à mâcher. Le bois est également employé comme bois de feu. Les fibres de l’écorce servent à faire des cordages. L’écorce des jeunes gaules peut fournir de très beaux tissus ; elle est aussi mâchée par les femmes pour colorer la bouche. Les fruits sont consommés crus, et le feuillage a été mentionné comme fourrage potentiel. Au Nigeria, des préparations à base de graines sont employées contre la diarrhée et la dysenterie. Au Niger, on emploie Cola laurifolia pour faire des philtres d’amour.

Propriétés

Le bois de Cola laurifolia est gris-jaune. Son grain est fin. Il est résistant et élastique, se courbant sans casser, mais se fendant parfois.

Description

• Arbre de taille moyenne jusqu’à 30 m de haut, souvent bas-branchu avec des branches qui s’arquent, et parfois s’enracinent ; fût jusqu’à 80 cm de diamètre ; parties jeunes garnies de poils étoilés roux.
• Feuilles alternes, groupées à l’extrémité des rameaux, simples et entières ; pétiole de 2–8 cm de long ; limbe oblong, elliptique ou oblancéolé, de 5–25 cm × 2,5–13 cm, base cunéiforme, apex obtus ou largement acuminé, coriace, couvert de poils étoilés rougeâtres lorsque jeune, mais devenant glabre ensuite.
• Inflorescence : cyme axillaire courte, densément couverte de poils rougeâtres.
• Fleurs unisexuées, régulières, jaunes ou brunâtres ; calice de 4–6 mm de long, avec un tube très court, à 5 lobes lancéolés, à pubescence brun roux à l’extérieur, bords frangés ; corolle absente ; fleurs mâles à anthères disposées sur un seul rang sur l’androphore ; fleurs femelles à pédicelle jusqu’à 1,5 cm de long, ovaire supère, constitué de 4–6 carpelles.
• Fruit constitué de 4–5 follicules sur un pédicelle court ; follicules obovoïdes, jusqu’à 5 cm de long, bruns ou rouges, ridés, à pubescence roussâtre, renfermant 4–5 graines.
• Graines d’environ 2 cm × 1,5 cm × 1 cm, complètement recouvertes par un arille jaune.

Autres données botaniques

En Côte d’Ivoire, Cola laurifolia fleurit d’août à mars, et la fructification dure de juin à février. Le genre Cola comprend une centaine d’espèces et est restreint à l’Afrique continentale.

Cola buntingii

On trouve également en Afrique de l’Ouest Cola buntingii Baker f. (“bush kola”), arbre atteignant 12 m de haut, que l’on rencontre dans le sous-étage de la forêt sempervirente du Liberia au Ghana. Son bois de cœur est brun orangé ; il est assez dur (dureté Janka de flanc de 9490 N à 12% de degré d’humidité) et lourd (densité de 830 kg/m³ à 12% de degré d’humidité). Au Liberia, les troncs sont employés pour la construction de cases indigènes et la confection de pilons ; la pulpe du fruit est comestible.

Ecologie

Cola laurifolia pousse sur les berges de cours d’eau dans la forêt et les savanes humides ; c’est souvent l’une des essences dominantes dans les forêts-galeries.

Ressources génétiques

En raison de sa large répartition, les risques d’érosion génétique de Cola laurifolia semblent faibles, bien qu’il soit considéré comme menacé au Sénégal.

Perspectives

Cola laurifolia est une source locale utile de bois, de fibres, de fruits comestibles et de médicaments traditionnels. On sait trop peu de chose sur les caractéristiques de son bois pour apprécier ses perspectives comme source de bois d’œuvre.

Références principales

• Aubréville, A., 1959. La flore forestière de la Côte d’Ivoire. Deuxième édition révisée. Tome deuxième. Publication No 9. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 340 pp.

• Burkill, H.M., 2000. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 5, Families S–Z, Addenda. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 686 pp.

• Keay, R.W.J., 1958. Sterculiaceae. In: Keay, R.W.J. (Editor). Flora of West Tropical Africa. Volume 1, part 2. 2nd Edition. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. pp. 310–332.

Autres références

• Ambé, G.-A., 2001. Les fruits sauvages comestibles des savanes guinéennes de Côte-d’Ivoire: état de la connaissance par une population locale, les Malinké. Biotechnologie, Agronomie, Société et Environnement 5(1): 43–58.

• Irvine, F.R., 1961. Woody plants of Ghana, with special reference to their uses. Oxford University Press, London, United Kingdom. 868 pp.

• Kryn, J.M. & Fobes, E.W., 1959. The woods of Liberia. Report 2159. USDA Forest Service, Forest Products Laboratory, Madison, Wisconsin, United States. 147 pp.

• MEPN, 1997. Rapport national biodiversité. Ministère de l’Environnement et de la Protection de la Nature (MEPN), Dakar, Senegal. 84 pp.

• Natta, A.K., Sinsin, B. & van der Maesen, L.J.G., 2002. Riparian forests, a unique but endangered ecosystem in Benin. Notulae Florae Beninensis 4. Botanische Jahrbücher Für Systematik Pflanzengeschichte und Pflanzengeographie 124(1): 55–69.

• Saadou, M., 1993. Les plantes médicinales du Niger: premier supplément à l’enquête ethnobotanique de 1979. Revue de Médecines et Pharmacopées Africaines 7(1): 11–24.

• Takahashi, A., 1978. Compilation of data on the mechanical properties of foreign woods (part 3) Africa. Shimane University, Matsue, Japan, 248 pp.

Auteur(s)

• M. Brink, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Brink, M., 2007. Cola laurifolia Mast. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 1 avril 2025.

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