Cassia fistula (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
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Fourrage Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg


Cassia fistula L.


Protologue: Sp. pl. 1: 377 (1753).
Famille: Caesalpiniaceae (Leguminosae - Caesalpinioideae)
Nombre de chromosomes: 2n = 24, 28

Noms vernaculaires

  • Canéficier, bâton casse, casse doux, casse espagnole, douche d’or (Fr).
  • Golden shower, Indian laburnum, golden pipetree, purging cassia, purging fistula, pudding-pipe tree (En).
  • Cassia officinal, cana fístula, cássia fistula, meduro (Po).
  • Mkundekunde (Sw).

Origine et répartition géographique

Cassia fistula est probablement originaire d’Inde et du Sri Lanka, mais il est désormais pantropical. Les usages médicinaux de Cassia fistula remontent à l’Antiquité et ont été le principal facteur de sa diffusion. Il est aujourd’hui répandu en Afrique de l’Est et dans plusieurs des îles de l’océan Indien.

Usages

Les graines et les gousses mûres de Cassia fistula sont largement utilisées comme laxatif. L’écorce de la racine, les feuilles et les fleurs ont aussi des propriétés laxatives, mais dans une moindre mesure. En Tanzanie, au Zimbabwe et au Mozambique, les gousses de Cassia fistula servent de remède contre le paludisme, l’empoisonnement du sang, l’anthrax et la dysenterie. A l’île Maurice, la pulpe du fruit en décoction se prend comme remède contre les calculs rénaux, comme vermifuge et comme laxatif. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, on fait des bandages contenant des copeaux d’écorce et de jus de feuille sur les fractures et les ulcères tropicaux. En Thaïlande, le bois de cœur s’emploie traditionnellement comme vermifuge, et la décoction de racines est appliquée sur les plaies et les ulcères pour les purifier. L’écorce ou les feuilles s’emploient couramment pour traiter les problèmes de peau. En Inde, les racines servent à traiter la fièvre. En Amérique tropicale, les gousses sont utilisées pour traiter le diabète.

En médecine moderne, la pulpe du fruit de Cassia fistula s’emploie parfois comme laxatif léger en pédiatrie.

Outre ses propriétés médicinales, Cassia fistula est souvent planté comme arbre ornemental, souvent en alignement, et il fournit un bois d’œuvre dur polyvalent. On coupe couramment ses rameaux pour en faire du fourrage.

L’écorce est utilisée pour le tannage et entre dans la composition de la pâte de bétel.

Production et commerce international

Bien que le commerce international des gousses de Cassia fistula, à destination de l’Europe par exemple, dure depuis des siècles, on ne dispose pas de données récentes sur ce commerce.

Propriétés

La pulpe du fruit et les feuilles de Cassia fistula sont riches en dérivés d’anthraquinone (environ 2%), par ex. la rhéine, la sennidine et ses dianthrones apparentées, et le sennoside (l’hétéroside correspondant) et ses hétérosides dianthrones apparentés, qui sont responsables des propriétés laxatives. Dans une étude réalisée au Mexique, on a trouvé jusqu’à 1,5% de sennoside dans les feuilles, et jusqu’à 1,9% dans les fruits. La fraction sucre des hétérosides accroît la solubilité de la molécule dans l’eau, facilitant ainsi son transport jusqu’au lieu d’action, le côlon. Dans le côlon, les bactéries hydrolysent les hétérosides et les dianthrones en anthraquinones, réaction immédiatement suivie d’une réduction locale des anthraquinones en leurs anthrones correspondantes. Ces derniers composés agissent directement sur le côlon et stimulent les mouvements péristaltiques. Des essais in vitro et in vivo ont montré que la poudre de graines de Cassia fistula a des propriétés amibicides et cysticides contre Entamoeba histolytica et qu’elle pouvait soigner l’amibiase intestinale et hépatique chez des animaux de laboratoire ainsi que l’amibiase intestinale humaine. Dans un essai sur des rats atteints d’hypercholestérolémie induite, l’administration d’un extrait de gousse de Cassia fistula a entraîné une nette correction du métabolisme lipidique et un retour à la normale des niveaux de sérum des transaminases GOT et GPT, ainsi que des phosphatases. La fraction aqueuse de gousses de Cassia fistula a donné lieu à une diminution significative de la glycémie chez les souris. Des extraits d’écorce aqueux et méthanoliques ont montré des activités antioxydantes significatives dans différentes méthodes d’essais in vitro et des activités anti-inflammatoires significatives tant dans les modèles aigus que chroniques sur des rats. Un extrait à l’alcool de feuilles de Cassia fistula a fait ressortir une activité antibactérienne in vivo contre Staphylococcus aureus et Pseudomonas aeruginosa chez des rats blessés, et une accélération de la cicatrisation. Un extrait à l’eau de feuilles de Cassia fistula a révélé une activité antifongique in vitro contre les agents pathogènes de la peau humaine Trichophyton spp., Epidermatophyton floccosum et Microsporum ferruginum.

Une étude indienne a identifié les acides gras suivants dans les graines de Cassia fistula : acide linoléique (52,5%), acide oléique (18,1%), acide palmitique (16%), acide vernolique (6,1%), acide stéarique (3,4%), acide sterculique (2%), acide malvalique (1,5%) et acide myristique (0,4%). La pulpe du fruit est riche en pectines et en mucilages. La gomme soluble à l’eau isolée à partir des graines a été évaluée pour ses propriétés liantes dans la formulation de comprimés. Comparée à d’autres liants, elle a montré sa supériorité dans l’ensemble en termes de viscosité et de propriétés liantes.

La valeur nutritive du fourrage, par 100 g de matière sèche, est de : protéines brutes 18 g, fibres brutes 30 g, cendres 8 g, lipides bruts 8 g, extrait non azoté 37 g, Ca 3,3 g, P 0,3 g. Le bois de Cassia fistula a une densité d’environ 790 kg/m3, son fil est plus ou moins droit et son grain moyennement grossier. Le bois a une valeur énergétique anhydre de 18 400 kJ/kg.

Falsifications et succédanés

On trouve aussi des hétérosides d’anthraquinone et des sennosides chez d’autres espèces de Cassia, de Senna et d’Aloe, que l’on utilise également pour leurs propriétés laxatives et purgatives.

Description

Petit arbre atteignant 15 m de haut, caducifolié ou semi-caducifolié ; rameaux étalés, jeunes rameaux glabres. Feuilles disposées en spirale, composées paripennées à 3–7 paires de folioles ; stipules deltoïdes, de 1–2 mm de long ; folioles ovales-oblongues, de 7–12 cm × 4–8 cm, base largement cunéiforme, apex aigu, coriace, face supérieure brillante, glabres à maturité. Inflorescence : grappe axillaire lâche, pendante, de 20–40(–60) cm de long, par 1–3, à nombreuses fleurs ; bractées tombant rapidement. Fleurs bisexuées, légèrement zygomorphes, 5-mères, odorantes ; sépales de 7–10 mm de long, couverts de poils courts et denses à l’extérieur ; pétales largement ovales, de 30–35 mm × 10–15 mm, pourvus d’un court onglet, jaune doré ; étamines 10, dont 3 à filets de 3–4 cm de long, 4 plus courtes à filets de 6–10 mm de long, 3 rudimentaires et faisant 3–4 mm de long ; ovaire supère, stipité, style long, stigmate petit. Fruit : gousse cylindrique pendante de 20–60 cm × 1,5–2 cm, cloisonnée transversalement, indéhiscente, noire, glabre, contenant de nombreuses graines noyées dans une pulpe noire et gluante. Graines ellipsoïdes, de 8–9 mm de long, brun brillant. Plantule à germination épigée.

Autres données botaniques

Jusqu’au début des années 1980, le genre Cassia était considéré comme un très vaste genre comptant environ 550 espèces, mais par la suite il a été subdivisé en 3 genres : Cassia s.s., comportant une trentaine d’espèces, Chamaecrista et Senna.

Croissance et développement

Cassia fistula est un arbre à croissance lente. A Singapour, Cassia fistula perd ses feuilles tous les 9–10 mois et les inflorescences se développent en même temps que les nouvelles feuilles. Il prend généralement 8–10 années du semis à la floraison. Cette période peut être réduite par une multiplication végétative. Au début de la floraison, la totalité de la cime est couverte de fleurs ; une floraison sporadique se poursuit pendant 3 mois. Les racines de Cassia fistula n’ont pas la capacité de former des nodules.

Ecologie

Dans son aire de répartition naturelle, Cassia fistula est présent dans les forêts sèches décidues de basse altitude. Il est cultivé dans les régions où la pluviométrie annuelle est de 500–2700 mm et les températures annuelles moyennes d’environ 18–29°C. Il tolère un peu d’ombrage, résiste relativement bien à la sécheresse mais est vulnérable au gel. Il semble préférer les sols calcaires et les sols rouges volcaniques, mais on le trouve aussi sur les sols sableux et limoneux avec un pH de 5,5–8,7.

Multiplication et plantation

Cassia fistula peut être multiplié par graines et végétativement par bouturage ou marcottage. Les graines ont un tégument dur et une scarification mécanique ou un traitement à l’acide sulfurique concentré pendant au moins 45 minutes améliorent la germination. Les graines peuvent se conserver pendant longtemps sans perte de viabilité. Les graines de Cassia fistula doivent être semées en pleine lumière et ont besoin pour une germination optimale de disposer de suffisamment d’eau. Les graines peuvent tripler en poids en absorbant de l’eau. Le semis direct est pratiqué en Asie.

Gestion

Cassia fistula recèpe bien et produit facilement des drageons. Il ne concurrence pas bien les adventices.

Maladies et ravageurs

En Afrique tropicale, il n’a pas été fait état de maladies ou de ravageurs pour Cassia fistula. En Malaisie, Colletotrichum gloeosporioides provoque la brûlure à colletotrichum. Aux Philippines, Cassia fistula est attaqué par le psyllidé Heteropsylla cubana.

Récolte

Les gousses de Cassia fistula se récoltent à maturité et se ramassent en général simplement sur le sol.

Rendement

La concentration de sennoside dans les feuilles de Cassia fistula est à son point culminant après le début de la saison des pluies, lorsque de nouvelles feuilles apparaissent et que la floraison a commencé. La teneur en sennoside des gousses est à son maximum à mi-maturation des fruits, lorsque les gousses sont brun pâle.

Traitement après récolte

Lorsque Cassia fistula est destiné à un usage domestique, on gratte la pulpe des gousses fraîches. Les gousses destinées à être commercialisées sont séchées. Une ébullition prolongée de la pulpe fait disparaître ses propriétés purgatives.

Ressources génétiques

Etant donné l’étendue de sa répartition et de sa culture, Cassia fistula n’est pas menacé d’extinction. L’International Institute for Tropical Agriculture d’Ibadan, Nigeria, conserve une collection de ressources génétiques.

Perspectives

Cassia fistula est un arbre polyvalent intéressant pour les paysans africains, et a une valeur ornementale élevée. Pour ce qui est de l’usage fréquent de Cassia comme laxatif, la prudence s’impose. Les propriétés hypocholestérolémiques, antifongiques et anti-amibiennes justifient un approfondissement des recherches. Les graines de Cassia fistula sont une source potentielle commerciale de gomme de graines, qui peut être utilisée comme liant dans l’industrie pharmaceutique.

Références principales

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Sources de l'illustration

  • Toruan-Purba, A.V., 1999. Cassia L. In: de Padua, L.S., Bunyapraphatsara, N. & Lemmens, R.H.M.J. (Editors). Plant Resources of South-East Asia No 12(1). Medicinal and poisonous plants 1. Backhuys Publishers, Leiden, Netherlands. pp. 181–185.

Auteur(s)

  • C.H. Bosch, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Citation correcte de cet article

Bosch, C.H., 2007. Cassia fistula L. In: Schmelzer, G.H. & Gurib-Fakim, A. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 16 décembre 2024.


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