Cajanus cajan (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Cajanus cajan (L.) Millsp.
Synonymies
- Cajanus indicus Spreng. ;
- Cajanus bicolor DC.
Noms vernaculaires
- Créole : pois d’angole [pwa-dangol], pois d’Angola, pois en gaules.
- Créole antillais : pois congo.
- Wayãpi : —
- Palikur : dãkun.
- Portugais : feijão-guandu, coendu.
Écologie, morphologie
Cet arbuste, originaire d’Afrique tropicale, est cultivé pour ses graines comestibles dans tout le monde tropical.
Collections de référence
Prévost 1276, 3602.
Emplois
En dehors de l’usage alimentaire, quelques usages médicinaux nous ont été signalés par les Créoles : la tisane des feuilles est conseillée pour les affections pulmonaires tandis que l’infusion des graines est diurétique [1].
Étymologie
- Les noms créoles renvoient à l’origine africaine ; cependant nous avons aussi recueilli la glose pois en gaule, soulignant le port ligneux de la tige.
- Le nom palikur dãkun est une altération du nom créole.
Chimie et pharmacologie
Les graines de cette plante sont très nutritives car elles renferment 19 à 20 % de protides, 1,10 à 1,12 % de lipides et 62 à 64 % de glucides (PERROT, 1944). D’après SHARMA et STREIBL (1977), les feuilles contiennent quatre stérols : β-sitostérol, stigmastérol, campestérol et cholestérol. Dans les écorces de racine, on a découvert une nouvelle anthraquinone, la cajaquinone, ainsi que plusieurs pigments flavoniques originaux : cajaisoflavone, cajaflavanone, cajanone, 2’-0-méthylcajanone, 5, 7, 2’-trihydroxyisoflavone, accompagnés de génistéine et de quatre triterpènes : sitostérol, lupéol, α-amyrine et β-amyrine (BHANUMATI et al., 1979).
La présence de tanins, d’une phytoaléxine, le cajanol et des vitamines B2’, B6 et E a également été signalée dans la plante.
Les graines sont riches en acides aminés et principalement en phényalanine (5 mg/g de graines). Ce composé est actif in vitro sur la drépanocytose. Ce type d’acide aminé aromatique empêche la formation de cellules falciformes ; l’addition de graines de Cajanus cajan dans l’alimentation du malade devrait compenser les pertes en acides aminés dues à l’augmentation de leur excrétion urinaire, pertes qui sont la cause de crises douloureuses (EKEKE et SODÉ, 1985, 1990). La présence de dérivés de l’acide benzoïque dotés des mêmes propriétés pourrait renforcer cette activité (AKOJIE et FUNG, 1992).
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- ↑ Les mêmes usages sont signalés par RICHARD (1937), LUU (1975) et GÉLY (1983). Chez les Caboclos de la région de Santarém, la tisane des feuilles battues avec un œuf est prise contre la toux (BRANCH et SILVA, 1983).