Brachystegia mildbraedii (PROTA)
Introduction |
Brachystegia mildbraedii Harms
- Protologue: Notizbl. Bot. Gart. Berlin-Dahlem 8: 151 (1922).
- Famille: Caesalpiniaceae (Leguminosae - Caesalpinioideae)
Synonymes
- Brachystegia nzang Pellegr. (1937).
Origine et répartition géographique
Brachystegia mildbraedii est présent dans l’ouest du Cameroun, en Guinée équatoriale et au Gabon.
Usages
Le bois de Brachystegia mildbraedii, connu sous les noms de “bomanga” ou “ekop évène”, est utilisé à l’intérieur en construction, pour le mobilier et pour l’ébénisterie. Il convient pour la menuiserie, les boiseries intérieures, la construction navale, la charronnerie, les jouets, les bibelots, les caisses et cageots, les placages et le contreplaqué. L’écorce sert à fabriquer des sacs à grains, des filets de chasse, des pièges, des étoffes et des bidons à eau.
Production et commerce international
Le bois de Brachystegia mildbraedii est localement important, mais n’est commercialisé au niveau international qu’en lots mélangés.
Propriétés
Le bois de cœur, brun moyen, n’est pas nettement démarqué de l’aubier qui est blanc jaunâtre et jusqu’à 15 cm de large. Le fil est normalement ondé ou contrefil, le grain est grossier. Le bois présente souvent une figure en spirale et est lustré. C’est un bois de poids moyen, avec une densité de 500–620 kg/m³ à 12% d’humidité. Le bois sèche à l’air assez difficilement, mais en revanche correctement en séchoir s’il est empilé soigneusement et de façon serrée. Le séchage en séchoir des planches de 2,5 cm d’épaisseur de l’état vert à 12% d’humidité prend environ 7 jours. Les taux de retrait sont modérés, de l’état vert à anhydre ils sont de 3,3–5,2% radialement et de 6,5–8,0% tangentiellement. Une fois sec, le bois est modérément stable à stable en service.
A 12% d’humidité, le module de rupture est de 90–163 N/mm², le module d’élasticité de 7940–10 790 N/mm², la compression axiale de 39–59 N/mm², le cisaillement de 5,5–9,0 N/mm², le fendage de 10–18 N/mm et la dureté de flanc Chalais-Meudon de 1,7–4,1.
Le bois est moyennement facile à travailler, émoussant modérément les dents de scie et les lames de coupe. Il a tendance à pelucher au rabotage ; un angle de coupe de 10° donne normalement une bonne finition. Le bois se colle assez bien et – si un apprêt est appliqué – se finit, se peint et se polit assez bien. Il n’est pas durable, étant moyennement sensible aux attaques de termites, de vrillettes, de térébrants marins et de foreurs Lyctus, et également sensible aux champignons du bleuissement. Il est moyennement perméable aux produits de conservation.
Description
- Arbre sempervirent, de taille moyenne à grande, atteignant 40(–50) m de haut ; fût dépourvu de branches sur 20 m, droit et cylindrique, jusqu’à 150(–200) cm de diamètre, légèrement épaissi et cannelé à la base ou à petits contreforts ; écorce lisse, devenant rugueuse et se desquamant en plaques irrégulières, gris rosé à gris foncé, souvent avec des taches verdâtres, écorce interne épaisse, dure, fibreuse, rosé sale à orange-rouge, virant au brun à l’exposition ; cime arrondie, assez ouverte, à branches ascendantes ; rameaux glabres à légèrement poilus, noirâtres, à cicatrices des écailles du bourgeon à la base et à nombreuses lenticelles.
- Feuilles alternes, composées paripennées à (5–)9–16(–20) paires de folioles ; stipules précocement caduques ; pétiole de 0,5–1 cm de long, épaissi à la base, rachis de 10–25 cm de long, à poils de couleur rouille ; folioles opposées, sessiles, obliquement oblongues, de 1,5–5(–10) cm × 0,5–1,5(–4) cm, arrondies à la base, légèrement émarginées à courtement acuminées à l’apex, papyracées à légèrement coriaces, presque glabres, pennatinervées à jusqu’à 14 paires de nervures latérales.
- Inflorescence : panicule terminale ou axillaire, arrondie, courte, fortement ramifiée, densément pubescente, à nombreuses fleurs.
- Fleurs bisexuées, presque régulières, petites, parfumées, présentant 2 bractéoles ovales d’environ 6 mm de long à la base ; pédicelle de 2–3 mm de long ; sépales (3–)5, légèrement inégaux, de 1–2 mm de long, presque glabres ; pétales absents ; étamines 10, libres, d’environ 1 cm de long ; ovaire supère, ellipsoïde, d’environ 3 mm de long, stipité, poilu, style mince.
- Fruit : gousse oblongue à obovoïde, aplatie, de 20–30 cm × 6–10 cm, à angle droit avec le stipe, lisse mais légèrement ridée, brun rougeâtre à brun foncé ou presque noire à maturité, déhiscente par 2 valves ligneuses, à 2–4 graines.
- Graines discoïdes, d’environ 3 cm de diamètre, brun foncé.
Autres données botaniques
Le genre Brachystegia, qu’il est difficile de classer d’un point de vue taxinomique, comprend près de 30 espèces réparties en Afrique continentale tropicale et en Afrique du Sud, la majorité des espèces étant présentes en Afrique tropicale australe, où elles sont caractéristiques de la forêt de miombo.
Anatomie
Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) :
- Cernes de croissance : 1 : limites de cernes distinctes ; 2 : limites de cernes indistinctes ou absentes.
- Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; 23 : ponctuations alternes (en quinconce) de forme polygonale ; 26 : ponctuations intervasculaires moyennes (7–10 μm) ; 29 : ponctuations ornées ; 30 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles distinctes ; semblables aux ponctuations intervasculaires en forme et en taille dans toute la cellule du rayon ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 μm ; 46 : ≤ 5 vaisseaux par millimètre carré ; 58 : gomme ou autres dépôts dans les vaisseaux du bois de cœur.
- Trachéides et fibres : 61 : fibres avec des ponctuations simples ou finement (étroitement) aréolées ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 69 : fibres à parois fines à épaisses.
- Parenchyme axial : 80 : parenchyme axial circumvasculaire étiré ; (81 : parenchyme axial en losange) ; (82 : parenchyme axial aliforme) ; 83 : parenchyme axial anastomosé ; 85 : parenchyme axial en bandes larges de plus de trois cellules ; 89 : parenchyme axial en bandes marginales ou semblant marginales ; 92 : quatre (3–4) cellules par file verticale ; 93 : huit (5–8) cellules par file verticale.
- Rayons : 96 : rayons exclusivement unisériés ; (97 : rayons 1–3-sériés (larges de 1–3 cellules)) ; 104 : rayons composés uniquement de cellules couchées ; 116 : ≥ 12 rayons par mm.
- Structure étagée : 122 : rayons et/ou éléments axiaux irrégulièrement étagés (échelonnés).
- Inclusions minérales : 136 : présence de cristaux prismatiques ; 142 : cristaux prismatiques dans les cellules cloisonnées du parenchyme axial.
Croissance et développement
Brachystegia mildbraedii est sempervirent, mais perd ses feuilles brièvement pendant la saison sèche. Les fruits s’ouvrent de façon explosive, disséminant les graines sur de courtes distances. Par conséquent, les semis et les gaules sont très abondants à proximité de l’arbre-mère.
Ecologie
Brachystegia mildbraedii se rencontre dans la forêt sempervirente, souvent sur des versants, jusqu’à 1000 m d’altitude. Il pousse sur des sols peu profonds, dérivés de schiste ou de quartzite, qui sont pauvres en éléments nutritifs.
Gestion
Brachystegia mildbraedii se rencontre disséminé dans la forêt ou en petits groupes. En forêt dans le sud-ouest du Cameroun, la densité moyenne des arbres ayant un diamètre de fût supérieur à 60 cm est de 0,3 arbres/ha, avec un volume de bois moyen de 3,2 m³/ha. Mais, Brachystegia mildbraedii n’est pas distingué de Brachystegia laurentii (De Wild.) Louis ex Hoyle, et c’est probablement ce dernier qui fournit la majeure partie de ces quantités.
Récolte
Au Gabon, le diamètre de fût minimum permis pour l’abattage est de 70 cm.
Traitement après récolte
Les grumes qui viennent d’être abattues doivent être traitées avec des produits de conservation ou transformées rapidement pour éviter les attaques du bleuissement.
Ressources génétiques
Il est peu probable que Brachystegia mildbraedii soit menacé actuellement d’érosion génétique, parce qu’il est commun par endroits et peu commercialisé au niveau international. Cependant, il faut prendre certaines précautions parce qu’il a une aire de répartition restreinte ; il pourrait devenir en danger dans les régions avec une nette dégradation forestière et où l’on pratique l’abattage sélectif.
Perspectives
Brachystegia mildbraedii continuera à fournir un bois d’œuvre de valeur et d’importance locale, mais il doit être géré judicieusement pour assurer son utilisation durable. Il est peu probable qu’il gagnera de l’importance dans le commerce international en raison de sa présence disséminée.
Références principales
- ATIBT (Association Technique Internationale des Bois Tropicaux), 1986. Tropical timber atlas: Part 1 – Africa. ATIBT, Paris, France. 208 pp.
- Aubréville, A., 1970. Légumineuses - Césalpinioidées (Leguminosae - Caesalpinioideae). Flore du Cameroun. Volume 9. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. 339 pp.
- Bolza, E. & Keating, W.G., 1972. African timbers: the properties, uses and characteristics of 700 species. Division of Building Research, CSIRO, Melbourne, Australia. 710 pp.
- CIRAD Forestry Department, 2008. Bomanga. [Internet] Tropix 6.0. http://tropix.cirad.fr/ africa/ bomanga.pdf. October 2011.
- de Saint-Aubin, G., 1963. La forêt du Gabon. Publication No 21 du Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 208 pp.
- Letouzey, R. & Mouranche, R., 1952. Ekop du Cameroun. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 81 pp. + 20 plates.
- Sallenave, P., 1964. Propriétés physiques et mécaniques des bois tropicaux. Premier supplément. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 79 pp.
- Tailfer, Y., 1989. La forêt dense d’Afrique centrale. Identification pratique des principaux arbres. Tome 2. CTA, Wageningen, Pays-Bas. pp. 465–1271.
- Vivien, J. & Faure, J.J., 1985. Arbres des forêts denses d’Afrique Centrale. Agence de Coopération Culturelle et Technique, Paris, France. 565 pp.
- Wilks, C. & Issembé, Y., 2000. Les arbres de la Guinée Equatoriale: Guide pratique d’identification: région continentale. Projet CUREF, Bata, Guinée Equatoriale. 546 pp.
Autres références
- Aubréville, A., 1968. Légumineuses - Caesalpinioidées (Leguminosae - Caesalpinioideae). Flore du Gabon. Volume 15. Muséum National d’Histoire Naturelle, Paris, France. 362 pp.
- Davy, B.J. & Hutchinson, J., 1923. A revision of Brachystegia. Bulletin of Miscellaneous Information Kew 1923(4): 129–163.
- Normand, D. & Paquis, J., 1976. Manuel d’identification des bois commerciaux. Tome 2. Afrique guinéo-congolaise. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 335 pp.
- Raponda-Walker, A. & Sillans, R., 1961. Les plantes utiles du Gabon. Paul Lechevalier, Paris, France. 614 pp.
- Takahashi, A., 1978. Compilation of data on the mechanical properties of foreign woods (part 3) Africa. Shimane University, Matsue, Japan. 248 pp.
Sources de l'illustration
- Letouzey, R. & Mouranche, R., 1952. Ekop du Cameroun. Centre Technique Forestier Tropical, Nogent-sur-Marne, France. 81 pp. + 20 plates.
- Wilks, C. & Issembé, Y., 2000. Les arbres de la Guinée Equatoriale: Guide pratique d’identification: région continentale. Projet CUREF, Bata, Guinée Equatoriale. 546 pp.
Auteur(s)
- J.K. Mensah, Forestry Research Institute of Ghana (FORIG), University P.O. Box 63, KNUST, Kumasi, Ghana
Citation correcte de cet article
Mensah, J.K., 2012. Brachystegia mildbraedii Harms. [Internet] Fiche de PROTA4U. Lemmens, R.H.M.J., Louppe, D. & Oteng-Amoako, A.A. (Editeurs). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Pays Bas. <http://www.prota4u.org/search.asp>.
Consulté le 18 décembre 2024.
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