Albizia antunesiana (PROTA)

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Ressources végétales de l'Afrique tropicale
Introduction
Liste des espèces


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Médicinal Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svg
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Bois de feu Fairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg
Fourrage Fairytale bookmark gold.svgFairytale bookmark gold.svgGood article star.svgGood article star.svgGood article star.svg


feuille (Zimbabweflora)
inflorescences (Zimbabweflora)

Albizia antunesiana Harms


Protologue: Bot. Jahrb. Syst. 30: 75 (1901).
Famille: Mimosaceae (Leguminosae - Mimosoideae)

Noms vernaculaires

  • Purple-leaved albizia, purple-leaved false thorn (En).
  • Muiando (Po).

Origine et répartition géographique

Albizia antunesiana est répandu, depuis l’est de la R.D. du Congo, le Rwanda, le Burundi et la Tanzanie jusqu’à la Namibie, au Botswana, au Zimbabwe, au Mozambique et à l’Afrique du Sud.

Usages

Le bois d’Albizia antunesiana est employé en Zambie et au Zimbabwe pour la construction lourde, la menuiserie, les meubles, la construction navale, le contreplaqué, les tambours et des ustensiles divers. C’est un des bois préférés pour la sculpture artisanale dans le sud du Zimbabwe. Il convient pour l’ébénisterie, les boiseries intérieures et les traverses de chemin de fer. Il est aussi employé comme bois de feu. Les racines ont de nombreux usages en médecine traditionnelle. En application externe, elles servent à traiter les affections oculaires, les coupures, les ulcères, la pneumonie, les jambes douloureuses et enflées, et par voie interne, sous forme d’infusion ou de décoction, on les emploie pour traiter les maux de gorge, les angines, la tuberculose, la blennorragie et autres maladies sexuellement transmissibles, les douleurs abdominales, la dépression de la fontanelle chez les nouveaux-nés et la stérilité chez les femmes ; elles servent d’aphrodisiaque et de préventif contre l’avortement. Une infusion d’écorce est administrée pour traiter la constipation, et en application externe pour soigner les coupures, tandis que les feuilles broyées sont employées en lavement pour leur action purgative et en pansement pour traiter l’œdème des jambes. L’écorce a été employée pour le tannage, et les fleurs sont une source de nectar pour les abeilles.

Propriétés

Le bois de cœur a une couleur qui varie du brun pâle au brun violacé, avec parfois des bandes plus sombres, et il ne se distingue pas nettement de l’aubier blanchâtre, qui a jusqu’à 6,5 cm de large. Il est irrégulièrement contrefil, et le grain est moyennement grossier.

Le bois est moyennement lourd, avec une densité de 640–785 kg/m³ à 12% d’humidité. Il sèche lentement, mais avec peu de dégradation. Les taux de retrait de l’état vert à 12% d’humidité sont de 1,3% dans le sens radial et 2,0% dans le sens tangentiel. Une fois sec, il est stable en service. Il se scie et se travaille bien, mais émousse assez rapidement les outils. Les surfaces sont sujettes à la déchirure en raison du contrefil ; un angle de coupe de 10° est recommandé pour le rabotage, et des vitesses faibles sont nécessaires pour le moulurage. Le bois peut se fendre au clouage. Il ne se tourne pas bien, mais se mortaise, se déroule et se tranche de manière satisfaisante. La sciure cause une irritation du nez et de la gorge. Le bois est considéré comme durable et résistant aux termites. Il est fortement rebelle à l’imprégnation par des produits de préservation.

Les racines d’Albizia antunesiana ont montré in vitro une nette action contre le ténia Hymenolepis diminuta (“ténia du rat”) et contre le trématode Schistosoma mansoni, agent de la schistosomose.

Description

  • Arbre de taille petite ou moyenne jusqu’à 18(–25) m de haut ; fût généralement court et dépourvu de branches jusqu’à 5 m mais parfois jusqu’à 12 m de haut, rectiligne ou tortueux, jusqu’à 75 cm de diamètre ; surface de l’écorce grise à brune, lisse ou rugueuse et réticulée, écorce interne sécrétant un exsudat rougeâtre ; cime aplatie, en forme d’ombrelle ; jeunes rameaux glabres ou à poils très courts.
  • Feuilles alternes, composées bipennées avec 1–3(–4) paires de pennes ; stipules subulées, caduques ; pétiole de 4–8 cm de long, sillonnée sur le dessus, glabre, avec une glande sessile près de la base sur le dessus, rachis de 8–14 cm de long, glabre ou à pubescence clairsemée ; folioles en (3–)4–8(–9) paires par penne, presque sessiles, obliquement rhombiques-ovales à elliptiques-oblongues, jusqu’à 5(–7) cm × 2,5(–4) cm, arrondies à légèrement émarginées à l’apex, glabres, nettement glauques en dessous.
  • Inflorescence : capitule axillaire sur un pédoncule de 2–11 cm de long.
  • Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères, jaune verdâtre ; pédicelle jusqu’à 2 mm de long ; calice de 3–5,5 mm de long, avec un long tube denté au sommet, pubescent à l’extérieur ; corolle de 5–11 mm de long, pubescente à l’extérieur ; étamines nombreuses, de 1,5–3 cm de long, réunies à la base, à filets blancs ; ovaire supère, s’amincissant graduellement en un style jusqu’à 3 cm de long.
  • Fruit : gousse oblongue, aplatie, de 12–23 cm × 2,5–5 cm, presque glabre, à veines transversales peu distinctes, brun pâle à maturité, s’ouvrant par 2 valves papyracées, renfermant environ 8 graines.
  • Graines lenticulaires, de 7–9 mm de diamètre.

Autres données botaniques

Albizia antunesiana fleurit généralement en août–novembre, et les fruits sont mûrs en avril–septembre. Les valves avec les graines encore attachées sont dispersées par le vent.

Le genre Albizia comprend environ 120 espèces et se rencontre dans toutes les régions tropicales. En Afrique continentale, on en trouve quelque 35 espèces, à Madagascar une trentaine. Il se caractérise par ses inflorescences en capitules, avec 1–2 fleurs centrales modifiées, fonctionnellement mâles et pourvues d’un tube staminal plus grand et nectarifère. Des analyses moléculaires ont montré que le genre Albizia est hétérogène, et qu’une révision de ce genre est nécessaire.

Ecologie

Albizia antunesiana se rencontre dans la forêt claire décidue et la savane arborée à (250–)900–1700 m d’altitude.

Gestion

La multiplication peut se faire par graines. Les graines doivent être récoltées avant la déhiscence des gousses, ce qui rend leur récolte difficile. On collecte parfois des semis naturels pour les planter. Les plantations peuvent être traitées par ébranchage et étêtage.

Ressources génétiques

Il n’y a pas d’indice de menace d’érosion génétique pour Albizia antunesiana. Cependant, la pratique courante de récolter les racines pour la médecine traditionnelle pourrait gravement réduire localement les populations de l’espèce.

Perspectives

Bien que le bois d’Albizia antunesiana soit d’excellente qualité, il a peu d’importance économique du fait que les fûts sont souvent de petites dimensions et de forme médiocre. Cependant, il existe des sujets de bonne taille et de bonne forme, et il est souhaitable de faire des essais pour évaluer les possibilités de plantations pour le bois d’œuvre. Il est surprenant qu’un arbre médicinal aussi connu ait fait l’objet d’aussi peu d’essais sur ses vertus pharmacologiques.

Références principales

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Autres références

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Auteur(s)

  • R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands

Consulté le 12 décembre 2024.


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