Acanthosicyos naudinianus (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Fruit | |
Médicinal | |
Fourrage | |
Sécurité alimentaire |
Acanthosicyos naudinianus (Sond.) Jeffr.
- Protologue: Kew Bull. 15(3) : 346 (1962).
- Famille: Cucurbitaceae
- Nombre de chromosomes: n = 11
Synonymes
Cucumis naudinianus Sond. (1862), Citrullus naudinianus (Sond.) Hook.f. (1871), Colocynthis naudianus (Sond.) Kuntze (1891).
Noms vernaculaires
Herero cucumber, gemsbok cucumber, wild melon (En).
Origine et répartition géographique
Acanthosicyos naudinianus est originaire de Zambie, d’Angola, de Namibie, du Botswana, du Zimbabwe, de Mozambique et d’Afrique du Sud.
Usages
Les fruits mûrs d’Acanthosicyos naudinianus sont consommés crus ou grillés ; les fruits immatures provoquent une sensation de brûlure de la langue et des lèvres lorsqu’on les consomme crus. Les fruits constituent également une source d’eau importante. La peau des fruits et les graines sont grillées et broyées en farine. On considère que les racines tubérisées sont immangeables ou même toxiques et on dit qu’en Zambie elles ont été utilisées pour commettre des meurtres. Il est très courant chez les tribus bochimanes en Angola, en Namibie et au Botswana de préparer et d’utiliser un poison de flèche à partir des racines d’Acanthosicyos naudinianus.
Propriétés
Certains spécimens d’Acanthosicyos naudinianus produisent des fruits amers. L’amertume est attribuée à la cucurbitacine B (environ 0,001%). Les fruits contiennent par 100 g : eau 90,6 g, énergie 111 kJ (27 kcal), protéines 1,3 g, lipides 0,2 g, glucides 4,8 g, fibres 2,1 g, Ca 21 mg, Mg 23 mg, P 25 mg, Fe 0,5 mg, thiamine 0,09 mg, riboflavine 0,03 mg, niacine 0,98 mg et acide ascorbique 35 mg (Arnold, T.H., Wells, M.J. & Wehmeyer, A.S., 1985). L’amande fournit environ 15% d’une huile fine, jaune, non siccative et les résidus contiennent environ 20% de protéines. Dans les vieilles racines, la teneur totale en cucurbitacines est de 1,4%. Les cucurbitacines, que l’on connaît également chez d’autres Cucurbitaceae et diverses autres espèces de plantes ont des propriétés cytotoxiques (dont une activité antitumorale), anti-inflammatoires et analgésiques.
Description
Plante herbacée vivace, dioïque, grimpante à vrilles solitaires, spiniformes ; racine tubérisée, atteignant 1 m de long ; tige annuelle, atteignant 6 m de long, s’enracinant aux nœuds, glabrescente. Feuilles alternes, simples ; stipules absentes ; pétiole de 0,7–7,5 cm de long ; limbe à contour ovale à largement ovale, habituellement profondément 5-palmatilobé, de 3–18 cm × 2,5–14 cm. Fleurs solitaires, unisexuées, 5-mères ; pétales jaunes à blancs, de 1,4–2,5 cm × 0,9–1,3 cm ; fleurs mâles à pédicelle atteignant 2 cm de long, réceptacle campanulé, atteignant 6 mm de long, vert pâle, sépales atteignant 6 mm × 1,5 mm, étamines 3 ou 5 ; fleurs femelles à pédicelle atteignant 8 cm de long, réceptacle cylindrique, de 3 mm de long, sépales de 3–4 mm de long, 3 petits staminodes, ovaire infère, épineux. Fruit : baie ellipsoïde ou subglobuleuse de 6–12 cm × 4–8 cm, pesant environ 250 g, charnue, couverte d’épines charnues terminées par une soie, contenant de nombreuses graines. Graines ellipsoïdes, légèrement comprimées, de 7,5–10 mm × 4–6 mm.
Acanthosicyos comprend 2 espèces et se situe dans la tribu des Benincaseae avec des genres importants tels que Benincasa, Coccinia, Citrullus, Lagenaria et Praecitrullus. Le melon nara (Acanthosicyos horridus), plus connu, est très différente d’Acanthosicyos naudinianus par son caractère arbustif et ses tiges épineuses sans feuilles ; elle se limite à l’Angola, la Namibie et l’Afrique du Sud.
Les éléphants consomment les fruits et il se peut qu’ils jouent un rôle important dans la dissémination des graines.
Description
Autres données botaniques
Croissance et développement
Ecologie
Acanthosicyos naudinianus est une espèce typique du Kalahari qui préfère les sols sableux profonds. On la rencontre dans les savanes boisées, les savanes arborées et les savanes herbeuses à des altitudes de 900–1350 m. Elle ne tolère pas le gel mais supporte un sous-sol salin.
Multiplication et plantation
Gestion
Les fruits d’Acanthosicyos naudinianus sont exclusivement récoltés dans la nature.
Ressources génétiques
Rien n’indique qu’Acanthosicyos naudinianus soit menacé. Comme pour de nombreuses autres cucurbitacées, il existe une variabilité considérable en ce qui concerne l’amertume des fruits. Ceci permettra de sélectionner des lignées plus appétissantes. Quatre entrées documentées sont maintenues aux Etats-Unis et 2 aux Royal Botanic Gardens, à Kew (Royaume-Uni).
Perspectives
Lorsque l’on considère la demande croissante en huile et en protéines alimentaires dans les zones arides, Acanthosicyos naudinianus est un candidat pour devenir une plante cultivée productive en pays aride. Il produit rapidement, la récolte les fruits est aisée, il peut s’adapter à de nombreuses situations écologiques, il est facile à multiplier et à manipuler et les fruits se conservent bien. Il se compare donc bien à Acanthosicyos horridus comme candidat à la domestication.
Références principales
- Arnold, T.H., Wells, M.J. & Wehmeyer, A.S., 1985. Khoisan food plants: taxa with potential for future economic exploitation. In: Wickens, G.E., Goodin, J.R. & Field, D.V. (Editors). Plants for arid lands. Proceedings of the Kew international conference on economic plants for arid lands. Allen & Unwin, London, United Kingdom. pp. 69–86.
- Jeffrey, C., 1978. Cucurbitaceae. In: Launert, E. (Editor). Flora Zambesiaca. Volume 4. Flora Zambesiaca Managing Committee, London, United Kingdom. pp. 414–499.
- Jeffrey, C., 1980. A review of the Cucurbitaceae. Botanical Journal of the Linnean Society 81: 233–247.
- Neuwinger, H.D., 1996. African ethnobotany: poisons and drugs. Chapman & Hall, London, United Kingdom. 941 pp.
- SEPASAL, 2003. Acanthosicyos naudinianus. [Internet] Survey of Economic Plants for Arid and Semi-Arid Lands (SEPASAL) database. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. http://www.rbgkew.org.uk/ ceb/sepasal/acantho.htm. 24 February 2003.
Autres références
- Dudley, J.P., 2000. Seed dispersal by elephants in semiarid woodland habitats of Hwange National Park, Zimbabwe. Biotropica 32(3): 556–561.
- Jeffrey, C., 1962. Notes on Cucurbitaceae, including a proposed new classification of the family. Kew Bulletin 15(3): 337–371.
- Jeffrey, C., 1979. The economic potential of some Cucurbitaceae and Compositae of tropical Africa. In: Kunkel, G. (Editor). Taxonomic aspects of African economic botany. Proceedings of the 9th plenary meeting of AETFAT. Las Palmas, Gran Canaria, Spain. pp. 35–38.
- Meeuse, A.D.J., 1962. The Cucurbitaceae of southern Africa. Bothalia 8(1): 1–112.
- Schrire, B.D., 1987. Cucurbitaceae, orthographic ambiguity clarified. Bothalia 17(2): 181.
- van Wyk, B.E. & Gericke, N., 2000. People’s plants: a guide to useful plants of southern Africa. Briza Publications, Pretoria, South Africa. 351 pp.
- Watt, J.M. & Breyer-Brandwijk, M.G., 1962. The medicinal and poisonous plants of southern and eastern Africa. 2nd Edition. E. and S. Livingstone, London, United Kingdom. 1457 pp.
Auteur(s)
- C.H. Bosch
PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Consulté le 12 décembre 2024.
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