Acacia galpinii (PROTA)
Introduction |
Importance générale | |
Répartition en Afrique | |
Répartition mondiale | |
Bois d'œuvre | |
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Auxiliaire | |
Changement climatique |
Acacia galpinii Burtt Davy
- Protologue: Bull. Misc. Inform. Kew 1922(10) : 326 (1922).
- Famille: Mimosaceae (Leguminosae - Mimosoideae)
- Nombre de chromosomes: 2n = 40
Noms vernaculaires
- Monkey thorn (En).
Origine et répartition géographique
Acacia galpinii se rencontre en Tanzanie, au Malawi, en Zambie, au Botswana, au Zimbabwe, au Mozambique et dans le nord de l’Afrique du Sud. Il en existe des plantations expérimentales à Madagascar.
Usages
Le bois est employé pour les menuiseries intérieures et extérieures, les clôtures, la charronnerie, les traverses de chemin de fer et les bois de mine. Il convient pour la parqueterie, la construction navale, les articles de sport et les outils. Acacia galpinii est parfois planté comme arbre d’ornement ou d’alignement.
Production et commerce international
Le bois n’est utilisé que localement et n’est pas commercialisé sur le marché international.
Propriétés
Le bois de cœur est de couleur brun rougeâtre à brun foncé, et est nettement distinct de l’aubier de couleur crème. Le fil est souvent irrégulier, le grain moyennement grossier. La densité du bois est d’environ 800 kg/m³ à 11% de teneur en humidité. Le retrait au séchage est moyen. A 11% de teneur en humidité, le module de rupture est de 112 N/mm², le module d’élasticité de 13 140 N/mm², la compression axiale de 61 N/mm², le cisaillement de 15,9 N/mm², la dureté Janka de flanc de 9070 N et la dureté Janka en bout de 10 100 N. Bien que le bois soit dur et résistant, il se travaille bien avec des outils bien affûtés, mais le sciage requiert une force considérable. On peut obtenir un bon fini avec des cires et des huiles. Le bois a une bonne durabilité, étant assez résistant à la pourriture et aux attaques de termites, mais l’aubier est sensible aux attaques de Lyctus et de champignons du bleuissement.
Le bois est presque totalement dépourvu de tanins, mais contient une gamme de flavonoïdes et de la mélacacidine. On a isolé du bois de cœur un certain nombre de protéracacinidines (proanthocyanidines).
Description
- Arbre de petite à assez grande taille atteignant 30 m de hauteur ; fût généralement droit, jusqu’à 60(–150) cm de diamètre ; écorce rugueuse, s’écaillant ou sillonnée longitudinalement, grisâtre à brun grisâtre, souvent avec une teinte jaunâtre ; cime étalée, arrondie ; rameaux glabres à courtement poilus, avec des paires d’aiguillons crochus, noirâtres jusqu’à 1 cm de long juste au-dessous des nœuds.
- Feuilles alternes, composées bipennées, avec 6–14 paires de pennes ; stipules linéaires-oblongues, d’environ 2 mm de long, caduques ; pétiole d’environ 3 cm de long, portant une petite glande sur sa moitié supérieure, rachis de 6–11 cm de long, avec des glandes entre les paires supérieures de pennes ; folioles en (8–)13–35(–45) paires par penne, étroitement oblongues à linéaires-oblongues, de (2–)4–11(–15) mm × (0,5–)1–3(–4) mm, obliques à la base, apex obtus à aigu, glabres mais souvent avec quelques poils sur les bords.
- Inflorescence : épi axillaire de 4–11 cm de long, souvent en fascicules sur de courtes pousses latérales dépourvues de feuilles ; pédoncule de 0,5–1,5 cm de long.
- Fleurs bisexuées, régulières, 5-mères, petites, odorantes, sessiles ; calice en coupe, de 0,5–1,5 mm de long, rouge à pourpre ; corolle d’environ 2 mm de long, à lobes courts, rouge à pourpre ; étamines nombreuses, libres, jusqu’à 5 mm de long, d’un jaune crémeux ; ovaire supère, stipité, style mince, jusqu’à 5 mm de long.
- Fruit : gousse oblongue à linéaire de 11–28 cm × 2,5–3,5 cm, droite, glabre, rougeâtre à brun pourpré, à déhiscence longitudinale, renfermant jusqu’à 12 graines.
- Graines ovoïdes aplaties, de 12–15 mm × 10–12 mm.
Autres données botaniques
Le genre Acacia est un important genre pantropical, qui comprend plus de 1300 espèces, dont la plupart se rencontrent en Australie (plus de 900) ; on en trouve plus de 200 en Amérique, et environ 130 en Afrique. Acacia galpinii appartient au sous-genre Aculeiferum, qui regroupe tous les Acacia africains ayant des stipules non spinescentes et des aiguillons crochus.
Acacia polyacantha
Acacia galpinii est souvent confondu avec Acacia polyacantha Willd., mais ce dernier a une glande plus grosse près de la base du pétiole, et un plus grand nombre de pennes par feuille. Le bois d’Acacia polyacantha sert aux mêmes usages que celui d’Acacia galpinii, mais sa gomme est plus importante.
Acacia burkei
Le bois d’Acacia burkei Benth. (“black monkey thorn”) est également employé pour les meubles et la charronnerie, mais il est plus lourd et plus foncé, et ses disponibilités sont limitées. Cette espèce se rencontre à peu près dans les mêmes régions qu’Acacia galpinii, et peut atteindre 27 m de hauteur ; il a un nombre moindre de pennes et de folioles par feuille.
Acacia goetzei
Le bois de cœur brun chocolat d’Acacia goetzei Harms est employé pour la construction, la menuiserie lourde et les meubles ; il est très dur, lourd et durable. Acacia goetzei se rencontre plus au nord qu’Acacia galpinii, jusqu’en Ethiopie ; il a un moins grand nombre de pennes et les valves des gousses plus épaisses.
Anatomie
Description anatomique du bois (codes IAWA pour les bois feuillus) :
- Cernes de croissance : (1 : limites de cernes distinctes) ; (2 : limites de cernes indistinctes ou absentes).
- Vaisseaux : 5 : bois à pores disséminés ; 13 : perforations simples ; 22 : ponctuations intervasculaires en quinconce ; 23 : ponctuations alternes (en quinconce) de forme polygonale ; 25 : ponctuations intervasculaires fines (4–7 μm) ; 26 : ponctuations intervasculaires moyennes (7–10 μm) ; 29 : ponctuations ornées ; 30 : ponctuations radiovasculaires avec des aréoles distinctes ; semblables aux ponctuations intervasculaires en forme et en taille dans toute la cellule du rayon ; (41 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 50–100 μm) ; 42 : diamètre tangentiel moyen du lumen des vaisseaux 100–200 μm ; 46 : ≤ 5 vaisseaux par millimètre carré ; (47 : 5–20 vaisseaux par millimètre carré) ; 58 : gomme ou autres dépôts dans les vaisseaux du bois de cœur.
- Trachéides et fibres : 61 : fibres avec des ponctuations simples ou finement (étroitement) aréolées ; 66 : présence de fibres non cloisonnées ; 70 : fibres à parois très épaisses.
- Parenchyme axial : 79 : parenchyme axial circumvasculaire (en manchon) ; 80 : parenchyme axial circumvasculaire étiré ; 81 : parenchyme axial en losange ; 83 : parenchyme axial anastomosé ; (89 : parenchyme axial en bandes marginales ou semblant marginales) ; (90 : cellules de parenchyme fusiformes) ; 91 : deux cellules par file verticale ; 92 : quatre (3–4) cellules par file verticale.
- Rayons : 98 : rayons couramment 4–10-sériés ; 104 : rayons composés uniquement de cellules couchées ; 115 : 4–12 rayons par mm.
- Inclusions minérales : 136 : présence de cristaux prismatiques ; 142 : cristaux prismatiques dans les cellules cloisonnées du parenchyme axial.
Croissance et développement
Les jeunes sujets d’Acacia galpinii ont une croissance rapide. Au Zimbabwe, les hauteurs moyennes d’arbres plantés dans des conditions de sécheresse fréquente étaient de 3 m après 3 ans et 5 m après 9 ans, et les diamètres moyens de fût de 10 cm après 3 ans et 16 cm après 9 ans. Dans deux localités de Madagascar, à 770 m d’altitude avec une température moyenne de 21°C et une pluviométrie annuelle de 1150 mm, et à 100 m d’altitude avec une température moyenne de 27°C et une pluviométrie annuelle de 1600 mm, des sujets plantés d’Acacia galpinii âgés de 35 ans avaient un diamètre moyen de fût de 26 cm et 32 cm respectivement (maximum 74 cm), et une hauteur moyenne de 25 m (maximum 30 m). Cet arbre est comparativement longévif. Il est décidu, perdant ses feuilles à la saison fraîche. A la saison chaude, il procure une ombre claire qui laisse passer une partie des rayons du soleil. Les arbres peuvent fleurir lorsqu’ils sont dépourvus de feuilles, mais ils fleurissent généralement au moment où les feuilles se développent, de septembre à janvier. Les insectes tels qu’abeilles et guêpes visitent les fleurs. Les fruits prennent environ 6 mois pour mûrir.
Acacia galpinii forme aisément des nodules avec les bactéries indigènes de Rhizobium et Bradyrhizobium.
Ecologie
Acacia galpinii est un arbre typique des ripisylves, mais on peut aussi le trouver à l’état disséminé sur des termitières et dans les forêts claires, à 350–1500 m d’altitude. Il est très commun sur les sols limoneux ou argileux. Les arbres âgés sont tolérants au gel.
Multiplication et plantation
Les graines germent aisément, mais il y a intérêt à les tremper pendant une nuit dans l’eau chaude avant de les semer. On peut les semer dans des germoirs emplis de sable de rivière en les couvrant de vermiculite. Les plants montrent en général une bonne survie, même dans des conditions de sécheresse fréquente. Dans des plantations expérimentales au Zimbabwe, on a noté un taux de survie des plants de 86%.
Gestion
Dans les conditions naturelles, la régénération d’Acacia galpinii est généralement bonne. Dans les milieux qui lui conviennent, il joue même le rôle d’essence pionnière. Les jeunes arbres se recèpent bien.
Rendement
Etant un acacia de grande taille, Acacia galpinii est susceptible de fournir un rendement relativement élevé en bois d’œuvre, pouvant atteindre 2,5 m³ de bois de fût par arbre.
Traitement après récolte
On peut extraire de grandes planches du fût, et on peut parfois aussi tirer des grumes de sciage à partir des grosses branches de la cime.
Ressources génétiques
Bien qu’Acacia galpinii soit passablement répandu, il n’est pas très commun dans la plupart des régions. Il n’est cependant pas menacé d’érosion génétique.
Perspectives
Acacia galpinii est un bois d’œuvre intéressant dans les régions sèches. Il produit des nodules de manière satisfaisante et il pousse rapidement ; il serait ainsi un candidat potentiel pour le reboisement dans les régions sèches, et c’est un excellent arbre d’ombrage pour les pelouses dans les parcs et les grands jardins.
Références principales
- Bolza, E. & Keating, W.G., 1972. African timbers: the properties, uses and characteristics of 700 species. Division of Building Research, CSIRO, Melbourne, Australia. 710 pp.
- Brenan, J.P.M., 1970. Leguminosae (Mimosoideae). In: Brenan, J.P.M. (Editor). Flora Zambesiaca. Volume 3, part 1. Crown Agents for Oversea Governments and Administrations, London, United Kingdom. 153 pp.
- Coates Palgrave, K., 1983. Trees of southern Africa. 2nd Edition. Struik Publishers, Cape Town, South Africa. 959 pp.
- Mlambo, D., Nyathi, P. & Mlilo, P., 2004. Early growth and survival of Acacia galpinii after planting in a semi-arid environment in Zimbabwe. Southern African Forestry Journal 202: 61 66.
- Mutshinyalo, T., 2003. Acacia galpinii Burtt Davy. [Internet]South African National Biodiversity Institute. http://www.plantzafrica.com/ plantab/acaciagalpin.htm. December 2007.
- Ross, J.H., 1975. Fabaceae, subfamily Mimosoideae. In: Ross, J.H. (Editor). Flora of southern Africa. Volume 16, part 1. Botanical Research Institute, Department of Agricultural Technical Services, Pretoria, South Africa. 159 pp.
- Timberlake, J., Fagg, C. & Barnes, R., 1999. Field guide to the Acacias of Zimbabwe. CBC Publishing, Harare, Zimbabwe. 160 pp.
Autres références
- Bennie, L., Coetzee, J., Malan, E. & Ferreira, D., 2002. Structure and stereochemistry of dimeric proteracacinidins possessing the rare C-4(C) leads to C-5(D) interflavanyl linkage. Phytochemistry 59(6): 673–678.
- de Winter, B., de Winter, M. & Killick, D.J.B., 1966. Sixty-six Transvaal trees. Botanical Research Institute, Pretoria, South Africa. 175 pp.
- InsideWood, undated. [Internet] http://insidewood.lib.ncsu.edu/search/. May 2007.
- Malan, E. & Roux, D.G., 1975. Flavonoids and tannins of Acacia species. Phytochemistry 14(8): 1835–1841.
- Palmer, E. & Pitman, N., 1972–1974. Trees of southern Africa, covering all known indigenous species in the Republic of South Africa, South-West Africa, Botswana, Lesotho and Swaziland. 3 volumes. Balkema, Cape Town, South Africa. 2235 pp.
- Sutter, E. & Rakotonoely, J., 1989. Projet inventaire des resources ligneuses. Rapport d’activités. FO.FI.FA – D.R.F.P., Antananarivo, Madagascar. 23 pp.
- Takahashi, A., 1978. Compilation of data on the mechanical properties of foreign woods (part 3) Africa. Shimane University, Matsue, Japan, 248 pp.
Sources de l'illustration
- Coates Palgrave, K., 1983. Trees of southern Africa. 2nd Edition. Struik Publishers, Cape Town, South Africa. 959 pp.
- de Winter, B., de Winter, M. & Killick, D.J.B., 1966. Sixty-six Transvaal trees. Botanical Research Institute, Pretoria, South Africa. 175 pp.
- Palmer, E. & Pitman, N., 1972–1974. Trees of southern Africa, covering all known indigenous species in the Republic of South Africa, South-West Africa, Botswana, Lesotho and Swaziland. 3 volumes. Balkema, Cape Town, South Africa. 2235 pp.
Auteur(s)
- R.H.M.J. Lemmens, PROTA Network Office Europe, Wageningen University, P.O. Box 341, 6700 AH Wageningen, Netherlands
Citation correcte de cet article
Lemmens, R.H.M.J., 2006. Acacia galpinii Burtt Davy. In: Louppe, D., Oteng-Amoako, A.A. & Brink, M. (Editors). PROTA (Plant Resources of Tropical Africa / Ressources végétales de l’Afrique tropicale), Wageningen, Netherlands. Consulté le 12 décembre 2024.
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