Symphonia globulifera (Pharmacopées en Guyane)
|
Sommaire
Noms vernaculaires
- Créole : mani [manni], mani marécage [manni-marécaj].
- Wayãpi : wanani.
- Palikur : ti.
- Portugais : anani.
Écologie, morphologie
Grand arbre ripicole de forêt inondable et de forêt humide. C’est une espèce très commune.
Collections de référence
Berton 134 ; Grenand 997 ; lacquemin 1746 ; Moretti 1146 ; Prévost 4056.
Emplois
- Pour les Créoles, le latex de cet arbre aurait des propriétés cicatrisantes et agirait sur diverses dermatoses de type généralement eczémateux. On en imprègne des bandes de tissu que l’on applique sur les lésions [1]. Le latex de cette espèce, ainsi que celui de Moronobea coccinea, est connu des populations amérindiennes pour confectionner des pains de cire utilisés en particulier pour renforcer les ligatures de flèche ou étanchéifier des poteries. Néanmoins, les Wayãpi ont attiré notre attention sur le fait que la gomme de mani présentait un danger potentiel : elle se dissout aisément dans le sang et l’empêche de coaguler. Pour cette raison, ils lui préfèrent la gomme de balata (Manilkara bidentata, Sapotacées).
- Chez les Palikur, les écorces de Symphonia globulifera, auxquelles on ajoute celles de Spondias mombin, de cajou et de manguier (cf. Anacardiacées) servent à préparer un bain tiède après l’accouchement qui prévient les hémorragies, l’anémie post-partum et a même un effet contraceptif de longue durée [2]. Il ne faut pas abuser de ces bains car ils peuvent entraîner la stérilité.
Enfin, la gomme de mani associée à la poudre d’encens de diverses Burséracées et frottée dans les cheveux est réputée empêcher la calvitie.
Étymologie
- Créole : mani est un emprunt au kali’na (karib).
- Palikur : ti signifie aussi « pleurer », car le latex s’écoule abondamment.
Chimie et pharmacologie
Dans le bois de cet arbre, on a trouvé de l’euxanthone (HEGNAUER, 4, 1964), des xanthones polyhydroxylées et de la maclurine, un benzophénone précurseur des xanthones. Les espèces de ce genre renferment des benzophénones qui possèdent in vitro une activité anti HIV. Cf. infra à Vismia cayennensis. Des guttiférones (dérivés de benzophénones prénylées) ont été isolés du bois et identifiés comme étant des guttiférones A, B, C, D, E (GUSTAFSON et al., 1992).
Tests chimiques en fin d’ouvrage.
____________________