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Chélidoine (Cazin 1868)

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== Chélidoine ==
Nom accepté : ''[[Chelidonium majus]]''
<center>'''CHÉLIDOINE'''. ''Chelidonium majus''. L.
''Chelidonium majus vulgaris''. Bauh. — ''Chelidonium hæmatodes''. Mœnch.
Grande chélidoine, — éclaire, — grande éclaire, — herbe d'hirondelle, — felougène, — felougne,herbe dentaire.
PAPAVÉRACÉES. Fam. nat. — Polyandrie Monogynie. L.</center>
[La ''chélidonine'' est solide, inodore, cristallisable, insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool et dans l'éther (sa formule = C<sup>40</sup>H<sup>20</sup>Az<sup>3</sup>O<sup>6</sup>) (Wiil) ; elle est accompagnée dans la chélidoine d'une autre base la ''chélérythrine'', découverte par Probst et Pollex ; d'après Schiel elle serait analogue à la sanguinarine extraite de la racine de sanguinaire du Canada et aurait pour formule = C<sup>36</sup>H<sup>17</sup>AzO<sup>8</sup>. C'est un alcaloïde pulvérulent qui se colore en rouge par les vapeurs acides.
Probst a également trouvé dans la chélidoine en combinaison avec la chaux un acide qu'il a appelé ''chélidonique'', dont la formule = C<sup>14</sup>H<sup>2</sup>O<sup>10</sup>3HO ; il cristallise en aiguilles incolores allongées, efflorescentes, solubles dans l'eau, l'alcool et les acides ; il est tribasique ; on l'y trouve avec les acides malique et citrique déjà signalés par Chevallier etLassaigne.
(Mentionnons enfin la chélidoxanthine, matière colorante jaune et amère, extraite des feuilles et des fleurs.)
<center>PREPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.</center>
 
{|align="center"
Extrait (1 sur 10 d'eau), 25 centigr. à 10 gr. progressivement, ou suivant l'effet que l'on veut produire.<br \>
Vin (15 à 50 gr. de racine pour 1 kilogr. de vin), 30 à 60 gr. chaque matin.<br \>
A L'INTERIEUR. — Suc de la plante fraîche, ''Q. S.'' seul ou étendu dans l'eau, pour topiquerubéfiant ou stimulant de la peau. Pommade avec l'axonge et le suc ou l'extrait, décoction pour lotions, injections, etc.
|}
Le suc de chélidoine à haute dose est un poison irritant qui déterminedes accidents mortels, soit qu'on l'administre à l'intérieur soit qu'on lemette en contact avec le tissu cellulaire. Il tue les chiens à la dose de 60 à90 gr. L'extrait aqueux préparé avec la plante fraîche est tout aussi vénéneux.Il détermine une vive inflammation des organes digestifs, et, secon-
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dairement, une irritation du système nerveux. Orfila ponsc que la chélidoineagit spécialement sur les poumons, car dans les cadavres des chiensqui ont été empoisonnés avec le suc ou l'extrait de cette plante, on trouve
en général ces organes livides, peu crépitants, et gorgés de sang.
Dans une observation d'empoisonnement de toute une famille par la chélidoine<ref>''Philosophical Transactions'', t. XX, n° 242.</ref>, il y eut en même temps superpurgation et symptômes cérébrauxtout particuliers, du délire, des visions, etc.
La chélidoine est donc considérée avec raison comme un poison narcotico-âcre, dont l'action première est irritante et l'action secondaire ou parabsorption évidemment narcotique. La prédominance de l'une ou de l'autreaction fournit les indications à remplir dans cette espèce d'empoisonnement.On devra donc faire cesser le plus tôt possible l'incitation locale parl'expulsion du poison au moyen de l'eau chaude simple ou mêlée à une certainequantité d'albumine ou de miel, et en s'introduisant une plume ou lesdoigts dans la gorge. L'émétique, qui exerce primitivement une action irritantelocale, et dont l'effet secondaire est hyposthénisant, nous paraît ne devoirêtre ici employé qu'autant qu'il serait impossible de provoquer le vomissementpar les moyens que nous venons d'indiquer. Après l'expulsiondu poison par le vomissement, on combat l'irritation subséquente par lesboissons mucilagineuses, le lait, la décoction de guimauve ou de graine delin, etc. A cause de l'effet secondaire de l'empoisonnement, on ne doit employerla saignée, soit générale, soit locale, lorsqu'elle semble indiquée,qu'avec une extrême réserve.
Lorsque le poison n'a pu être promptement expulsé, que son action surles centres nerveux se manifeste par des symptômes cérébraux particulierset analogues à ceux que produisent les poisons narcotiques, tels que l'assoupissement,le délire, les hallucinations, etc., on doit alors recourir auxmoyens indiqués en pareil cas. On administrera le café, l'éther, le vin, lesspiritueux, le camphre à la dose de 15 à 20 centigr. répétée de temps entemps dans une mixture mucilagineuse, ou donnée en lavement émollient,et préalablement dissous dans un jaune d'œuf. Les affusions froides, lesfrictions stimulantes avec l'eau-de-vie, l'ammoniaque étendue dans l'eau, lessinapismes ambulants, etc.
La chélidoine, à dose thérapeutique, est excitante, diurétique et purgative.Elle peut être utile dans les engorgements abdominaux, l'hydropisie,l'ictère, les affections scrofuleuses, syphilitiques ou dartreuses, la goutte, lagravelle, etc. Les feuilles fraîches sont rubéfiantes et vésicantes. Le suc estcaustique et détersif, lorsqu'il est étendu dans l'eau.
La chélidoine, qui croît partout et que les anciens avaient parfaitementappréciée, ne mérite pas l'oubli auquel elle a été condanmée par les médecinsmodernes. Son énergie est très-grande et ses effets plus ou moins prononcés,suivant la dose à laquelle on l'administre et ses divers modes depréparation. Une cuillerée de suc de chélidoine, dit Bodart, purge et faitvomir. Il m'a suffi de cette dose mêlée avec autant d'eau sucrée pour obtenirun effet éméto-cathartique violent chez une jeune fille atteinte d'une fièvrequarte, avec gonflement de la rate et état cachectique très-prononcé. Laperturbation causée par l'action de ce médicament amena une grande améliorationdans l'état de cette jeune fille. Elle n'éprouva plus que de faiblesaccès qui, plus tard, cédèrent tout à fait à l'usage d'une forte décoction detrèfle d'eau et d'écorce de saule blanc.
Je crois, avec les anciens, que les propriétés de la grande-éclaire sontplus énergiques dans la racine. Galien et Dioscoride administraient cetteracine en infusion dans du vin blanc, pour la guérison de l'ictère. Forestus
la faisait bouillir dans la bière. Je l'ai employée de l'une et de l'autre ma-
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nière, selon les circonstances et la position de fortune des malades, dansl'hydropisie et dans les embarras atoniques des viscères, qu'il est plus faciled'apprécier chez le malade que d'expliquer, et que l'on rencontre fréquemmentchez les pauvres exposés à l'action du froid humide et soumis à toutesles autres causes de destruction qui les entourent.
Lange<ref>''Médecine domestique de Brunswick''.</ref> emploie de préférence l'extrait de chélidoine préparé avec duvin à un feu doux, et l'ordonne à la dose de 4 gr. 20 centigr. à 1 gr.50 centigr. dissous dans de l'eau distillée, que l'on fait prendre au maladechaque jour pendant plusieurs semaines, pour comhattre l'ictère, les fièvresintermittentes et les obstructions lentes des viscères abdominaux. J'ai vuemployer avec succès contre la gravelle et l'hydropisie, par le conseil d'unguérisseur de campagne, la racine de chélidoine infusée dans le vin blanc(30 à 60 gr. de racine pour 1 kilogr. de vin) ; ce vin était pris à la dose de30 ù 90 gr. chaque matin, et agissait à la fois comme diurétique et commelaxatif.
Joel<ref>''Oper. med.'', p. 363. Amstelod., 1663.</ref> employait avec succès, dans l'ictère, l'hydropisie et les cachexies,un vin composé de racine de chélidoine et de baies de genévrier concassées,de chaque 30 gr. et de 500 gr. de vin blanc. Je me suis bien trouvé del'usage de ce vin dans les hydropisies et dans la cachexie paludéenne. Danscette dernière affection j'y ajoutais fréquemment les feuilles de chaussetrape,d'absinthe ou de petite centaurée.
On a pensé que la racine de chélidoine était le remède spécifique de VanHelmont contre l'hydropisie ascite.
(Hufeland, Gilibert assurent avoir guéri des ictères chroniques par l'usagede la décoction de chélidoine. Pour le premier de ces observateurs, c'estun médicament antibilieux. Rademacher, apologiste moderne de Paracelse<ref>''Revue de thérapeutique médico-chirurgicale'', t. III, p. 368, 1855.</ref>, le range dans la classe des remèdes hépatiques particuliers. La teintureest d'un usage journalier en Allemagne dans les affections du foie.Wagner et Linné ont employé la chélidoine avec succès dans les fièvresintermittentes.) Récamier regardait aussi cette plante comme ayant sur lesengorgements indolents de la rate une action particulière.Garancière<ref>''Traité de la consomption anglaise''.</ref> regarde la chélidoine comme très-utile dans toutes les maladieschroniques de la poitrine.
Les paysans du Limousin, au rapport de Laruc-Dubarry<ref>''Bulletin de la Société d'agriculture, sciences et arts de la Haute-Vienne'', t. II, p. 18, 1850.</ref>, font prendreune forte décoction de chéiidoine contre la dysenterie. Suivant instinctivementla loi de la tolérance, ces bons paysans auraient pu fournir à un médecinobservateur la première idée de la réforme médicale qui a illustré lenom de Rasori.
La chélidoine semble avoir sur le système lymphatique une propriété spéciale,qui la rend efficace dans les engorgements glanduleux, les scrofules,les affections cutanées chroniques, etc.
J'ai adopté dans l'administration de la chélidoine la méthode indiquéepar le professeur Wendt : j'exprime, en été, le suc de toute la plante, et lemêle à une égale quantité de miel. La dose de ce mélange, qui d'abord estde 8 gr., est graduellement portée à 16 gr. délayés dans une à deux cuilleréesd'eau. Au printemps et en automne, je n'emploie que le suc de la racine,et, en hiver, je donne l'extrait de la plante tout entière, dont je formedes pilules de 10 centigr. ; je commence par en donner deux ; puis j'arriveprogressivement à dix, et je continue cette dose jusqu'à la guérison. Administréede cette manière, la chélidoine est un médicament d'autant plusutile qu'on le trouve toujours sous la main. Je l'ai employée avec succès
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chez un garçon de ferme, enfant de l'hospice, âgé de dix-sept ans, d'untempérament éminemment lymphatique, et atteint d'une dartre squameusehumide occupant les aines et la partie interne et supérieure descuisses. Cette affection datait d'un an environ. Je commençai le traitementau mois de juin 1833, en donnant d'abord 6 gr. de suc d'éclaire mêlé avecautant de miel, et j'augmentai graduellement et de manière qu'au quinzièmejour de traitement le malade en prenait 12 gr. : à cette époque l'améliorationétait sensible. Je fis alors pratiquer des onctions avec une pommadecomposée de suc de la même plante bouillie dans du saindoux jusqu'à consomption de ce suc, d'après le conseil d'un curé qui avait employé cettepommade dans des cas semblables. Au bout d'un mois de ce traitement,aussi simple que peu coûteux, la dartre était entièrement guérie. Ce jeune
homme, que j'ai revu depuis, jouit d'une très-bonne santé.
Le suc de chélidoine, à la dose de 5 à 6 gr. délayés dans 700 gr. de petit-lait,à prendre chaque jour, est un bon dépuratif contre les affections cutanéeschroniques, les scrofules, etc. Ce même petit-lait, auquel on ajoute4 gr. de crème de tartre et 30 gr. de sirop de chicorée, m'a réussi dans uncas d'ictère, qui, pendant six mois, avait résisté à un traitement rationnellementdirigé.
On attribuait jadis à la chélidoine, non-seulement une action stimulante et diurétique, mais aussi une propriété sudorifique. Palmarius<ref>''Traité des maladies contagieuses'', c. XVIII, p. 136.</ref> dit que le suc de la racine de cette plante, exprimé et mêlé avec un peu de vin blanc ou du vinaigre rosat, a été d'un puissant secours pour quelques-uns, et a chassé le poison par les sueurs. Le fameux Julien Paumiers, de la Faculté de Paris, faisait grand cas du suc de la même racine dans la fièvre jaune. La chélidoine est un purgatif prompt et certain que le médecin de campagne peut employer dans presque tous les cas où ce genre de médication est indiqué, et surtout dans les maladies chroniques. Cette propriété est due à la présence de la gomme-gutte. Moins active que cette dernière, la chélidoineen a tous les avantages sans en avoir les inconvénients. Ce purgatif indigène est le plus efficace de tous ceux que l'on a proposés comme succédanés des évacuants exotiques. S'il nous venait de l'Amérique ou des Indes, on le trouverait dans toutes les pharmacies, et tous les médecins le prescriraient. Quand donc finira cette ''exoticomanie'', qui rend la médecine inacessible au pauvre, et la France tributaire de l'étranger pour des ressourcesqu'elle possède et dont elle pourrait user à si bon marché ?
Le suc ou l'extrait de grande-éclaire, mêlé avec le jaune d'œuf, le mucilagede semence de coing, de racine de guimauve ou de graine de lin, danssuffisante quantité d'eau sucrée, forme la base d'une potion purgative,légèrement laxative ou altérante, suivant la dose à laquelle on l'administre.J'ai quelquefois employé avec succès comme vermifuge l'extrait de chélidoineen pilules avec le calomel. L'usage de ces pilules, continué longtemps,m'a réussi dans quelques affections scrofuleuses et dartreuses présuméesd'origine syphilitique par hérédité, dans les engorgements chroniquesdu foie et de la rate, et dans les constipations opiniâtres dues àl'inertie des intestins. L'effet laxatif produit par la chélidoine permet d'administrerle protochlorure de mercure à petites doses, sans craindre sonaction sur la bouche. On sait qu'une petite quantité de calomel répétée etqui séjourne dans les premières voies, où elle est absorbée, cause plus facilementla salivation qu'une dose plus forte de cette substance déterminantdes contractions intestinales et la purgation.
J'ai aussi employé avec avantage, comme vermifuge, le suc de chélidoinepur ou en émulsion avec le jaune d'œuf et une suffisante quantité d'eau et
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de sucre, à la dose de 15 gouttes à une cuillerée à café pour les enfants, etjusqu'à une demi-cuillérée à bouche pour les adultes.
A cette dernière dose, il est purgatif et même éméto-cathartique. Aplus petite dose, il agit comme anthelminthique, altérant ou laxatif. Entreautres faits puisés dans ma pratique, et que je pourrais citer, je rapporteraile suivant :
Une petite fille de M. Delapoterie, âgée de trois ans, pâle, faible, ayantles membres grêles, le ventre gros sans être dur ni tendu, les pupilles dilatées,de la salivalion, le bout de la langue rouge, des grincements de dentspendant le sommeil, avait rendu, dans une diarrhée qui avait duré deuxjours, un lombric vivant. Je lui fis prendre le matin 10 gouttes de suc dechélidoine dans un peu de jaune d'œuf délayé avec deux cuillerées d'eausucrée. A midi, le même jour, l'enfant avait rendu, avec deux selles demi-liquides,cinq lombricoïdes de 5 à 6 pouces de longueur ; une seconde dose,donnée le lendemain (de l5 à 18 gouttes), procura l'expulsion de douzeautres vers de même longueur.
(C'est à titre de purgatif drastique que la chélidoine peut avoir une certaineinfluence dans l'aménorrhée)<ref>''Abeille médicale'', 1845, p. 153.</ref>.
La chélidoine doit être maniée avec prudence. Administrée inconsidérémentcomme remède, elle a quelquefois produit l'empoisonnement. Polleta observé un empoisonnement de ce genre<ref>''Annales de la Société médicale d'observations de la Flandre occidentale'', 1849.</ref> chez une femme qui, malgréses soins, succomba sous la violence du poison.
Les anciens préparaient dans un vase de cuivre un collyre composé desuc de chélidoine et de miel. Je ne dirai pas, avec certains enthousiastes,que l'on a prévenu la cataracte et guéri des amauroses par l'usage interneet externe de cette plante ; mais je puis affirmer que nos paysans ont souventguéri des ophthalmies chroniques qui avaient résisté à toutes les ressourcesde l'oculistique, par la décoction de ses feuilles employée comme collyre.Ce moyen est tout à fait populaire et a dû être connu de temps immémorial,ainsi que l'annonce le nom de ''grande-éclaire'', fondé sans doute sur unepropriété constatée par l'expérience. Le suc, à la dose d'environ 4 gr.étendus dans 60 à 100 gr. d'eau fraîche ou d'eau distillée de roses, est,d'après Roques, un collyre efficace dans les ophthalmies scrofuleuses, lesulcérations chroniques des paupières, pourvu que l'inflammation soit modérée.J'ai moi-même employé avec succès le suc des feuilles de chélidoine,étendu dans plus ou moins d'eau fraîche, en collyre pour les ulcères despaupières, les blépharites muqueuses ou glanduleuses, les ophthalmieschroniques, les laies de la cornée et les restes du ptérigion. L'emploi de cecollyre réclame de la circonspection : le suc pur de cette plante, en contactavec la conjonctive, peut déterminer une vive irritation et même une inflammationgrave de l'organe de la vue. Je pense néanmoins que le suc desfeuilles de chélidoine, plus ou moins étendu dans l'eau et même pur, conviendrait,instillé entre les paupières, dans l'ophthalmie purulente des nouveaux-nés ; c'est un moyen à essayer.
J'ai appliqué la racine fraîche de grande-éclaire sur les tumeurs scrofuleusesulcérées ; elles ont eu un effet marqué et à peu près semblable à celuique produit la racine d'arum employée de la même manière. Le suc desfeuilles et des racines de cette plante, pur ou mêlé avec plus ou moinsd'eau, selon qu'on veut lui donner plus ou moins d'activité, appliqué avecde la charpie sur les ulcères de mauvaise nature, les modifie avantageusement,les déterge et les met dans des conditions qui en favorisent lacicatrisation. J'ai eu plusieurs fois l'occasion de constater les bons effetsde ces applications. Les injections de ce suc dans les ulcères sinueux
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pourraient, en déterminant une irrilation phlegmasique de leurs parois, enproduire l'adhérence, si j'en juge par l'essai que j'en ai fait dans un cas dedécollement survenu à la suite d'un abcès ouvert spontanément à l'aisselle,entretenant une suppuration assez abondante depuis trois mois, et que j'aiguéri par ce moyen. Je laissais séjourner le suc injecté jusqu'à productionde la chaleur et de la douleur, ce qui avait lieu au bout de deux à trois minutes.J'exerçais ensuite une compression graduée. (Fernel avait déjà dit :''Sinus quoque et fistulas expurgat'', etc.)
J'ai usé plusieurs fois avec succès contre la teigne d'une pommade composéede parties égales de suc de chélidoine, de savon blanc et de pommadecamphrée (15 gr. de camphre pour 50 gr. d'axonge). Après avoir misle cuir chevelu à nu, au moyen de cataplasmes émollients, je le fais lotionneravec une forte décoction de feuilles fraîches de chélidoine pendant six àhuit minutes, et je frictionne ensuite toute la partie malade avec la pommadeindiquée. Ce pansement est répété chaque matin. La guérison a étéobtenue du quinzième au trentième jour.
J'ai vu mettre en usage avec succès, pour provoquer l'écoulement desrègles, un pédiluve préparé avec une grande quantité de chélidoine fraîcheen décoction dans une suffisante quantité d'eau. Ce pédiluve gonfle promptementles veines des extrémités inférieures et leur donne l'apparence d'unedilatation variqueuse. On pourrait l'employer dans tous les cas où les bainsde pieds irritants sont indiqués.
(Fabre recommande<ref>''Bulletin de thérapeutique'', t. LVII, p. 124.</ref>, comme topique antiherpétique, appliqué à l'aided'un pinceau sur les points malades, un glycérolé de chélidoine ainsi formé :glycérine, 15 gr. ; extrait de chélidoine maj., 2 gr. ; acide tannique, 2 gr. ;alcool de chélidoine maj., ''Q. S.'')
On applique le suc de grande-éclaire pour détruire les verrues et les cors,mais son action, trop faible pour cela, est assez forte pour enflammer lesparties voisines et augmenter le mal au lieu de le détruire.
(Selon quelques expériences qui nous sont propres, mais qui sont troppeu nombreuses pour nous permettre d'affirmer quoi que ce soit, la chélidoineaurait les propriétés d'un éméto-cathartique très-violent, irritant fortementle tube digestif. Probst a reconnu à la ''chélérythrine'' une action narcotique.)
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