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{{Tournepage
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
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|titrepagesuivante=Mercuriale (Cazin 1868)
|nomcourtsuivant=Mercuriale
}}
__TOC__
[632]
== Ménianthe ==
Voir la page ''[[]]''
MÉNYANTHE (1). Menyanthes trifoliata. L.
Trifolium palustre. C. BAUH., DOD. — Trifolium febrinum germanicum.M.
Menyanthes palustris. TOURN. — Trifolium febrinum.
TAB., OFF., MURR.
Trèfle aquatique, — trèfle d'eau, — ményanthe trifoliée, — ményanthe à feuilles ternies,
trèfle à la fièvre.
GENTIANACÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE MONOGYKIE. L.
Cette plante vivace (PI. XXVI) habite les marais, les étangs, les fossés
humides, dans toute l'Europe. On la rencontre à Saint-Clair, à Ville-d'Avray,
près de Paris.
Description.— Racine: souche épaisse, cylindrique, rampante, marquée de
cicatrices provenant de la chute des feuilles et couverte de fibres presque simples, asser
nombreuses.— Feuilles longuement pétiolées, composées de trois folioles glabres, ovales,
d'un vert foncé.— Fleurs formant une belle grappe à l'extrémité d'une hampe droite
d'environ 25 centimètres de hauteur; chaque fleur d'un blanc rosé, quelquefois purpu-
rine à l'extérieur, pédicellée et accompagnée d'une bractée ovale (mai-juin). — Calice
à cinq découpures.— Corolle infundibuliforme.— Cinq etamines.— Un style. - Fruit:
capsule uniloculaire, sillonnée longitudinalement en dehors. — Semences glabres, tai-
santes. Un peu lenticulaires.
Parties usitées.— L'herbe entière.
Récolte. — On se sert de la plante à l'état frais pendant toute la belle saison. On
récolte les feuilles à la fin de l'été pour les conserver. Séchées avec soin, elles ont en-
core leur forme et leur amertume, ne sont ni trop jaunes ni tachées.
Propriétés physiques et chimiques. — Le trèfle d'eau, d'une ofa
faible, d'une saveur nauséeuse et très-amère, contient, d'après Trommsdorf, miel»
verte, de l'extractif amer, une gomme brune, de l'albumine, une matière animale p
le feu ne coagule pas, de l'inuline (?) — Depuis, Nativelle en a extrait la matière an»
à l'état de pureté, sous forme de longues aiguilles blanches, à éclat satiné, à laqu* 1
a donné le nom de menyanlhin ou menyanlhine. Il a fait remarquer que cette plante,n
contenant pas de tannin, pouvait être associée sans inconvénient aux sels de fer.
Les feuilles sèches sont employées par. quelques brasseurs en guise de houblon
la fabrication de la bière.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
J„ 1ii!>re.
A L'INTÉRIEDII. — Décoction ou infusion, 15 à
30 gr. par kilogramme d'eau, par petites
tasses.
Suc exprimé, 30 à 100 gr.
Vin (30 gr. pour 1 kilogr. de vin ou dite*
50 à 100 gr. , ...ni
Sirop (1 de sucre sur 3 de sirop,,
100 gr. ^_____^.
(1) (C'est par un« erreur dans les anciennes éditions de Nicandre que Linné ap ^
nyanthe du mot |M)vu<xv6s«. Dans Théophraste et dans Dioscoride. il y a (uwavos;, ae |u «
et avOoç, fleur, à cause de la délicatesse de la fleur.)
downloadModeText.vue.download 662 sur 1308
MÉNYANTHE. 633
Teinture (1 sur 6 d'alcool), 2à 4 gr., en potion.
Extrait alcoolique (1 sur 1 d'alcool et 8 d'eau),
1 à 4 gr., en pilules, bols, etc.
Estrait aqueux par infuso-decoctum (1 sur 8
d'eau), 1 à 4 gr., en pilules, bols, etc.
Extrait dé suc par inspissation, même dose
(est préférable). (1 kilogr. de la plante donne
donne 22 gr. d'extrait.)
Poudre (rarement employée), 1 à 4 gr., en
bols, pilules ou dans un liquide.
A L'EXTÉKIEDR. — Décoction, pour lotions, fo-
mentations.
Feuilles en cataplasmes.
Suc en topique.
Le trèfle d'eau entre dans les pilules balsa-
miques de Stahl.
Le trèfle d'eau est amer, tonique, fébrifuge, antiscorbutique, emména-
gogue, vermifuge. A haute dose, il est vomitif et purgatif. On l'emploie dans
les affections atoniques du tube digestif, les scrofules, le scorbut, la goutte,
le rhumatisme chronique, les maladies cutanées anciennes, les fièvres inter-
mittentes, l'aménorrhée par atonie, etc.
Les propriétés de cette plante sont celles, à un haut degré, des amers en
général, et se rapprochent surtout de celles de la gentiane. Cependant, elle
contient quelques principes particuliers qui expliquent dans certains cas,
outre son action tonique, l'effet spécial qui la fait considérer comme anti-
scorbutique, fondante et dépurative. La Providence, en la faisant naître
dans les marais, semble l'avoir destinée à combattre le scorbut, les fièvres
intermittentes, la cachexie paludéenne, l'empâtement et les engorgements
des viscères abdominaux, les scrofules, etc., maladies si fréquentes dans
ces lieux malsains. Boerhaave en a éprouvé d'heureux effets sur lui-même
contre la goutte, et Bergius en a constaté de plus en plus l'utilité dans cette
maladie. Simon Schultius (1) a rapporté plusieurs cas de guérison de rhu-
matismes articulaires au moyen des feuilles de trèfle d'eau en décoction
dans la bière. Double (2) en a obtenu de bons résultats à la fin des rhuma-
tismes aigus, pour combattre la disposition des malades au-x récidives.
Villius (3) rapporte avoir guéri dans quinze jours une hydropisie aseite
très-considérable, en prescrivant trois verres par jour de cinq pots de petit-
lait, dans lesquels on avait fait infuser trois poignées de trèfle d'eau^ une
poignée de racine d'aunée, de raifort sauvage, de feuilles d'asclépias et de
fleurs de buglose... Il est difficile d'apprécier dans ce mélange la part que
le trèfle d'eau a pu prendre.
Le ményanthe est un tonique puissant dont je fais très-fréquemment
usage. C'est principalement dans le scorbut, seul ou associé aux plantes
antiscorbutiques etsurtout au cresson et au cochléaria, que je l'emploie. C'est
un remède vulgaire chez les Anglais pour combattre les éruptions scorbu-
tiques qui régnent habituellement chez eux au printemps. Bluhm a obtenu les
résultats les plus heureux dans le traitement du scorbut, d'une décoction
faite avec le ményanthe, la racine de raifort et l'oseille. J'ai souvent admi-
nistré celte plante, dans les- lieux où elle était à proximité de mes ma-
lades, contre les fièvres intermittentes, les cachexies, les scrofules, l'hydro-
pisie, la chlorose, l'état d'atonie résultant de la misère. J'en ai toujours
«tiré de très-bons effets; mais je dois dire que, comme fébrifuge, elle n'a
pas offert plus de certitude que la gentiane, le chardon étoile, l'absinthe et
.lapetite centaurée. '
WiUis administrait aux enfants vermineux 60 centigr. à 1 gr. 60 centig.
aetrèfle d'eau en poudre le matin à jeun pendant douze ou quinze jours de
suite; et, au bout de ce temps il a vu survenir une abondante évacuation de
vers intestinaux. Cullen a constaté les bons effets de cette plante dans quel-
ques affections herpétiques ou même d'un aspect cancéreux. Roques l'a em-
ployée avec le plus grand succès dans plusieurs affections dartreuses, qui
L S ,flc?d- BUrios- ™t-> etc., an IV et V, p. 133.
3 iT" 1, gfnéral de médecine, t. LXXIV, p. 08.
\ l noies de la Société de Copenhague, année 1774.
[634]
avaient résisté aux préparations antimoniales, au soufre et à la douce-
amère.
(Teissier (1) recommande contre la céphalalgie habituelle une infusion lé-
gère de trèfle d'eau édulcorée avec le sirop de valériane.)
A l'extérieur, j'ai employé le trèfle d'eau en décoction sur les ulcères ato-
niques, scorbutiques et scrofuleux. Je n'ai pas remarqué d'effet qui lui fi[
exclusif. Il agissait comme toutes les substances de même nature. J'ai connu
un cultivateur asthmatique qui se soulageait en fumant des feuilles de trèfle
d'eau séchées.
[[Catégorie:Cazin 1868]]
|titre=[[Cazin, Traité des plantes médicinales|Cazin, ''Traité des plantes médicinales'', 1868]]
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}}
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[632]
== Ménianthe ==
Voir la page ''[[]]''
MÉNYANTHE (1). Menyanthes trifoliata. L.
Trifolium palustre. C. BAUH., DOD. — Trifolium febrinum germanicum.M.
Menyanthes palustris. TOURN. — Trifolium febrinum.
TAB., OFF., MURR.
Trèfle aquatique, — trèfle d'eau, — ményanthe trifoliée, — ményanthe à feuilles ternies,
trèfle à la fièvre.
GENTIANACÉES. Fam. nat. — PENTANDRIE MONOGYKIE. L.
Cette plante vivace (PI. XXVI) habite les marais, les étangs, les fossés
humides, dans toute l'Europe. On la rencontre à Saint-Clair, à Ville-d'Avray,
près de Paris.
Description.— Racine: souche épaisse, cylindrique, rampante, marquée de
cicatrices provenant de la chute des feuilles et couverte de fibres presque simples, asser
nombreuses.— Feuilles longuement pétiolées, composées de trois folioles glabres, ovales,
d'un vert foncé.— Fleurs formant une belle grappe à l'extrémité d'une hampe droite
d'environ 25 centimètres de hauteur; chaque fleur d'un blanc rosé, quelquefois purpu-
rine à l'extérieur, pédicellée et accompagnée d'une bractée ovale (mai-juin). — Calice
à cinq découpures.— Corolle infundibuliforme.— Cinq etamines.— Un style. - Fruit:
capsule uniloculaire, sillonnée longitudinalement en dehors. — Semences glabres, tai-
santes. Un peu lenticulaires.
Parties usitées.— L'herbe entière.
Récolte. — On se sert de la plante à l'état frais pendant toute la belle saison. On
récolte les feuilles à la fin de l'été pour les conserver. Séchées avec soin, elles ont en-
core leur forme et leur amertume, ne sont ni trop jaunes ni tachées.
Propriétés physiques et chimiques. — Le trèfle d'eau, d'une ofa
faible, d'une saveur nauséeuse et très-amère, contient, d'après Trommsdorf, miel»
verte, de l'extractif amer, une gomme brune, de l'albumine, une matière animale p
le feu ne coagule pas, de l'inuline (?) — Depuis, Nativelle en a extrait la matière an»
à l'état de pureté, sous forme de longues aiguilles blanches, à éclat satiné, à laqu* 1
a donné le nom de menyanlhin ou menyanlhine. Il a fait remarquer que cette plante,n
contenant pas de tannin, pouvait être associée sans inconvénient aux sels de fer.
Les feuilles sèches sont employées par. quelques brasseurs en guise de houblon
la fabrication de la bière.
PRÉPARATIONS PHARMACEUTIQUES ET DOSES.
J„ 1ii!>re.
A L'INTÉRIEDII. — Décoction ou infusion, 15 à
30 gr. par kilogramme d'eau, par petites
tasses.
Suc exprimé, 30 à 100 gr.
Vin (30 gr. pour 1 kilogr. de vin ou dite*
50 à 100 gr. , ...ni
Sirop (1 de sucre sur 3 de sirop,,
100 gr. ^_____^.
(1) (C'est par un« erreur dans les anciennes éditions de Nicandre que Linné ap ^
nyanthe du mot |M)vu<xv6s«. Dans Théophraste et dans Dioscoride. il y a (uwavos;, ae |u «
et avOoç, fleur, à cause de la délicatesse de la fleur.)
downloadModeText.vue.download 662 sur 1308
MÉNYANTHE. 633
Teinture (1 sur 6 d'alcool), 2à 4 gr., en potion.
Extrait alcoolique (1 sur 1 d'alcool et 8 d'eau),
1 à 4 gr., en pilules, bols, etc.
Estrait aqueux par infuso-decoctum (1 sur 8
d'eau), 1 à 4 gr., en pilules, bols, etc.
Extrait dé suc par inspissation, même dose
(est préférable). (1 kilogr. de la plante donne
donne 22 gr. d'extrait.)
Poudre (rarement employée), 1 à 4 gr., en
bols, pilules ou dans un liquide.
A L'EXTÉKIEDR. — Décoction, pour lotions, fo-
mentations.
Feuilles en cataplasmes.
Suc en topique.
Le trèfle d'eau entre dans les pilules balsa-
miques de Stahl.
Le trèfle d'eau est amer, tonique, fébrifuge, antiscorbutique, emména-
gogue, vermifuge. A haute dose, il est vomitif et purgatif. On l'emploie dans
les affections atoniques du tube digestif, les scrofules, le scorbut, la goutte,
le rhumatisme chronique, les maladies cutanées anciennes, les fièvres inter-
mittentes, l'aménorrhée par atonie, etc.
Les propriétés de cette plante sont celles, à un haut degré, des amers en
général, et se rapprochent surtout de celles de la gentiane. Cependant, elle
contient quelques principes particuliers qui expliquent dans certains cas,
outre son action tonique, l'effet spécial qui la fait considérer comme anti-
scorbutique, fondante et dépurative. La Providence, en la faisant naître
dans les marais, semble l'avoir destinée à combattre le scorbut, les fièvres
intermittentes, la cachexie paludéenne, l'empâtement et les engorgements
des viscères abdominaux, les scrofules, etc., maladies si fréquentes dans
ces lieux malsains. Boerhaave en a éprouvé d'heureux effets sur lui-même
contre la goutte, et Bergius en a constaté de plus en plus l'utilité dans cette
maladie. Simon Schultius (1) a rapporté plusieurs cas de guérison de rhu-
matismes articulaires au moyen des feuilles de trèfle d'eau en décoction
dans la bière. Double (2) en a obtenu de bons résultats à la fin des rhuma-
tismes aigus, pour combattre la disposition des malades au-x récidives.
Villius (3) rapporte avoir guéri dans quinze jours une hydropisie aseite
très-considérable, en prescrivant trois verres par jour de cinq pots de petit-
lait, dans lesquels on avait fait infuser trois poignées de trèfle d'eau^ une
poignée de racine d'aunée, de raifort sauvage, de feuilles d'asclépias et de
fleurs de buglose... Il est difficile d'apprécier dans ce mélange la part que
le trèfle d'eau a pu prendre.
Le ményanthe est un tonique puissant dont je fais très-fréquemment
usage. C'est principalement dans le scorbut, seul ou associé aux plantes
antiscorbutiques etsurtout au cresson et au cochléaria, que je l'emploie. C'est
un remède vulgaire chez les Anglais pour combattre les éruptions scorbu-
tiques qui régnent habituellement chez eux au printemps. Bluhm a obtenu les
résultats les plus heureux dans le traitement du scorbut, d'une décoction
faite avec le ményanthe, la racine de raifort et l'oseille. J'ai souvent admi-
nistré celte plante, dans les- lieux où elle était à proximité de mes ma-
lades, contre les fièvres intermittentes, les cachexies, les scrofules, l'hydro-
pisie, la chlorose, l'état d'atonie résultant de la misère. J'en ai toujours
«tiré de très-bons effets; mais je dois dire que, comme fébrifuge, elle n'a
pas offert plus de certitude que la gentiane, le chardon étoile, l'absinthe et
.lapetite centaurée. '
WiUis administrait aux enfants vermineux 60 centigr. à 1 gr. 60 centig.
aetrèfle d'eau en poudre le matin à jeun pendant douze ou quinze jours de
suite; et, au bout de ce temps il a vu survenir une abondante évacuation de
vers intestinaux. Cullen a constaté les bons effets de cette plante dans quel-
ques affections herpétiques ou même d'un aspect cancéreux. Roques l'a em-
ployée avec le plus grand succès dans plusieurs affections dartreuses, qui
L S ,flc?d- BUrios- ™t-> etc., an IV et V, p. 133.
3 iT" 1, gfnéral de médecine, t. LXXIV, p. 08.
\ l noies de la Société de Copenhague, année 1774.
[634]
avaient résisté aux préparations antimoniales, au soufre et à la douce-
amère.
(Teissier (1) recommande contre la céphalalgie habituelle une infusion lé-
gère de trèfle d'eau édulcorée avec le sirop de valériane.)
A l'extérieur, j'ai employé le trèfle d'eau en décoction sur les ulcères ato-
niques, scorbutiques et scrofuleux. Je n'ai pas remarqué d'effet qui lui fi[
exclusif. Il agissait comme toutes les substances de même nature. J'ai connu
un cultivateur asthmatique qui se soulageait en fumant des feuilles de trèfle
d'eau séchées.
[[Catégorie:Cazin 1868]]