Renealmia guianensis (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Renealmia guianensis Maas
Synonymie
- Renealmia gracilis O. G. Petersen.
Noms vernaculaires
- Créole : quatre épices, millepis [mil-épis], gingembre cochon [jenjanm-kochon], gingembre bois [jenjanm-gran-bwa].
- Créole antillais : atoumaux.
- Wayãpi : kulimako.
- Palikur : mahamhapna.
Écologie, morphologie
Plante herbacée commune dans le sous-bois de la forêt primaire : des feuilles, émane une forte odeur de gingembre.
Collections de référence
Grenand 244 ; Jacquemin 1649 ; Lescure 465 ; Moretti 1386 ; Prévost et Grenand 1961 ; Sastre 4520.
Emplois
Les Créoles utilisent abondamment cette espèce. La décoction des racines est antipaludique, tandis que la décoction des tiges et des feuilles, utilisée en bain, possède une action défatigante et fébrifuge. En application locale, la même préparation est aussi utilisée comme désinfectant pour la gale, les plaies et les ulcères de leishmaniose [1]. Enfin, les inflorescences mélangées à celles de Lantana camara (Verbénacées) et préparées en décoction donnent une tisane qui, additionnée de sel, est bue pour combattre les flatulences.
Les Wayãpi se servent des feuilles comme condiment pour relever les courts-bouillons de poisson. Les mêmes feuilles, additionnées en nombre égal de feuilles de citron et de feuilles de basilic (cf. Ocimum campechianum, Lamiacées) et préparées en décoction concentrée, constituent un abortif utilisé, quoique très rarement, par voie orale.
Les Palikur utilisent les feuilles d’un Renealmia sp. (Berton 212 ; Ouhoud-Renoux 64), écrasées et frottées sur la peau, comme insectifuge, en particulier contre les tiques [2].
Étymologie
- Créole : quatre épices, du nom donné à un condiment composé de plusieurs aromates ; millepis : de « mille épices » ; gingembre bois, « gingembre de la forêt », par opposition au gingembre cultivé ; gingembre cochon, « gingembre du pécari à lèvre blanche (Tayassu pecari) », ainsi nommé parce que cet animal en consomme les rhizomes.
- Palikur : de mahamha, « tortue matamata (Chelys fimbriatus) » et pna, « feuille », « feuille de la matamata », ainsi nommé parce que la feuille ressemble à la tête plate de cette tortue.
Chimie et pharmacologie
Des rhizomes récoltés en Guyane, ont été isolés des diterpènes du groupe des labdanes montrant une activité molluscicide (RAMIANDRASOA et al., 1986).
Tests chimiques en fin d’ouvrage.
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- ↑ D’autres Renealmia, Renealmia floribunda K. Schum. (de Granville et Burgot 1607 ; Prévost et Grenand 1940) et Renealmia monosperma Miq. (Grenand 360 ; Oldeman 2763) sont employés aux mêmes fins.
- ↑ D’autres Renealmia d’Amazonie occidentale ont été signalés chez les Waorani et les Andoke pour soigner les morsures du serpent Bothrops atrox (SCHULTES et RAFFAUF, 1990).