Potalia amara (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Potalia amara Aublet [1]
Noms vernaculaires
- Créole : mavévé grand bois [mavévé-gran-bwa].
- Wayãpi : anɨlapoy.
- Palikur : aβatni awak nopsisa.
- Portugais : anabi, pau-de-cobra.
Écologie, morphologie
Arbuste commun dans le sous-bois de la forêt primaire.
Collections de référence
Grenand 3, 735, 3173 ; Jacquemin 1689 ; Moretti 93, 1391.
Emplois
Nous sommes ici en présence d’une plante typique des pharmacopées amazoniennes [2]. Chez les Créoles et les Wayãpi, les parties aériennes sont préparées en décoction fébrifuge qui est bue chez les premiers et utilisée en bain chez les seconds.
Chez les Palikur, les jeunes feuilles, et parfois les rameaux écrasés sont un remède contre les enflures causées par du pus (wahau) et les abcès profonds (tukuke). Mis à exsuder à la flamme puis imbibés d’huile de carapa (cf. Carapa guianensis, Méliacées), ils sont appliqués locodolenti en cataplasme. Ce remède est parfois associé à l’écorce de mitiku (cf. Erythrina fusca, Papilionacées). Pour un remède traitant le diabète, cf. à Picrolemma sprucei, Simaroubacées.
Étymologie
- Créole : mavévé, terme générique pour diverses plantes médicinales (cf. Solanacées et Flacourtiacées) et grand bois, « forêt primaire », « le mavévé de la forêt primaire ».
- Wayãpi : de anɨla, « chauve-souris » et poy, « se disperser », c’est-à-dire : « [l’arbre pour lequel] les chauves-souris se dispersent », parce que le soir elles sillonnent le sous-bois à la recherche des fruits de cet arbuste.
- Palikur : de aβatni, « spizaète (Spizaetus ornatus) », awak, « patte » et nopsisa, « petite » : « petite patte de l’oiseau spizaète », en raison de la forme de l’inflorescence et parce qu’il s’agit d’un arbuste ; cf. aussi Siparuna pachyantha, Monimiacées.
Chimie et pharmacologie
La réaction positive que l’on observe pour les alcaloïdes est probablement due à un artefact résultant de l’action de l’ammoniaque sur des composés du type swertiamarine. Ces composés appartenant au groupe chimique des iridoïdes sont fréquents dans les espèces de cette famille.
Tests chimiques en fin d’ouvrage.
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- ↑ Dans la nouvelle édition de la Preliminary Checklist of the Plants of the Guiana Shield (2001), cette espèce est incluse dans les Gentianacées.
- ↑ Cette espèce est citée dans la littérature concernant le Brésil et les Guyanes pour ses usages antisyphilitiques (CORRÊA [l926], I, 1984 ; SILVA et al., 1977), pour soigner les urétrites (DEVEZ, 1932) et comme antidote de la manihotoxine (ROTH, 1924). En Amazonie, les feuilles sont fréquemment utilisées comme alexitère en particulier chez les Tukano, les Maku et les Bora (SCHULTES et RAFFAUF, 1990) et, à petite dose, pour soigner les conjonctivites (CID, 1978).