Piper guineense (Fruitiers du Cameroun)

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Pentadiplandra brazzeana
Fruitiers Forestiers Comestibles du Cameroun
Ziziphus mauritiana
graines (A. Awono)


Piper guineense Schum. et Thonn.

Synonymes

  • Piper famechoni C. DC.
  • Piper leonense C. DC

Noms communs

  • Français : poivrier d’Afrique
  • Anglais : Guinea peper

Noms locaux

  • Bafoussam : soup
  • Bakossi : ndong
  • Bakwéri : idoko
  • Douala : lobo
  • Dschang : sop
  • Efik : esebe
  • Ewondo : abomedjang, nkol, aboumenza nkoa, ondodo afane
  • Ibo : ouzeza
  • Malimba : lobé

Origine, distribution géographique et écologie

D’origine africaine, cette plante pousse en Afrique tropicale, du Sénégal à l’Angola et à l’Ouganda. Elle est largement répandue en zone forestière au Cameroun, y compris les galeries forestières et cordons littoraux ; elle est abondante en forêt semi-caducifoliée. Le poivrier craint la sécheresse. Il pousse bien sous ombrage. Il exige un sol fertile, riche en matières organiques.

Description

  • Liane semi-ligneuse (ligneuse à la base), à tige flexueuse, s’agrippant sur les troncs des arbres par des racines crampons, atteignant 5 cm de diamètre ; rameaux secondaires sans racines adventives, renflés aux noeuds.
  • Feuilles alternes ; limbe elliptique parfois polymorphe, atteignant 16,5 x 12 cm ; pétiole long de 2-4 cm pour les feuilles du rameau principal, 0,5-2 cm pour celles des rameaux secondaires. Plante dioïque.
  • Inflorescences en épis de 3-5 cm de longueur.
  • Fleurs sans calice ni corolle ; 2-3 étamines dans les fleurs mâles ; ovaire à une loge dans les fleurs femelles.
  • Fruits : grappes pendantes de 4-10 cm de longueur, constituées de 50-100 baies sphériques de 3-4 mm de diamètre, orangées à rouges, pesant environ 40 g, à saveur aromatique et épicée.
  • Graine unique par fruit.

Variabilité et conservation de la ressource

La liane est protégée lors des défrichements culturaux et dans les jachères. Quelquefois, on assiste à la multiplication par semis ou par boutures de tige en pépinière. Les plants obtenus sont plantés sous des tuteurs naturels dans les agroforêts. La cueillette est surtout réalisée sur la population naturelle. Elle est souvent faite en abattant le tuteur qui porte la liane.

Agronomie

L’espèce se régénère naturellement par germination des graines. La multiplication a lieu par semis de graines. Les graines (en germoir) germent en 1 à 2 mois ; le taux de germination est de l’ordre de 60 %. Le bouturage est possible par boutures de jeunes tiges ou de rejets de tiges d’une longueur de 0,5 m. La croissance des jeunes plants est rapide : 3-4 m à 6 mois.

Utilisations

Les parties de la plante utilisées sont le fruit et les feuilles.

Le fruit se consomme frais ou séché. En Afrique en général et au Cameroun en particulier, le fruit s’utilise une fois réduit en pâte. Il sert de condiment de cuisine et entre parfois dans la composition de certaines boissons telles que le « njinja » (Vivien et Faure, 1995). Dans une étude menée par la FAO sur « les moyens et les méthodes traditionnelles de protection des stocks de substances végétales », il ressort que, dans les pays chauds et humides, les préparations séchées du poivre noir sont mélangées aux marchandises pour en assurer une meilleure conservation. Les composants du poivre agissent comme insecticide de contact et d’ingestion et comme inhibiteur de l’activité biologique. Le poivre noir peut ainsi être considéré comme un antibactérien. Les feuilles sont aussi utilisées comme épice (Noumi, 1984).

Niveaux de production

Piper guineense est un condiment commercialisé dans les marchés nationaux et internationaux. Au Cameroun, il se vend généralement en petits tas. En Guinée Equatoriale, Piper guineense est répandu dans tous les marchés et constitue l’un des PFNL les plus vendus dans les marchés de Rio Muni et de Bioko. Il est emballé en de petites quantités dans du polyéthylène. Piper guineense est aussi commercialisé dans les marchés du Congo Brazzaville, de Kissangani et Beni en République Démocratique du Congo et de Libreville au Gabon (Sunderland et al., 2000 ; Kimpouni, 2000).

Flux et circuits de commercialisation

Dans les marchés camerounais, Piper guineense se vend en petits tas coûtant 50 à 100 F CFA. En Guinée Equatoriale, on exporte de grandes quantités de fruits séchés de Piper guineense (150 tonnes par an) vers le Nigeria. Le commerce de Piper guineense implique à la fois des Guinéens et des immigrés Nigérians. Il est l’un des produits ayant une valeur élevée avec un marché florissant tant au niveau local qu’au niveau international. La République Centrafricaine a exporté environ 2 585 kg de produits en 1999 (FAO, 1999 cité par Walter, 2001).

Mécanismes de fixation des prix

Dans les marchés de Kribi et d’Ebolowa, Piper guineense se vendait en petits sachets de 160 baies pour environ 25 F CFA le sachet (Van Dijk, 1997). Dans d’autres marchés, il se vend en tas de 50 F CFA ou écrasé et emballé en sachets de 200 g vendus à 150 F CFA l’unité. Le sachet de 250 g coûte 500 F CFA alors que le sachet de 500 g se vend à 1 000 F CFA (Walter, 2001).