Irlbachia alata (Pharmacopées en Guyane)

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Coutoubea spicata
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Irlbachia purpurascens



Irlbachia alata (Aubl.) Maas

Synonymies

  • Chelonanthus alatus (Aubl.) Pulle ;
  • Lisianthus alatus Aublet.

Noms vernaculaires

  • Créole : grand centorel [gran-santorèl].
  • Wayãpi : silikaleɨpo sili.
  • Palikur : aman etni.
  • Portugais : tabaco-bravo.

Écologie, morphologie

Plante herbacée assez commune [1].

Collection de référence

Berton 248.

Emplois

Les Palikur préparent une décoction salée de la plante entière pour en faire un remède qui nettoie la bile, réputé pour son amertume. Cette purge, ingérée au maximum en trois prises, ne doit pas être utilisée au delà d’une journée. La dose est une petite calebasse [2]. On prépare, également avec la plante entière, une décoction de couleur verte utilisée en bain contre la gale. Le traitement dure cinq jours à raison de trois bains quotidiens ; on achève le traitement par une onction d’huile de carapa (cf. Carapa guianensis, Méliacées) [3].

Étymologie

  • Palikur : de aman, « lézard, Ameiva ameiva » et etni, « sa possession » : il est appelé ainsi en raison de la coloration de la feuille et parce que l’inflorescence jeune ressemble à la peau de ce lézard.
  • Wayãpi : de silikaleɨpo, cf. Securidaca paniculata (Polygalacées) et sili, « fine » ; elle est ainsi nommée parce que les fleurs des deux espèces se ressemblent quelque peu, la présente espèce étant une herbe de petite taille.

Chimie et pharmacologie

Tests chimiques en fin d’ouvrage.

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  1. Cette plante herbacée aisément reconnaissable à ses fleurs campanuliformes est fréquente en savane, le long des pistes ou, dans l'intérieur, sur les inselbergs (savanes roches).
  2. Un usage identique de cette espèce était généralisé, selon SCHOMBURGK, au XIXe siècle chez les Amérindiens de l'actuelle Guyana (ROTH, 1924). Dans ce pays, elle est aussi employée comme antipaludique (JOHNSTON et COLQUHOUN, 1996). Les Kubeo du Uaupès préparent un thé avec les feuilles et les racines pour soigner les problèmes digestifs occasionnés par des aliments avariés (SCHULTES et RAFFAUF, 1990).
  3. La sève est utilisée chez les Amérindiens du nord-ouest de la Guyana pour soigner la leishmaniose, l'eczéma et se débarrasser des acariens (pous d'agouti) et des tiques (VAN ANDEL, 2000). Les Tacana de Bolivie s’en servent également pour traiter la leishmaniose (BOURDY et al., 2000).