Heliotropium indicum (Pharmacopées en Guyane)

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Cordia nodosa
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Symphytum officinale


Heliotropium indicum. Inflorescence de crête dinde



Heliotropium indicum L.

Noms vernaculaires

  • Créole : crête dinde [krèk-denn], crête coq [krèk-kὸk].
  • Wayãpi : —
  • Palikur : takaak arib, ivuiti duwẽ.
  • Portugais : rabo-de-galo, crista-de-galo.
  • Français : héliotrope.

Écologie, morphologie

Plante cosmopolite, cultivée [1].

Collections de référence

Jacquemin 1422 ; Moretti 883.

Emplois

  • Cette plante est fréquemment utilisée en médecine créole. Les feuilles sont chauffées, froissées et pressées pour en extraire le jus que l’on applique sur les yeux pour soigner les conjonctivites et calmer la douleur [2]. À d’autres fins, le jus obtenu en écrasant les feuilles est mélangé avec de l’huile de coco et additionné d’un peu de sel ; on fait boire le tout aux enfants pour soigner le rhume, la grippe, la toux. L’infusion des feuilles serait efficace contre l’asthme. Elle nous a enfin été indiquée comme antihémorragique.
  • Chez les Palikur, on retrouve des usages similaires, sans doute empruntés aux Créoles. En outre, ces Amérindiens associent cette espèce à suepan (cf. Justicia pectoralis, Acanthacées) pour élaborer un remède vulnéraire en cas de blessure ouverte. Les feuilles des deux espèces sont pilées ensemble et appliquées localement en emplâtre humecté de rhum.

Étymologie

  • Les noms vernaculaires font allusion à l’inflorescence colorée en forme de crosse et la comparent soit à une crête de coq ou de dindon (crête d’inde, crista de galo) soit à la queue arquée du coq (takaak arib, rabo de galo).
  • En Palikur, ivuiti désigne les Hibiscus ornementaux (Malvacées) et duwẽ, « rouge ».

Chimie et pharmacologie

Cette espèce renferme des alcaloïdes esters à noyau pyrrolizidinique : héliotrine, lasiocarpine qui provoquent des troubles hépatiques pouvant aller jusqu’à la nécrose du foie. L’hépato-toxicité de ces alcaloïdes a fait l’objet de nombreuses publications car plusieurs espèces de cette famille sont, dans certaines régions du monde, consommées à une large échelle par les hommes et le bétail. La consommation sur une longue période de plantes renfermant des alcaloïdes pyrrolizidiniques représente un réel danger pour la santé publique (SMITH et CULVENOR, 1981). Les autorités de veille sanitaire de différents pays préconisent actuellement le retrait des médicaments à base de drogues végétales renfermant ces alcaloïdes en raison de leur hépato-toxicité largement démontrée.

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  1. Il s'agit d'une plante introduite au XVIIe ou XVIIIe siècle en Amérique. Son utilisation et sa culture sont inconnues des Amérindiens de l'intérieur de la Guyane.
  2. L'emploi du suc des feuilles comme collyre est signalé aussi à Trinidad (WONG, 1976).