Eugenia trinervia (Rollet, Antilles)

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Eugenia tapacumensis
Bernard Rollet, Arbres des petites Antilles, 2006
Eugenia trinitatis
Planche 163 : MYRTACEAE. XXIX. Eugenia trinervia. A. Rameau fructifié. B. Feuille d’ombre.
base du tronc
tranche

[634]

Eugenia trinervia Vahl Eclog. Amer. 2 : 36 (1798).

Synonymes : Myrtus vahlii Spreng. (1825) ; Eugenia brachystachys O. Berg (1856) ; Eugenia perplexans R.O. Williams (1934).

Noms vernaculaires : Fr : Merisier Grandes feuilles (Guadeloupe, Martinique) ; Grand Merisier (Guadeloupe) ; Goyavier des montagnes ; Ti citron (Ste-Lucie où ce nom désigne au moins 4 espèces).

Description : Petit arbre plutôt de sous-bois mais atteignant 20 m de haut et dépassant 20 cm de diamètre. Espèce variable par la taille des feuilles. Pied : petites pattes très décurrentes (diamètre 20 cm) ; quelquefois petites racines aériennes 0,2 m (non typique) ; base cannelée-côtelée ; aspect rappelant Pimenta ; reconnaissable de loin par ses 3 couleurs, blanc, orange et beige de l’écorce ; ne pas confondre avec M. antillana [Myrcia antillana] (plus orange, moins blanc). Écorce : épaisseur totale 3-4 mm pour un diamètre de 10-20 cm. Aspect externe : écorce tricolore sublisse ; liège mince ; gratté : vert pomme. Rhytidome : caduc en grands lambeaux (même sur petits diamètres), laissant de grandes cicatrices blanches qui tournent à l’orange ; se desquame comme une peau. Écorce vivante : tranche verdâtre à orange clair, vineux à la limite de l’aubier ; structure indistincte. Aubier : orangé, grain fin. Feuilles : opposées, jusqu’à 20 × 12 cm, à nervure marginale très saillante dessous et loin du bord (1 cm) assez ourlée-bouclée. Dans la marge (entre cette nervure et le bord externe de la feuille), il y a 2 (même 3) séries de mailles (caractère diagnostique) ; base ronde ou obtuse, papyracée ; ne pas confondre avec E. coffeifolia qui a la base aiguë ; points pellucides petits, nombreux, peu visibles. Fleurs : blanches, peu odorantes, en racèmes de 1-4 cm de long. Fruits : allongés, env. 2 × 1 cm. Phénologie : sempervirent. Fleurs en juin, août-septembre. Fruits en août, octobre, décembre. Habitat : assez commun en forêt dense entre 150 et 800 m, mais disséminé. Tempérament : hygro-sciaphile ou semisciaphile.

Distribution générale : Sud des Petites Antilles ; Trinidad.

Distribution aux Petites Antilles : Guadeloupe (Basse-Terre), Martinique, Ste-Lucie, St Vincent.

Matériel examiné : G : BÉNA 817 s.loc. (P) ; BÉNA 864, Mamelle ? peu lisible (P) ; JÉRÉMIE 241, Vernou, bord Rivière Corossol (P) ; ROLLET 183, Maison de la Forêt, 250 m (GUAD) ; ROLLET 760, 1173, Beausoleil, montée de la Soufrière, 700-800 m (GUAD) ; ROLLET 870, Sarcelle, 150 m (GUAD) ; STEHLÉ 1962, Bains Jaunes, 1000 m (P) ; STEHLÉ 3013, Trois Rivières, 400 m (P). M : MAURICE 20, Plateau Larcher (P) ; MAURICE 36, Morne Jacob (P) ; ROUSTEAU 188, Rivière Blanche (GUAD) ; STEHLÉ 1010, Piton Alma, 400 m (P). SV : ROLLET 2207, South River (GUAD).

Observations : G : Mamelle Petit-Bourg, 600 m ; Chutes Carbet, 600 m ; Douville, 200 m ; Arc de Corossol, Bras DAVID, Sofaia (ROLLET). M : Autres stations visitées par FIARD, ROLLET et ROUSTEAU : Rivière Rouge, 250 m ; Morne Rose, 600 m ; Trace Absalon-Crête Duclos, 550-600 m ; entre Grand Rivière et Petit Morne, 300 m. SL : Chassin, 300 m (ROLLET).

Bibliographie : (*Iconographie). FOURNET* 1978 ; Mc VAUGH 1989 ; VAHL* 1799.

Anatomie du bois

Eugenia trinervia : coupe transversale (en haut à gauche), coupe tangentielle (en haut à droite), coupe radiale (en bas) (P. Détienne & P. Jacquet)

Eugenia albicans, Eugenia axillaris, Eugenia biflora, Eugenia confusa, Eugenia cordata, Eugenia domingensis, Eugenia monticola, Eugenia octopleura, Eugenia pseudopsidium, Eugenia tapacumensis, Eugenia trinervia :

  • Bois parfait de teinte généralement brun rose violacé, rarement brun rouge sombre (E. confusa) ou beige-brun (E. pseudopsidium, E. trinervia), pas toujours différencié de l’aubier beige à brun rosé, à grain fin, dur et lourd (de 0,80 à 1,10 g/cm3).
  • Pores assez régulièrement disséminés, isolés en totalité ou en grande majorité (quelques accolements observés chez E. pseudopsidium, E. tapacumensis et E. trinervia), en nombre inférieur à 20 par mm2 chez E. albicans, E. biflora, E. domingensis et E. octopleura, de 20 à 60 par mm2 chez E. axillaris, E. monticola, E. pseudopsidium et E. trinervia, de 80 à 120 par mm2 chez E. confusa, E. cordata et E. tapacumensis, de 30-40 μm de diamètre dans les espèces à pores très nombreux à 100-140 μm dans celles à pores moins fréquents. Dépôts blancs observés dans E. albicans, E. monticola et E. cordata. Perforations des éléments vasculaires uniques ; ponctuations intervasculaires, ou de contact vaisseaux-fibres, ornées, de 3 à 5 μm de diamètre.
  • Parenchyme très généralement en chaînettes ayant tendance à se rassembler, formant parfois des lignes courtes. Files de cellules composées de 8 à 12 éléments contenant des cristaux groupés par 2, 4 ou en chaînes.
  • Rayons 2-(3)-sériés, au nombre de 16 à 22 par mm (12 à 14 chez E. pseudopsidium) de structure hétérogène : cellules couchées au centre avec 2 à 5-(8) rangées de cellules carrées et dressées aux extrémités. Ponctuations radiovasculaires identiques en taille aux ponctuations intervasculaires. De rares cristaux ont été observés chez E. monticola uniquement. Présence de dépressions de types « alvéoles à laticifères » chez E. albicans, E. monticola et E. octopleura.
  • Fibres à ponctuations aréolées.