Chromolaena odorata (Pharmacopées en Guyane)
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Sommaire
Chromolaena odorata (L.) R. King et H. Robinson
Synonymies
- Eupatorium conyzoides Vahl. ;
- Eupatorium odoratum L.
Noms vernaculaires
- Créole : radié maringouin [radjémarengwen] [1].
- Wayãpi : panã kawa.
- Palikur : katumat.
- Créole antillais : fleurit Noël [fléri-nwèl].
- Portugais : cravinho-do-mato.
Écologie, morphologie
Grande herbe commune en végétation rudérale et comme adventice dans les nouvelles plantations. Les feuilles froissées dégagent une forte odeur de tomate.
Collections de référence
Grenand 31, 2116 ; Jacquemin 2825 ; Lescure 290 ; Prévost 3624.
Emplois
Les Créoles font entrer cette espèce dans un remède pour soigner la blesse. Ses feuilles ainsi que celles de safra (Cucurma longa, Zingibéracées), de vénéré (Siparuna guianensis, Monimiacées), de cramentin (Justicia pectoralis, Acanthacées) et de diapana (Ayapana triplinervis, Astéracées) sont préparées en une tisane sucrée. Additionnée à chaque prise de trois gouttes d’arnica, elle est consommée en traitement de longue durée. Dans la région de Matoury, la sève extraite de la plante pilée est donnée à boire, additionnée de sel, aux poules malades.
Les Wayãpi affirment que cette espèce aurait des propriétés ichtyotoxiques, cependant plus faibles que celles de Clibadium sylvestre (cf. infra). Chez les Palikur, cette plante est utilisée en association comme émollient pour extraire les chicots cassés dans les plaies.
Le bas des tiges et les racines d’un pied sont pilés avec la pulpe d’un jeune bois canon (Cecropia obtusa, Cécropiacées) et une graine de cacao (Theobroma cacao, Sterculiacées). Le tout est malaxé avec de l’huile de carapa (Carapa spp., Méliacées) et appliqué localement en emplâtre. Le traitement est répété quotidiennement jusqu’à ce que le chicot sorte [2].
Chimie et pharmacologie
D’après JONES et EARLE (1966), les graines de cette espèce sont oléagineuses et renferment des alcaloïdes. BOSE et al. (1973) ont trouvé dans les feuilles de l’alcool cérylique, du sitostérol, des acides aromatiques, une flavanone, l’isosakuranetine et une chalcone originale, l’odoratine. TALAPATRA et al. (1974) ont complété cet inventaire en signalant la présence d’huile essentielle contenant un alcool sesquiterpénique, l’eupatol et de l’acide anisique. Ces auteurs ont également trouvé dans la plante entière deux alcools triterpéniques : le lupéol et la β-amyrine ainsi qu’une flavone assez rare, la salvigénine. Des extraits de feuilles ont montré une activité antimicrobienne contre Escherichia coli, Bacillus subtilis et Staphylococcus aureus (LONGUEFOSSE, 1995). Cependant certains travaux tendent aussi à montrer que l’extrait éthanolique de feuilles (80 %) aussi bien que la teinture ne présentent aucune activité in vitro sur différents agents pathogènes (ROBINEAU et al., 1999).
Tests chimiques en fin d’ouvrage.
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- ↑ Ce nom créole est aussi donné à Hyptis verticillata Jacq, Une Lamiacée utilisée en infusion pectorale (DEVEZ, 1932) ainsi qu'à Wulffia baccata (cf. infra).
- ↑ À Trinidad, d'après WONG (1976), la tisane de feuilles est bue contre le rhume, la grippe et la fièvre. Les feuilles sont aussi appliquées en cataplasme sur les coups ; la décoction des fleurs serait un remède contre la toux et le diabète. Au Brésil la plante est utilisée pour le traitement des ulcères (MORS et RIZZINI, 2000), Les Aluku s'en servent en association avec d'autres simples pour soigner la fièvre et la blennorragie (FLEURY, 1991).