Borreria verticillata (Pharmacopées en Guyane)

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Prunus myrtifolia
Pharmacopées traditionnelles en Guyane, 2004
Capirona decorticans


Borreria verticillata. Inflorescences de tête de nègre


Famille Rubiaceae

Voici une famille tropicale mondialement connue, tant par des espèces commerciales comme le café que médicinales comme l’ipéca (Cephaelis ipecacuanha).

En 1969, SCHULTES attirait l’attention sur la richesse en espèces médicinales et toxiques de divers genres de Rubiacées de la zone néotropicale et en particuler des Psychotria et genres affines.

Le nombre d’espèces, peu connues ethnobotaniquement et chimiquement, trouvé en Guyane par notre équipe, semble confirmer pleinement cette assertion prometteuse. Il s’agit de plantes utilisées majoritairement par les Amérindiens et les Noirs Marrons.



Borreria verticillata (L.) G. Mey.


Synonymie

  • Spermacoce verticillata L.

Noms vernaculaires

  • Créole : tête de nègre [tèt-nèg].
  • Wayãpi : —
  • Palikur : isiuβut.
  • Kali’na : maluwa.

Écologie, morphologie

Sous-arbrisseau ligneux commun en zone rudérale.

Collections de référence

Ducatillon et Gély 56 ; Jacquemin 1414, 1449, 2086, 2271.

Emplois

Les parties aériennes de cette plante, préalablement broyées, additionnées de sel et chauffées, sont appliquées en emplâtre par les Créoles sur les chiques pour les faire sortir [1].

Étymologie

  • Créole : tête de nègre, en raison de l’aspect de l’inflorescence ressemblant à une chevelure frisée.
  • Palikur : isiuβut, « pompon de coton », en raison de l’aspect de l’inflorescence.

Chimie et pharmacologie

Cette espèce pantropicale est utilisée en Afrique de l’Ouest pour le traitement des infections dermatologiques.

Ses propriétés sont attribuées aux alcaloïdes indoliques (POUSSET et al., 1977) (BALDE et al., 1991) présents dans les parties aériennes tels que borrérine, borrévérine, isoborrévérine et spermacocéine, ce dernier de structure bis-indolique.

Une étude réalisée avec l’équipe de Delaveau nous a permis d’identifier sept iridoïdes dans les écorces de racine : le daphylloside, l’aspéruloside, le férétoside, le desacétylaspérulosidate de méthyle, le desacétylaspéruloside, l’acide aspérulosidique et l’acide desacétylaspérulosidique (SANTY et al., 1981a). D’après BENJAMIN (1979), les parties aériennes renferment une huile essentielle qui inhibe la croissance des bactéries gram + et gram - et qui contient trois sesquiterpènes : le guiaène, le caryophyllène et le cadinène.

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  1. À Trinidad, la décoction de cette plante est bue comme rafraîchissant et pour soigner la grippe, la fièvre, le diabète, la dysménorrhée et les maux d'estomac (WONG, 1976)
    Une espèce voisine, Borreria densiflora DC., est utilisée par les Panare du Venezuela pour soigner les plaies et les blessures (BOOM, 1990).