Bendj (Ibn al-Baytar)
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Nom accepté : [[]]
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C’est en arabe le sicrân xxx.
- DIOSCORIDES, IV, 69. L’ouoskouamos xxx ou bendj est une plante frutescente qui a des tiges épaisses, les feuilles larges, oblongues, aux bords incisés, noirâtres et velues. Les tiges portent des fruits rangés les uns après les autres le long de la tige, et qui ressemblent à une fleur de grenadier. Ces fruits sont recouverts par un opercule qui ressemble à un pois, et renferment des graines pareilles à celles du pavot. Il est trois espèces de cette plante : l’une a la fleur pourprée et la feuille pareille au smilax (l’arabe dit : xxx) et noire, le fruit pareil à celui du grenadier et garni de piquants; l’autre a la fleur de la couleur de la pomme, la feuille et la fleur plus molles que dans l’espèce précédente, la graine rougeâtre et pareille à celle de l’erysimum xxx. Ces deux espèces provoquent la folie et le coma : elles sont de mauvaise nature et sans emploi en médecine. La troisième espèce est celle que l’on emploie. Elle est moins énergique et plus douce, tendre au toucher, remplie d’une humeur visqueuse, couverte de poils comme pulvérulents. Sa fleur est blanche. Elle pousse dans les endroits voisins de la mer et dans les décombres. A défaut de cette dernière espèce, on peut employer l’espèce à graines rouges, mais jamais celle à graines noires, qui doit être rejetée comme pernicieuse.
- GALIEN.
- AVICENNE. La jusquiame blanche entre dans les préparations faites pour engraisser, en raison de son pouvoir de concréter et de figer le sang. A la dose de trois ou quatre feuilles, elle guérit les caries osseuses. A la dose de deux oboles, elle est efficace contre les hémorragies excessives. On la fait entrer parfois dans les préparations destinées à calmer la toux. Les fumigations faites avec la graine et conduites au moyen d’une canule sur une dent en calment les douleurs. Elle entraîne de la suffocation et de la manie.
- IBN AMRAN. Si l’on prend de la graine de jusquiame et de pavot à parties égales et qu’on les mêle à du vin doux ou du miel et qu’on en donne la valeur d’une fève, on procure du sommeil. C’est aussi un remède contre les catarrhes de la poitrine et les maux de dents. Si l’on triture de la graine de jusquiame et qu’on la mélange avec du goudron d’oxycèdre, puis que l’on en remplisse la cavité d’une dent cariée, on s’en trouvera bien et la douleur cessera.
- LIVRE DES EXPERIENCES. Toutes les espèces et leurs feuilles arrêtent l’afflux des humeurs aux organes enflammés; pour cela il faut en faire des applications dès le début. Il ne faut pas les laisser trop longtemps au moment où se fait la suppuration. La décoction des feuilles, mêlée à de la farine d’orge et à de l’encens, employée topiquement, calme les douleurs dans les contusions et les luxations. Les feuilles, grillées et triturées, puis mêlées avec de la graine ou du jaune d’œuf, calment les douleurs du siège.
- RAZES. Archigènes xxx, dans son Traité des Maladies chroniques, rapporte cette croyance vulgaire que la racine de jusquiame, portée par un malade, le guérit de la colique.
- DIOSCORIDES.
- RAZES. Après l’ingestion de la jusquiame, il survient une ivresse intense, de la résolution des membres; de l’écume sort de la bouche. On combat ces accidents en provoquant des vomissements au moyen d’eau miellée, de la décoction de figues et du nitre, puis on administre abondamment du petit lait à plusieurs reprises. Si l’on n’obtient pas de vomissements, il faut employer le traitement contre l’opium.
- EÏSSA IBN ALI. La graine de jusquiame noire est mortelle à la dose de deux drachmes. Son ingestion est suivie de troubles de l’intelligence, de refroidissement du corps tout entier, de pâleur, de dessèchement de la langue, d’obscurcissement des yeux, de dyspnée très intense, de convulsions et d’abolition de la parole.
- IBN EL-DJEZZAR. Si l’on n’oppose pas de traitement à l’ingestion de la jusquiame, la mort arrive au bout de deux jours. Que si la mort approche, il y a de l’abattement, du coma, de la pâleur et du refroidissement des extrémités.
- RAZES, dans son Livre des Succédanés. A défaut de jusquiame , on la remplace par son poids d’opium.
Dioscorides compare les feuilles de la première espèce à celles du smilax. Or il en est plusieurs espèces. Le smilax cultivé, smilax kêpala, est considéré comme le haricot, phaseolus, en arabe loubia. Il est à observer que le fruit du smilax est déjà cité par Dioscorides sous le nom de lobia, II, 176.