Bechâm (Ibn al-Baytar)

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Ibn al-Bayṭār, Traité des simples
Bichna


289 - Bechâm, Amyris.


Nom accepté : [[]]

[1-227]

  • Âbou-Hanîfa. Le bechâm est un arbre qui a une tige et des rameaux nombreux et divergents, les feuilles petites, plus grandes que celles de la sarriette. Il n’a pas de fruit et donne un suc blanc. C’est un arbre d’une odeur et d’une saveur agréables. On emploie ses rameaux en guise de cure-dents. Il croît dans les déserts et les montagnes. Ses feuilles servent à teindre les cheveux en noir.
  • Abou’l-Abbâs en-Nebâty. J’ai vu le bechâm non loin de Kodeïd, et il est très-commun dans les montagnes de la Mekke. Ses branches et ses feuilles ressemblent à celles du baumier, à cela près que le bechâm a une forme presque arrondie. Sa fleur est mince et tient le milieu entre le blanc et le jaune. Ses fruits sont en grappes, à l’instar du mehaleb. Les Arabes des déserts les mangent. Toutes les fois que l’on arrache une de ses feuilles ou que l’on casse une de ses branches, il sort de cet endroit une larme humide et blanche qui tourne ensuite au rouge, visqueuse, et d’une odeur aromatique. L’arbre tout entier est odorant, aromatique. Les feuilles ont une saveur visqueuse peu prononcée. Le fruit est connu chez tous les droguistes tant de notre pays, en Espagne, que dans les autres contrées de la terre. De nos jours, on l’apporte à la Mekke, où on le vend sous le nom de graine de baume yLAJ! ^^-, et d’où on l’exporte ailleurs. Je me suis assuré moi-même que cet arbre et son fruit avaient bien les caractères connus de tout le monde. 11 est des gens qui prétendent que le bechâm ne porte pas de fruit, mais c’est tout le contraire. Il se pourrait qu’il en fût ainsi dans certaines contrées, tandis qu’il en est autrement ailleurs, ainsi qu’il arrive, de l’ouchar j.as- (variante : j.**£ ghabir) et du henné U.=- et même d’autres arbres. Il est encore une espèce de bechâm que l’on appelle beca Kj. Je ne l’ai pas vue, mais je m’en suis informé auprès des Arabes, qui m’en ont fait une description d’après laquelle j’en ai parlé ailleurs. Quant à la différence entre ces deux arbres, il n’y a qu’une longue expérience qui puisse la faire connaître.

Kodeïd est le nom d’un village près de la Mekke. Nous considérons le bachâm comme identique avec l’abouchâm pUijjl de Forskal, son Amyris opobalsamum. M. de Sacy a trouvé de plus ce qui suit en marge de son manuscrit, après qu’Abou’l-Abbàs a parlé de la forme arrondie (de la feuille du bechâm) : « Par ce caractère il s’éloigne de la ressemblance avec les feuilles de la rue; l’arbre du bechâm est beaucoup plus grand que l’arbuste du baume : ses rameaux et ses feuilles ressemblent à ceux du baumier, si ce n’est que le bachâm tire vers une forme arrondie. »